Il faut commencer par le
commencement : Initium sancti Evangelii. Il faut toujours recommencer par le même commencement. Initium sancti
Evangelii secundum joannem. La
messe quotidienne le garde pour la fin, quand le repas est terminé, la mensa desservie, quand des âmes ont été remplies de l'Esprit de
Dieu et que les corps aussi ont trouvé leur compte dans le banquet et le
spectacle.
Initium. Noël, c'est l'éclosion de la Rédemption. Noël, c'est le
minuit du monde, le solstice de nos ténèbres, mais c'est déjà l'instant où la
nuit est vaincue, où elle se penche sur l'autre versant, où elle prévoit
qu'elle succombera à la pointe du petit jour. Dans la nature, la nuit la plus
étendue de l'année ne doute pas qu'elle aura une fin, que Dieu lui donnera une
fin, qui est le jour, mais il est vrai aussi que ce jour avec le soir ira la rechercher.
Tandis que Noël, tout à coup, au milieu des ténèbres de la foi et de l'abandon
des hommes, c'est le soleil de minuit, vera lux, la vraie lumière. C'est
ce soleil qui ne connaîtra plus de déclin. Malgré la mort du Fils de l'homme,
ou l'extinction pour deux jours qui en font trois de ses facultés humaines,
malgré l'apparent abandon de Dieu (Éli, Éli ! ...), malgré les
épaisses ténèbres qui couvriront toute la terre au milieu d'une après-midi de
printemps, même si le soleil se voile pour les yeux de chair, obnubilés par une
vision d'horreur, celle de l'Amour assassiné, et le trouble des larmes (et palpebrae
meae caligaverunt),
le soleil de Noël
est acquis pour les siècles des siècles, il est le foyer de toute la lumière de
l'Église, il est la manifestation très humble de tout le mystère caché en Dieu
depuis le commencement, l'apparition de la splendeur de la gloire et la figure
de la substance de Dieu. Ce soleil de minuit, c'est la Rédemption qui paraît.
Ce petit enfant, ce petit Jésus, ce petit commencement du siècle qui vient,
gratuit à l'humanité, puisque c'est Dieu son père, et gracieux pour toute âme
de bonne essence gracieux et gratuit comme une « inchoatio » de la gloire, — cet enfant qui vagit
dans ses langes, couché au-dessous de la condition des hommes, pour se tenir
d'abord plus bas qu'eux, afin de pouvoir s'élancer un jour au-dessus d'eux en
les connaissant tous et être vraiment leur juge et leur roi, cet enfant couché
dans une mangeoire d'animaux domestiques, cet enfant, il est le recommencement
de la création, la reprise de tout l' œuvre de Dieu, la sainte réparation du
monde abîmé par le péché, la refonte de la cloche fêlée qui ne sonnait plus
pur, le deuxième et dernier état de la morale du monde où Dieu, ce coup-ci,
entre lui-même en personne, afin d'être si uni à l'armature du chef-d'œuvre —
la Croix — qu'il semble cloué dessus.
In principio
erat Verbum. Dans le principe, έν άρχη, dans le commencement et dans le
commandement — dans le commandement de l’être— était le Verbe. Tout a été fait
par lui, et nous avons été faits par lui et nous ne sommes qu'à cause de lui.
Et sans lui il n'y aurait rien ni personne. Et nous lui devons tout, l'être, la
vie, l'intelligence, le sentiment, le goût de l'amour et nos cinq sens, et
l'univers où nous nous mouvons ; les autres, ce qu'ils nous offrent, ce
qu'ils nous communiquent de l'ordre passé dans le présent, ce qu'ils nous
lèguent, ce qu'ils échangent avec nous. Nous lui devons nous et les autres, et
plus que cela : après avoir perdu dans le péché le bénéfice de l'immortalité, nous lui devons plus que
nous-mêmes et que les autres — et jusqu'aux plus aimables, jusqu'à ceux que
nous aimons le plus pour ce qu'ils lui ressemblent davantage, par un certain
côté, par une certaine vertu, par une certaine grâce, tout en nous ressemblant
à nous-mêmes, pour ce qu'ils nous révèlent quelque possibilité d'harmonie entre
les différentes images du Dieu un, infiniment aimable ; nous lui devons
plus que nous et que les autres, nous lui devons Lui. Car il est venu chez
nous, comme on vient chez soi.
Il est venu dans sa propriété. Il est
venu dans une demeure qu'il avait bâtie de ses mains, dans un monde qu'il avait
fait. Car sans lui rien de ce qui a été fait ne serait fait. Pour le monde, il
n'a pas besoin, à proprement parler, d'y venir. Il y était, nous dit saint
Jean, in mundo erat. Comme
l'artiste dans son œuvre. Et c'est son œuvre qui ne l'a pas connu. Son œuvre,
qui s'est émancipée, son œuvre a été par nous, les hommes, détournée de lui,
pour être livrée, cette chose commune de Dieu, à notre usage personnel. Cette
propriété devient la propriété privée de l'intendant malhonnête qui la gère.
Moi, vous. Chacun de nous.
Car voilà le pire. Cet esprit de
salut, on n'en veut pas. L'Héritier est descendu chez soi. Et son chez soi ne l'a pas reçu. On a
souvenance de l'histoire du Propriétaire de la vigne, qui avait envoyé ses
intendants pour demander des comptes à ses vignerons. On se rappelle comment
ceux-ci furent reçus : à coups de feu, traduirait-on en langage
d'aujourd'hui. Mettons : à coups de pierre, puisqu'à l'époque on lapidait
les prophètes. Ou simplement à coups de couteau. Alors, pour finir, le Maître
envoie son Fils, pensant, dit la parabole, et cette présomption a de quoi nous
confondre, qu'ils n'oseront pas traiter l'Héritier comme ils ont fait les
serviteurs. Or ils se sont empressés de le mettre à mort.
* * *
Dès l'instant où le Verbe paraît,
l'évangéliste Jean déclare que les siens ne le reçoivent pas. Mais il en est,
ajoute-t-il, qui l'ont reçu, et ils deviennent enfants de Dieu. On ne nous dit
pas où le Seigneur les prend, mais il est clair qu'il ne les prend pas dans le
monde, qu'il ne les prend pas en dehors de Dieu, qu'il ne les prend pas hors de
lui-même : ceux qui ne sont pas nés des
sangs, ni de la chair, ni d'une volonté d'homme, sed ex Deo, mais qui sont nés de Dieu.
La volonté de la chair, la volonté de
l'homme, ne semble pas, dans la bouche de saint Jean, pouvoir s'appeler bonne
volonté. Ce n'est pas sous l'inspiration du hasard que l'apôtre que Jésus
aimait place en tête de son Évangile une parole sévère pour la volonté de
l'homme, — volonté de la chair, en effet. Et, le jour de Noël, ou la nuit très
lumineuse de Noël, car tout est à la lumière cette nuit-là, le Verbe de Dieu
étant la lumière des hommes, — quia per incarnati Verbi mysterium
nova mentis nostrae oculis lux tuae claritatis infulsit : ut dum
visibiliter Deum cognoscimus, per hunc in invisibilium amorem rapiamur (quel mouvement splendide !), — si l'on rapproche
cette condamnation de la volonté charnelle ou volonté d'homme, volonté virile, de l'exaltation d'une autre
volonté, que qualifient les anges aux cieux, dans leur hymne de Noël
(accessible à l'oreille spirituelle des seuls pauvres bergers), la bonne
volonté, on mesure la différence de l'une et de l'autre ; et l'on peut
en inférer que, si elles s'opposent ainsi, c'est que la deuxième ne doit pas
être si naturellement humaine, qu'elle ne doit pas être dans la ligne de la
chair, dans la ligne des sangs... La volonté de l'homme, la volonté du sang
conjugué de ses aïeux, la volonté de sa chair, est une volonté de possession,
d'auto- affirmation, d'accaparement et, s'il le faut, de rapine, c'est une
volonté égoïste qui n'entend pas la voix d'autrui, qui se moque du droit du
prochain, qui s'aime soi-même et cela lui suffit, une volonté de chair et de
sangs qui fatalement appelle la guerre, et la suscite.
La bonne volonté, que recommandent
les anges, doit être de nature céleste et je crains qu'on en ait peu
conscience. L'homme réduit à soi-même, le vir de saint Jean, qui n'est pas minimisé dans cet évangile,
mais qui est désigné sous son nom et entouré de l'image des sangs et de la
chair — le sang invoque le sang, la chair attire la chair, — l'homme, qui ne
produit pas des enfants de Dieu, est un avare et un jaloux, il est pétri
d'orgueil, enclin à la colère et aux autres vices. Non, ce n'est pas normal
qu'un tel homme veuille le bien et aime la paix. Je dis qu'il est peu
vraisemblable — mais j'ajouterai que ce qui est impossible à l'homme est
toujours possible à Dieu, et c'est la conversion, — qu'une créature menée par
son perpétuel désir d'augmenter son avoir au détriment des autres vienne à
faire preuve, réellement, de bonne volonté. Qui y compte s'abuse. J'imagine
difficilement que le monsieur, tout correctement baptisé et diplômé qu'il sera,
en poursuivant l'arrondissement de son capital et préoccupé avant tout de sauvegarder son
épanouissement individuel, arc-bouté sur un moi dur comme fer et tendu, cœur et
poings serrés, inexorablement, vers ce qu'il estime être son bien,
puisse vouloir en même temps le Bien commun, qui est Dieu. Le
catholicisme n'y change pas grand'chose, je demande la permission
d'écrire : au contraire. Le catholicisme de ce catholique-là fait un moi
peut-être mieux trempé, plus irréductible que les autres, en mêlant à son métal
quelque élément quasi sacré, un argument pseudo surnaturel : Dieu,
garantie éternelle de la propriété. Ma foi, j'ai peine à croire que ce
parangon de la volonté d'homme, ce vir réussi, cet homme de chair et de sang que nous rencontrons
parmi les forts de la terre, les colonnes de la cité, les donjons du fait
acquis, soit un homme de bonne volonté, de volonté bonne, soit un homme dont la
volonté se confond avec la seule bonne volonté que je connaisse et qui est, en
propre, la volonté de Dieu. Car, dit le Christ, « Dieu seul est
bon ». Et lui-même n'avait d'autre moi que le moi de Dieu. C'est de la
bonté de Dieu qu'il était bon. Ego sum. Qui ose faire cette prière sérieusement : que votre
volonté soit faite sur la terre comme au ciel ? Allons donc ! Qui en
voudrait, de l'application immédiate de la volonté du Père sur la terre comme
elle se fait aux cieux ? Tous les préceptes les plus détestés du monde,
j'entends les préceptes de l'Évangile, apparaissent tout à coup devant nous
comme une extraordinaire menace : les premiers seront les derniers, les
derniers seront les premiers ; les riches seront ruinés, les pauvres
seront exaltés ; si ton œil est une occasion de chute, arrache-le ;
si vous ne haïssez votre vie ; etc., etc. Et les Béatitudes privatives :
bienheureux ceux qui n'ont pas ! Y songe-t-on ? Nous
rappelons-nous ce qu'a été pour notre Maître, à Gethsémani, au pinacle de la
souffrance spirituelle, ce fiat voluntas tua, dont l'acceptation produisit la sueur de sang ? Non
pas ma volonté (terrestre), mais la Tienne, Père céleste. La chair est faible,
les apôtres qui tombaient de sommeil tout à l'heure et qui sont vautrés là, à
distance d'un jet de pierre, vous en fournissent la preuve, et quant au sang,
devant la bonne volonté à son comble, qui est la volonté purement surnaturelle,
la volonté purement divine, il en est tellement révulsé qu'il en sort de son
cours.
Je ne prétends pas que la bonne
volonté soit toujours à ce point contraire à la volonté de l'homme,
contrariante pour sa nature, et l'absolu d'acceptation qui est demandé à Jésus,
sous les oliviers, est incommensurable
à nos futiles tentations. Les exigences de Dieu ne sont pas les mêmes pour nous
que pour le Seigneur de gloire livré à tous les excès de la détresse humaine.
Cependant j'ai indiqué, à propos de la volonté de l'homme, l'horreur de
Gethsémani pour montrer que la bonne volonté ne va pas de soi, comme on
pourrait le croire, quand elle est en fait la volonté de Dieu, et, à
rigoureusement envisager le problème, qu'il n'y a pas d'autre bonne volonté que
la volonté de Dieu, sinon celle de l'homme qui « veut bien » naître
de nouveau, et de Dieu même, pour se comporter en enfant de Dieu.
Nous ne serons des enfants de paix
qu'à ce prix. Et nous ne mériterons qu'à ce titre d'enfants de paix la
bénédiction des visiteurs éventuels de nos demeures qui ne secoueront pas la
poussière de leurs pieds, en signe de réprobation, sur nos seuils. Tant que
nous ne voulons pas ce que veut Dieu, n'allons pas raconter que nous demandons
la paix. Il doit y avoir une raison pour qu'à la veille de l'an de grâce 1943
nos prières n'aient pas encore obtenu la paix, et il est avéré qu'on prie pour
la paix dans toutes les parties du monde, où les sacrifices humains accumulés
entassent holocaustes sur holocaustes. Le Christ est formel : « Tout
ce que vous demanderez en mon nom, vous l'obtiendrez ». Hélas ! c'est
toujours la même condition : « en mon nom ». Est-ce que les
chrétiens veulent tellement la paix au nom du Seigneur, autrement dit pour que
ce soit Dieu qui règne ? Attention, qu'on y prenne garde, Dieu, c'est
Dieu, ce n'est que Dieu, ce n'est rien de plus, mais rien de moins. Dieu, c'est
la Vérité et toutes les conséquences de la vérité : la justice, dont nous
avons peur, car elle pourrait nous déplacer, nous déloger ; la lumière,
qui nous fait horreur, parce qu'elle met à jour en nous le cloaque. Et ce petit
Enfant que Dieu nous donne à Noël, il vient rendre la justice, ou plutôt nous
montrer qu'il n'a pas à juger, que le monde est déjà jugé, et cela est toute la
justice qu'Il fera, avec la lumière de son regard que rien n'assombrira, et qui
éclaire la totalité du royaume des âmes auxquelles il a rendu la vie. Celui qui
est leur vie est aussi leur lumière.
Il semble que Dieu ne réponde pas
comme on l'attendrait aux supplications des chrétiens. La coupe de sang, le
calice que doit boire l'humanité, déborde. Oh ! je ne dis pas que Dieu
reste sourd aux gémissements de tant de victimes : avec les victimes, Il a
des arrangements que nous ne connaissons pas. Mais je crains que nos prières n'arrivent
pas à lui aussi directement que nous le supposons. Je ne suis pas sûr de la
justesse de notre tir. Est-ce que nous aimons Dieu, est-ce que nous visons son
cœur ? Est-ce que notre volonté est bonne, est-elle comme la
sienne, est-elle, en un mot, la sienne ? Est-ce vraiment le règne de Dieu
que nous voulons ? Est-ce que nous voulons bien Dieu ? Est-ce que
nous n'inclinons pas, dans le secret, vers des idoles moins spirituelles et
qui, même si elles devaient nous séduire un temps, sont à l'Éternel en
abomination ? Est-ce que nous ne sommes pas tout prêts à nous rabattre sur
le premier signe d'autorité venu plutôt que de n'attendre la délivrance morale
que de Celui qui nous donne sa paix autrement que la donne le monde ? On a
beaucoup parlé depuis quelques années de la démission des chrétiens. On n'a pas
encore dit à quel point elle était un scandale. Toute cette vermine qui ronge
depuis si longtemps la chrétienté pour la dissoudre, elle est sortie de la
défection des chrétiens. Car c'est un grand mystère que le corps social
régénéré par l'eau baptismale et qui a été touché par le sang du Christ et ses
sacrements, qui a eu Noël et qui a eu Pâques, ait aussi mal tourné. Il faut
qu'il y ait là une rude trahison des volontés chrétiennes, d'un certain
ensemble de ces volontés, pour avoir entraîné tout le monde civilisé dans des
aventures aussi diamétralement opposées à celles de l'Évangile. Il faut qu'il y
ait eu bien peu de bonne volonté, parmi les hommes, pour procurer au monde
chrétien si peu de paix.
* * *
Dieu ne saurait se contenter de la
seconde place, et le chrétien moyen se trouve déjà fort libéral quand il la lui
a cédée. Pour Dieu, il n'y a jamais de place à l'hôtellerie commune, est-il
besoin de le rappeler, mais Il aurait tort de se plaindre si on ne lui interdit
pas l'étable, inhabitée des hommes. Dans notre vie, c'est déjà beau quand
l'Enfant-Dieu a une crèche.
Dans la cité, pour son ordre, Dieu
demande la première place. Nous ne serons sauvés de la décomposition que si
nous ne la lui refusons pas et nous sommes très loin encore de la lui offrir.
Cependant c'est un minimum pour le Créateur. Les âmes données à Dieu, les âmes
attentives à la volonté de Dieu, celles qui veulent bien ce que Dieu veut, les
âmes contemplatives, les âmes qui connaissent Dieu, savent que pour elles Dieu
est plus exigeant : ce n'est pas la première place qu'il réclame en elles,
c'est toute la place. Telles sont les rigueurs de l'amour, mais elles ne valent
que pour le privé,
pour la sanctification de la personne. Car il serait naïf de croire que la cité
veut être sainte. Mais au moins désirons qu'elle soit bénie et que pour cela
elle accorde à Dieu la première place qui revient à sa Nature royale.
L'Enfant-Dieu demande à être placé en tête de la vie humaine, comme il est question
de lui en tête du Livre, dans le Béréchit, ainsi que le confie saint
Paul en se référant au Psaume XXXIX. La cité ne sera « harmonieuse »
que si elle met le Premier et le Dernier, l'Alpha et l'Oméga, au commencement
et à la fin de son développement. Tant qu'elle voudra se passer du premier et
du dernier mot de la vie, son discours restera incohérent.
Mais je ne pense pas, au degré de
barbarie où nous aboutissons, que l'on ait des chances de construire tout de go
la cité harmonieuse. Il semble bien qu'avant même d'installer Dieu dans la cité
à sa place royale il soit demandé, aux âmes qui demeurent dans la proximité du
Seigneur, d'accepter sa volonté plus à fond ; de vouloir mieux connaître
la vérité pour laquelle il faut combattre, de se livrer davantage à la vera lux qu'est le soleil de minuit, à la lumière cachée, mais la
seule vraie. Et, quand il y aura beaucoup de ces âmes plus faites et refaites à
la lumière de Noël, plus « recommencées » à l'Enfant Jésus, plus
enfants de Dieu, plus pénétrées des grâces de leur baptême, ces âmes-là
n'auront qu'à se tenir dans la cité, vigilantes, charitables, intelligentes,
droites, exemplaires. La cité aura besoin de se conformer à leurs vertus et
alors elle aura peut-être envie de rendre la première place à Dieu, parce
qu'elle en aura assez de mourir. Ayant trop abusé de la mauvaise volonté,
peut-on savoir s'il ne lui viendra pas un jour la tentation d'essayer de
l'autre, celle qui est dans la ligne de Dieu et doit faire obtenir aux hommes
la paix sur la terre ? Les âmes de bonne volonté ont trouvé leur Prince et
leur Principe à Noël dans l'Enfant Jésus, qui est appelé Prince de la paix.
De quelle paix ? De celle que ne
peut pas donner le monde mais qui serait faite par lui, s'il voulait bien.
Stanislas Fumet, in Défense de Dieu
Décembre 1942.
Décembre 1942.