Deuxième dimanche du temps ordinaire,
année B
1. Les premières vocations. La scène de l'évangile suit immédiatement le récit du
baptême de Jésus. Celui-ci commence sa vie apostolique. Pourtant lui-même ne se
met pas aussitôt à appeler des disciples à sa suite ; le Baptiste,
l'Ancienne Alliance finissante, qui se sait le précurseur et celui qui prépare
le chemin, lui envoie les premiers disciples. L'un s'appelle André, l'autre,
qui n'est pas nommé, est certainement Jean, l'évangéliste lui-même. Suivre
signifie ici tout à fait primitivement : marcher derrière Jésus, sans
savoir autre chose que le fait qu'on a été envoyé. Cela ne dure pas longtemps ;
Jésus se retourne et les deux disciples, sous son regard, s'avancent vers lui :
« Que voulez-vous ? » Ils ne peuvent l'exprimer en paroles, d'où
leur réponse : « Rabbi, où demeures-tu ? » Où es-tu chez
toi, afin que nous apprenions à mieux te connaître ? « Venez et
voyez. » Simple invitation à accompagner, sans information préalable :
seul celui qui accompagne verra. Et cela est confirmé : « Ils
allèrent, virent et restèrent ». Rester est chez Jean le mot de
l'existence définitive avec Jésus, le mot de la foi et de l'amour. Quant au
troisième disciple, Simon, il n'est pas appelé, mais amené, presque de force.
Jésus fixe son regard sur lui : Je te connais : « Tu es Simon,
le fils de Jean ». Mais j'ai besoin de toi pour quelque chose d'autre :
tu te nommeras Céphas, Rocher, Pierre. Dès le premier chapitre de l'évangile,
absolument et définitivement. Non pas une invitation, une exigence. Jésus a
besoin non seulement de l'homme tout entier, il a besoin de lui comme pierre fondamentale
pour tout ce qu'il construira. Dans le dernier chapitre, il sera
tellement la pierre fondamentale qu'il devra tout porter, même l'amour
ecclésial : « Simon, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? »
2. Un récit de vocation. La première lecture raconte la vocation du premier
prophète, le jeune Samuel. Dieu l'appelle pendant son sommeil. Il entend
l'appel, mais ne sait pas qui l'a appelé. « Samuel ne connaissait pas encore
Yahvé ». C'est pourquoi, au premier et au second appel, il se rend auprès
du prêtre Éli, jusqu'à ce que celui-ci, au troisième appel, comprenne que c'est
le Seigneur lui-même qui appelle l'enfant, et il instruit le garçon d'une
manière adéquate : « Si on t'appelle, tu diras : "Parle,
Seigneur, ton serviteur écoute" ». Telle est, comprise d'une manière
néotestamentaire, la médiation eccclésiale, sacerdotale, de l'appel de Dieu.
Des jeunes gens entendent bien un appel, mais sont incertains, ne peuvent le
comprendre, l'interpréter exactement. Pour cela, l'Église, le prêtre, qui sait
ce qu'est un appel authentique, ou seulement présumé, intervient ; Dieu
qui appelle compte sur cette médiation. Le prêtre doit, comme Éli dans
l'Ancienne Alliance, pouvoir discerner si c'est réellement Dieu qui appelle, et
si oui, éduquer à une audition de la Parole parfaitement ordonnée à son
service.
3. La deuxième lecture montre clairement que celui qui
a vraiment entendu et a tiré la conséquence pour sa vie, « ne
s'appartient plus à lui-même ». Le Seigneur l'a acheté ; comme un
esclave, il lui appartient, corps et âme. L'accent est placé ici sur le corps,
dont l'appelé est désapproprié, car il est devenu, dit Paul, un membre dans le
saint corps du Christ ; celui qui pécherait contre son propre corps
souillerait le corps du Christ. La désappropriation qui se réalise dans les
récits de vocation qui précèdent n'est pas partielle, mais totale : c'est l'homme
incarné tout entier qui entre au service de Dieu, qui doit accompagner, voir,
demeurer.
Hans Urs von Balthasar, in Lumière de la Parole
Premier livre de
Samuel 3,3b-10.19.
La lampe de Dieu n'était pas encore éteinte. Samuel
couchait dans le temple du Seigneur, où se trouvait l'arche de Dieu.
Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici ! » Il
courut vers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m'as appelé, me voici ». Éli
répondit : « Je ne t'ai pas appelé. Retourne te coucher ». L'enfant alla
se coucher.
De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva.
Il alla auprès d'Éli, et il dit : « Tu m'as appelé, me voici. » Éli répondit :
« Je ne t'ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher ». Samuel ne
connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas
encore été révélée.
Une troisième fois, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se
leva. Il alla auprès d'Éli, et il dit : « Tu m'as appelé, me voici ».
Alors Éli comprit que c'était le Seigneur qui appelait l'enfant, et il lui dit
: « Retourne te coucher, et si l'on t'appelle, tu diras : 'Parle, Seigneur, ton
serviteur écoute’ ». Samuel retourna se coucher.
Le Seigneur vint se placer près de lui et il appela comme
les autres fois : « Samuel ! Samuel ! » et Samuel répondit : « Parle, ton
serviteur écoute ».
Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et aucune de
ses paroles ne demeura sans effet.
Psaume
40(39),2ab.4ab.7-8a.8b-9.10cd.11cd.
D'un grand espoir j'espérais le Seigneur :
il s'est penché vers moi
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
il s'est penché vers moi
Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
une louange à notre Dieu.
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j'ai dit : « Voici, je viens.
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j'ai dit : « Voici, je viens.
« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j'aime :
ta loi me tient aux entrailles ».
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j'aime :
ta loi me tient aux entrailles ».
Vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
J'ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.
Seigneur, tu le sais.
J'ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.
Première lettre de
saint Paul Apôtre aux Corinthiens 6,13c-15a.17-20.
Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les
aliments ; et Dieu détruira et ceux-ci et celui-là. Le corps est, non pas pour
la débauche, mais pour le Seigneur Jésus, et le Seigneur est pour le corps ; et
Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur et nous ressuscitera nous
aussi.
Ne le savez-vous pas ? Vos corps sont les membres du
Christ. Vais-je donc prendre les membres du Christ pour en faire les membres
d'une femme de débauche ? Absolument pas.
Quand on s'unit au Seigneur, cela ne fait qu'un seul
esprit.
Fuyez la débauche. Tous les péchés que l'homme peut
commettre sont extérieurs à son corps ; mais la débauche est un péché contre le
corps lui-même.
Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de
l'Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous
appartenez plus à vous-mêmes, car le Seigneur a payé le prix de votre rachat.
Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.
Évangile de
Jésus-Christ selon saint Jean 1,35-42.
Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant
son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l'Agneau de Dieu ».
Les deux disciples entendirent cette parole, et ils suivirent Jésus.
Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient, et leur dit
: « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi (c'est-à-dire :
Maître), où demeures-tu ? »
Il leur dit : « Venez, et vous verrez ». Ils
l'accompagnèrent, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce
jour-là. C'était vers quatre heures du soir.
André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux
disciples qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus. Il
trouve d'abord son frère Simon et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie »
(autrement dit : le Christ).
André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur
lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha » (ce qui
veut dire : pierre).