[ndvi : à Medjugorje, les voyants nous rappellent l'urgence de la conversion, et nous donnent cinq moyens pour cela : prière, confession mensuelle, lecture quotidienne de la Parole, jeûne deux jours par semaine, et Eucharistie]
Frère Denis Antoine, fe
Frère Denis Antoine, fe
Tout laïc doit être, à la face du
monde, un témoin de la résurrection et de la vie du Seigneur Jésus et un signe
du Dieu vivant. Tous ensemble, et chacun pour sa part, ils doivent nourrir le monde
de fruits spirituels (cf Ga 5,22) et répandre en lui l'Esprit dont sont
animés ces pauvres, ces doux et ces pacifiques que le Seigneur a proclamés
bienheureux dans l'Évangile (cf Mt 5, 3-9). En un mot :
Ce qu'est l'âme dans le corps, que les
chrétiens le soient dans le monde (LG, 38).
Ce texte du Concile
conclut le chapitre IV de la Constitution sur les laïcs et nous semble bien
approprié pour conclure notre court exposé. C'est là en effet ce que nous
croyons être l'essentiel des messages de Medjugorje.
Nous sommes bien
conscients de la limite de notre étude. Pour bien mettre en valeur le contenu
des messages de Medjugorje, une étude approfondie de la pédagogie présente dans
ces messages serait nécessaire. On y trouve, en effet, continuité et
développement. Ils expriment comme le déploiement d'un plan
pédagogique bien dessiné, patiemment mis en œuvre, qui se déroule dans un dialogue
soutenu, avec une attention de type maternel et une assurance ferme. Le rythme
même, ainsi que la récurrence des thèmes dans la suite du temps, avec une extrême
simplicité, de ce dialogue avec une paroisse, offrent tout un matériel à la
réflexion, si l'on veut bien s'y intéresser sérieusement.
Les messages de Medjugorje touchent
profondément à la théologie
du laïcat. Ils rejoignent le cœur, le noyau de la question de la place du laïc
dans la mission de l'Église parce qu'ils témoignent envers le laïc de sa pleine
responsabilité baptismale, Ainsi, ils lui témoignent de l'appel à la pleine
stature de son « être baptismal » rendu participant de la vie divine.
C'est ainsi qu'ils lui restituent également sa pleine dignité ecclésiale :
membre du Corps du Christ, participant à la triple onction royale, sacerdotale
et prophétique de l'Église.
Medjugorje, s'il s'avérait que le
vécu sur le terrain rende justice un tant
soit peu au contenu des messages, lance un défi pour une meilleure pratique de
la vocation de la paroisse. Il y a un enseignement et une forte interpellation
dans l'œuvre qui se réalise dans cette paroisse de Medjugorje. Ce ne sont pas
seulement les sanctuaires qui sont des lieux de ressourcement pour les fidèles,
mais chaque paroisse de l'Église, où qu'elle soit dans le monde, est appelée à
devenir un centre de vie spirituelle, une source de grâce pour les croyants.
Cela nous renvoie à la pensée du pape Paul VI qui, dans son Exhortation
apostolique sur l'évangélisation dans le monde de ce temps, nous dit que
l'évangélisation portera des fruits et trouvera sa crédibilité dans la mesure
où le témoignage des chrétiens sera soutenu par le témoignage d'une communauté
ecclésiale qui vit intensément sa foi.
Le laïc est ainsi un sujet entier de
la grâce divine et de la mission ecclésiale. Le Christ a communiqué à l'état
laïc, tout comme aux
autres vocations chrétiennes, une participation à la vie divine qui permet au
levain de la grâce d'agir au milieu de toutes les activités temporelles. Ainsi
donc, le degré de sainteté n'est pas limité par l'état laïc. Le degré de
sainteté est lié exclusivement au degré de charité vécue, comme participation
active à la grâce baptismale qui est la sainteté de l'Église elle-même.
La sainteté baptismale est ce point
d'appui qui permet au chrétien d'œuvrer pour la transformation du monde, mais
pour être agissante, elle se doit de porter du fruit.
Sans ce point d'appui, au-delà du
monde, mais rendu présent en ses fruits au cœur du monde, la transformation du
monde selon la grâce est impossible. Et c'est pourquoi les questions que posent
les messages de Medjugorje touchent aux nerfs et aux articulations les plus
importantes de la théologie de la grâce, si du moins nous voyons
juste en croyant que les messages visent avant tout une mise en
œuvre plus plénière de la grâce baptismale dans une paroisse particulière.
Si tel est le cas, les messages de
Medjugorje représentent une mise en œuvre extrêmement audacieuse de la
théologie de la grâce dans ce qu'elle a elle-même de plus audacieux :
rendre l'homme pleinement participant de la nature divine par un déploiement de
la grâce baptismale pour une transformation du monde entier.
Les messages de Medjugorje portent
également un caractère profondément prophétique que nous croyons être une
nécessité vitale pour notre temps : la mise en œuvre de communautés
Paroissiales authentiquement fraternelles, dont le lien fondamental est
constitué par l'essentiel de l'appel des baptisés — la communion
d'amour de la vie trinitaire qui se déploie dans la communauté
des croyants. Cette Communauté-communion est ouverte et, par-là, elle est signe du
mystère du salut destiné à la communauté humaine entière.
La nouvelle évangélisation tend à la
formation de communautés ecclésiales mûres, composées de chrétiens convaincus, conscients
et persévérants dans la foi et dans la charité. Elles pourront animer les
peuples de l'intérieur, même là où le Christ Rédempteur de l'homme est inconnu ou
oublié (CL, 35) - (Jean-Paul II, Mystère de l'Église p. 278).
Au travers des nombreuses et dures
épreuves qui ont secoué Medjugorje, dont nous trouvons l'écho dans les messages
(emprise communiste, emprisonnements de prêtres, menaces contre les voyants,
difficiles relations avec l'évêque, guerre ethnique atroce, etc.), le projet
paroissial tient bon parce qu'il est lié à la
grâce baptismale. Ainsi, la grâce même qui anime chaque croyant et qui fait la
jonction entre eux forme aussi l'essence du projet paroissial : vie de
sainteté, mission de salut.
N'a-t-on pas négligé la dimension
communautaire de l'appelé à la sainteté pour le réserver au domaine de la responsabilité
personnelle ? Considère-t-on suffisamment la mission paroissiale comme une
mission de salut ?
Seul le baptême, continué et fondé
dans l'Eucharistie, permet de rassembler profondément la paroisse parce qu'il
est le projet fondamental qui lie le baptisé à l'Église universelle. Seule une
correspondance nouvelle à la grâce baptismale peut renouveler la paroisse et en
faire une authentique expression de la communauté
chrétienne : image et sacrement de la communion des personnes divines.
Nous pensons qu'un des grands défis
en rapport avec les messages
de Medjugorje et le phénomène ecclésial et mondial qu'ils créent, est d'ordre
pastoral. Il serait primordial que l'on fasse une étude approfondie sur comment
bien encadrer le phénomène de Medjugorje, la paroisse qui est touchée, et les
millions de croyants qui s'y rendent annuellement. Tout un défi, mais qui est
nécessaire si l'on veut éviter une récupération du phénomène par différents
groupes ou personnes en leur faveur devant l'ampleur des événements, il y a
toujours le réel danger des
interprétations trop personnelles des messages, autant du côté des voyants que
des fidèles, et des initiatives personnelles qui peuvent
entraver et même nuire systématiquement au discernement sur l'authenticité surnaturelle
du phénomène.
Il ne faut jamais oublier que les
médiations humaines ne sont pas parfaites.
Il faut donc éviter d'absolutiser les paroles et surtout les interprétations
personnelles que certains, même les voyants, peuvent apporter comme explications.
Une évaluation des messages
se fera avec plus de justesse, si nous gardons une vision d'ensemble de tout le
contenu. La prudence et la sagesse pastorale sont ici essentielles.
Dans notre monde où les gens sont
facilement troublés et angoissés, il peut être aisé de tomber dans certaines
exagérations et illusions, où des personnes
déséquilibrées pourraient exploiter et manipuler la crédulité de certains. Mais
cette question pourrait être le sujet d'une autre étude...
Qui dit pastorale, dit pasteur. Il
est souhaitable que les pasteurs de l'Église aident les croyants à bien se
situer devant les messages et à apprendre à les vivre en Église.
Enfin, pour terminer, nous pensons
que les messages de Medjugorje se situent dans l'enseignement du Magistère de l'Église
et qu'il vaut la peine de prendre le temps de les approfondir pour en saisir
toute l'interpellation faite à l'Église de notre temps.
Tout est à vous, écrivait
l'Apôtre aux Corinthiens, presque pour mettre en relief les nouvelles dignité
et puissance chrétiennes. Mais il ajoutait aussitôt : Mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu
(1 Co 3, 22-23). On peut paraphraser ce texte, sans le
trahir, en disant que le destin de l'univers entier est lié à cette
appartenance.
Cette vision du monde, à partir de la
royauté du Christ dont participe l'Église, constitue le fondement d'une
authentique théologie du laïcat en ce qui concerne l'engagement chrétien des
laïcs dans l'ordre temporel. Comme on le lit dans la Constitution Lumen
Gentium : Les fidèles doivent reconnaître la nature profonde de toute la
création, sa valeur et sa finalité qui est la gloire de Dieu ; ils doivent
aussi, à travers les travaux du siècle, s'aider mutuellement en vue d'une vie
plus sainte, afin que le monde s'imprègne de l'Esprit du Christ et atteigne
plus efficacement sa fin dans la justice, la charité et la paix. Dans
l'accomplissement universel de ce devoir, les laïcs ont la première place (...) »
(LG,
36) - (Jean-Paul II, Mystère de l'Église, p.268-270).
Frère Denis Antoine, fe, in Medjugorje, Regard sur les « messages
officiels »
Père Ivan Marcil, ocd
L'article illustre bien, nous
l'espérons, l'importance de revenir à une pratique sérieuse de la prière, non
seulement à un niveau personnel, mais aussi ecclésial. Se convertir à
l'intériorité et à une relation profonde avec la personne du Christ, il nous
faut sans cesse le refaire. Cette démarche existentielle constitue le gage d'un
authentique renouveau spirituel au service du rajeunissement de l'Église et de
sa mission d'évangélisation et d'humanisation dans le monde.
Comme on le sait, l'éducation à la
prière dans le peuple de Dieu est loin d'être une chose acquise. Et le
sera-t-elle un jour ? C'est particulièrement dans les sociétés
industrialisées qu'elle pose un plus grand défi : les mentalités résistent
fortement à la réalité vivifiante de la prière.
Nous avons aussi à faire face à
des mentalités de « ce monde-ci » ; elles nous pénètrent si nous
ne sommes pas vigilants, par exemple : le vrai serait seulement ce qui est
vérifié par la raison et la science (or, prier est un mystère qui déborde notre
conscience et notre inconscient) ; les valeurs de production et de rendement
(la prière, improductive, est donc inutile) ; le sensualisme et le
confort, critères du vrai, du bien et du beau (or, la prière, « amour de
la Beauté » [philocalie], est éprise de la Gloire du Dieu vivant et vrai) ;
en réaction contre l'activisme, voici la prière présentée comme fuite du monde (or, la prière
chrétienne n'est pas une sortie de l'histoire ni
un divorce avec la vie) (CEC §2727).
C'est le Christ Lui-même qui nous
recommande la prière continuelle par Son enseignement et Sa vie. « Et il
leur disait une parabole sur ce qu'il leur fallait prier sans cesse et ne pas
se décourager » (Lc 18,1)1. Comment pourrait-on négliger de
prier, quand on sait que la vocation de fils et
de fille bien-aimés du Père comporte une dimension divine, inaccessible à nos simples
forces humaines ? Cette prière, indispensable à toute fécondité
spirituelle, n'est-elle pas une urgence pastorale à favoriser, spécialement
pour ceux qui commencent à cheminer dans la vie spirituelle ? Existe-t-il
suffisamment de lieux d'initiation à la prière qui seule est capable de produire
des fruits profonds de conversion ?
Thérèse d’Avila, première femme
docteur de l'Église, surnommée « mère des spirituels », vient en aide
à l'Église d'aujourd'hui, comme elle le fit à son époque, par son soutien
doctrinal au renouvellement d'une authentique vie intérieure. Sa pédagogie
spirituelle, si nous l'actualisons pour aujourd'hui, peut rendre de grands
services.
Mais avant d'enseigner la prière
de façon si chaleureuse et amicale à ceux qui l'entouraient, Thérèse en a
découvert tous les bienfaits dans sa propre vie : la rencontre de Dieu lui
a procuré lumière et amour. Ce qui fait que tout son art d'éducatrice est au service de ce grand dessein : mettre l'homme en
relation avec Dieu. Ainsi opérée principalement
par la prière, cette mise en état relationnel avec Dieu permet d'acquérir le sens du
péché. « Ce sens du péché a sa racine dans la
conscience de l'homme et en est comme l'instrument de mesure. Il est lié au sens
de Dieu, puisqu'il provient du rapport conscient de l'homme avec Dieu comme
Créateur, son Seigneur et Père2 ». Ce sens du péché, si menacé aujourd'hui3, demeure pourtant essentiel à l'authenticité de la démarche de conversion. Tout est possible pour
l'homme qui tourne son cœur vers le Seigneur :
recevant la lumière divine, il se connaît en vérité et il reçoit la révélation de
l'Amour inconditionnel. Avec des forces nouvelles, il « obtiendra du
Seigneur le repentir et la force de se relever »
(V 15,3). Sorti de lui-même, il aura pour
préoccupation le service de l'Église et du monde.
Le propos de notre article n'est
pas d'attribuer aux messages de Medjugorje une « spiritualité thérésienne »,
dans une tentative de récupération de mauvais aloi. Inutile de faire ici du concordisme
ou de forcer les convergences : de semblables similitudes, pourraient être trouvées entre le message de
Medjugorje et d'autres spiritualités reconnues. N'est-ce pas l'Évangile qui les
inspire toutes grâce à la même dynamique de foi ? Sous l'action de
l'unique Esprit, à travers une multitude de spiritualités, tout converge dans
l'Église vers l'essence de l'Évangile.
Les messages de Medjugorje ont le
mérite de rappeler des vérités essentielles, et parmi celles-ci, la nécessité
de la prière et de l'intériorité. À l'instar de Thérèse d'Avila, ils misent sur
une faculté de l'homme : sa capacité de décision, là où il s'humanise et
se divinise. En interpellant respectueusement la liberté des auditeurs, ces
messages possèdent une pédagogie pastorale qui respecte leur dignité.
Comme à Lourdes et à Fatima, les
messages de la Vierge Marie à Medjugorje parlent de conversion, de prière et de
pénitence. Néanmoins, comme dans les apparitions mariales reconnues, la
doctrine de Medjugorje n'apporte rien de neuf sur le contenu de la foi. Ces
messages sont plutôt un stimulant pour vivre cette foi avec intensité. « Leur
finalité n'est pas de compléter la foi par une information objective, mais de
la rénover, de la stimuler. (...) De tels signes ont moins pour fonction d'instruire
que de convertir, de briser le cercle d'habitudes invétérées, de réveiller la
foi et ses engagements, bref de relancer le mouvement de l'histoire du Salut 4 ».
Ainsi, il serait injuste de
demander aux messages de Medjugorje de présenter une vision complète de la foi
catholique, dans une grande synthèse théologique et morale. Comme nous venons
de le dire, leur visée est autre : plus pratique, plus simple, et plus
kérygmatique, tout est tourné vers la conversion du cœur. Or n'est-ce pas ce
qui manque le plus dans plusieurs communautés chrétiennes ?
Toutefois, le danger que nous
pouvons percevoir au sujet de ces messages se situe moins dans les messages
eux-mêmes que dans l'interprétation et l'utilisation qu'on peut en faire. Parmi
les déviations possibles, certains peuvent ériger les messages en normes
absolues et parfaites, reléguant dans l'ombre, par le fait même, l'indépassable
Révélation biblique vécue dans l'Église. Ce cas n'est pas fictif : combien
de chrétiens se sécurisent en ne se nourrissant que de révélations « privées »,
de dévotions sentimentales, s'appauvrissant spirituellement peu à peu par
l'absence de solides fondements bibliques et théologiques. Ils en arrivent à s'attacher
exagérément au merveilleux au détriment de la substance de la foi. Et pourtant,
les messages de Medjugorje brillent par leur sobriété et leur simplicité !
Parfois même, ces chrétiens se coupent d'un monde jugé « mauvais »,
démissionnant ainsi de tout engagement social, retranchés qu'ils sont derrière
un mur de peur et passablement éloignés de l'annonce de la Bonne Nouvelle du Christ.
Mais le risque de mésinterprétation n'est pas le lot de Medjugorje seulement, le
saint Évangile lui-même est soumis à des déviations sans cesse renaissantes.
L'histoire des hérésies et des nombreux schismes dans l'Église suffit à nous en
convaincre.
Quoiqu'il en soit, les messages de
Medjugorje ne devraient jamais être un frein pour leurs lecteurs, mais bien un
stimulant pour aller plus loin dans leur culture biblique, liturgique et théologique.
Ces messages doivent être relativisés au profit non seulement de la Révélation,
mais également de l'authentique tradition mystique et ascétique de l'Église.
Dans les sacrements, la prière, l'Écriture sainte et la communauté chrétienne
se trouve tout le nécessaire pour parvenir à la pleine maturité du baptême
qu'est la sainteté : inutile de courir après ce qui sort de « l'ordinaire » !
Insistons sur un dernier point : le christianisme est une religion de
bonheur, non seulement dans l'au-delà mais ici et maintenant. Néanmoins, le
terme « Heureux » des Béatitudes a été oublié par trop de chrétiens. À
sa façon et par un retour aux richesses intérieures que porte chacun, Thérèse
d'Avila rejoint l'inclination au bonheur qui régit l'ensemble de la Somme Théologique
de saint Thomas d'Aquin. Elle se distance ainsi de la décadence d'une
morale catholique qui s'origine au XIVe siècle avec Ockham et qui
peu à peu s'embourbera dans une morale d'obligations, au détriment du désir de
la béatitude d'être avec Dieu 5. Rejoignant la grande tradition, Thérèse propose plutôt
une pédagogie du bonheur dans la vie chrétienne. « Il ne s'agit pas de craindre mais de désirer » (V 8,5). Si tous les responsables d'Église
pouvaient interpeller les hommes et les femmes par cet appel au bonheur et à la joie de croire !
1. Cf. Mt 7,
7-11 ; Mc 14,38.
2. Jean-Paul II, La réconciliation et la
pénitence. Exhortation apostolique post-Synodale Reconciliatio et
Pcenitentia, Fides, 1985, § 18.
3. Ibid., § 18.
4. René Laurentin, Vraies et fausses apparitions dans l'Église, Lethielleux
Bellarmin, Paris/Montréal, 1973, p. 159-160.
5. Servais Pinckaers, o.p., Les sources de
la morale chrétienne. Sa méthode, son contenu, son histoire, Éditions
Universitaires/Cerf, Fribourg/Paris, 1990, p. 248-286. « La raison profonde
qui conduira tous les moralistes postérieurs à écarter les dons du Saint Esprit
de la morale proprement dite, est à chercher dans la logique du système de la
morale de l'obligation : la morale est affaire d'obligations s'imposant à
tous ; les dons du Saint Esprit, les béatitudes et la vie spirituelle
qu'ils régissent, ne peuvent évidemment pas être l'objet d'obligations strictes
et ne relèvent donc pas proprement de
la morale, mais de l'ordre des conseils et d'une science différente. Ainsi
écartées de la vie du commun des fidèles, ces questions peuvent paraître
abstraites, éloignées du concret quotidien. On les confiera à l'ascétique et à
la mystique ».