Deux réactions étonnantes de Jésus.
La première : Il refuse de se
rendre auprès de son ami Lazare, gravement malade.
Est-ce que Jésus préfère le voir mort
plutôt que guéri ? Pourquoi Dieu a-t-il souvent l’air de ne pas entendre
nos supplications ? Dieu peut nous guérir. Peut-être veut-il pour nous beaucoup plus qu’une guérison ? Dieu
ne nous sauve pas en recollant les morceaux de notre santé.
Seconde réaction : Lazare,
revenu à la vie, Jésus dit : « Déliez le… laissez-le aller ».
On se serait plutôt attendu à une
parole amicale : « Enfin te voilà vivant… comment te sens-tu ?
Que vas-tu faire ? ». Mais Jésus ne parle que de liberté, d’enlever
toutes les entraves qui empêchent de vivre et d’avancer. Et si Jésus voulait
nous dire que la mort est le don d’une liberté nouvelle ? Dieu nous
délivre de toutes ces chaînes qui nous empêchent d’aimer et d’être aimés de
Dieu.
La promesse de la résurrection
illumine tout cet Évangile c’est la seule profession de foi que demande Jésus à
Marthe ce jour-là. Elle va retrouver son frère comme avant mais ce n’est pas
encore la gloire de Dieu. Pour cela il faudra que Jésus prenne sur lui-même notre
mort, et dans les pires conditions, sur une croix. On va l’ensevelir dans un tombeau
bien fermé. Le matin de Pâques le tombeau était vide et soigneusement rangé.
Personne n’était là, personne n’a
rien vu. C’est un acte de Dieu qui nous échappe. Mais il y a eu ensuite de
nombreux témoignages de ceux qui pleuraient et qui avaient aimé Jésus.
Pour Lazare ce fut tout à fait
différent. Même débarrassé de son linceul il n’est pas ressuscité, il a
seulement retrouvé la vie et il rend grâce. Il veut témoigner par ce repas de fête, qu’il a peut être décidé avec
Jésus. Alors qu’il sait que Jésus est déjà condamné à mort, sera-t-il avec ses
sœurs devant le tombeau le matin de Pâques ? Nous voyons leur foi en la
résurrection se construire peu à peu. C’est comme un sacrement, un événement que
nous vivons ensemble mais qui porte déjà la réalité de ce qui viendra.
Nous sommes un peuple destiné à vivre
dans la gloire de Dieu, c’est à dire
dans le mystère trinitaire de Dieu. Nous ne pouvons pas le comprendre si ce
n’est en commençant un peu à exister les uns pour les autres. C’est
l’Esprit-saint qui le dit et qui le fait en nous. Cela Lazare le croit et nous
le croyons en Église.
Je crois que Dieu veut notre résurrection en Jésus. Et
notre terre y participera avec nos pauvres corps terrestres.
Cela, je l’espère et je le pense. Dieu
fera qu’il en soit ainsi. Béni soit-il.
Abbé Georges Périé