Jésus est le cœur de la lumière, la source de toute respiration humaine. Cet homme est
pour moi la vérité qui ne peut mentir. J'ai lu beaucoup de grands textes
spirituels, je me suis intéressé
à différentes religions et sagesses,
musulmanes, bouddhistes ou venant de l'Inde. Il y a de très belles choses dans les Upanishads, dans le bouddhisme, et
sans doute chez les philosophes que j’ai du mal à lire. Avec le Christ,
voici la seule religion où il est question d'amour avant tout.
Il n'y a pour moi rien de plus fort que les paroles de Jésus.
L'homme cherche Dieu. Il y a des
bouddhistes merveilleux, des hindous impressionnants de sagesse, des maîtres
soufis... J'ai eu beaucoup de bonheur à enregistrer des textes de Lao-Tseu ou
Confucius. Même dans les religions primitives comme chez les Mayas, ou les
Aztèques, l'humanité aspire à cette rencontre avec le divin, en étant prête,
parfois, aux gestes les plus fous : monter en haut d'une grande pyramide,
ouvrir la poitrine d'un homme pour en extraire son cœur et l'élever vers le soleil...
Cette démarche obscure est déjà une quête de Dieu. Dans beaucoup de religions
encore aujourd'hui, il faut implorer, se frapper le dos, souffrir. L'homme ne
cesse de chercher, il poursuit une quête spirituelle incessante.
Mais ce n'est pas
un Dieu d'amour. Voilà la folie
des chrétiens : croire en ce Dieu
d'amour que Jésus nous a révélé.
De toute ma vie, ce que j'ai lu de plus vrai, c'est l'Évangile. La parole
de Jésus est la plus juste,
celle qui suscite le plus de vie. Il
est source de bonté, de générosité chez
les êtres humains. Et cette générosité,
ce souci des autres avant soi,
me touche profondément. Ce don
de soi hérité de Jésus, j'y crois dur comme
fer. Je me promène souvent avec
ma petite bible dans mon sac je peux
la lire n'importe quand, n'importe où,
dans le métro, en voyage... Je suis plongé
dedans : j'écoute le Christ, je
n'ai besoin de rien d'autre.
Oui, j'ai trouvé Dieu. Comment puis-je
en parler ? Dieu, nous ne pouvons pas le nommer, nous ne pouvons rien
en dire. Ce qu'il dit de lui tient en deux mots « Il est ». C'est un peu
court... Qui donc est Dieu ? Il est ! Autant dire que nous ne savons
rien. Et c'est peut-être mieux pour nous si nous le connaissions vraiment, nous
ne pourrions pas survivre ! La puissance de Dieu, sa force cosmique inimaginable,
je ne peux pas la saisir. Son éternité me dépasse, Dieu m'est inaccessible, et
je ne sais même pas comment nous pouvons le nommer. « Je suis celui qui
est », révèle-t-il à Moïse lors de l'épisode du buisson ardent 1.
Mystère insondable que nous partageons avec le peuple juif qui s'interdit même
de prononcer le nom de Yahvé.
Puis Jésus est venu. Et le
Christ nous dit : « Vous ne pouvez pas aller à Dieu sans
passer par moi ». Cet homme, Jésus, nous mène à Dieu. Il est à notre
mesure. Cet homme est plus encore il n'est pas Dieu,
mais il est le Christ, qui est Dieu. Quelle folie, ce mystère de la Trinité qui
nous fait rencontrer Dieu qui est à la fois Dieu, Christ et Esprit saint...
Mickael
Lonsdale, in Jésus, j’y crois (Bayard)
1. Exode 3, 14.