Dans l'histoire de la littérature mondiale, Rodrigue et
Prouhèze occupent le même rang que Dante et Béatrice, Tristan et Yseut,
Hypérion et Diotime. Ils les dépassent pourtant par la conception qu'ils ont de
leur amour. Prouhèze la brûlante, la pécheresse, la torturée, finalement
éclatée dans l'espace et changée en « une flamboyante étoile dans le
souffle du Saint-Esprit », est plus humaine que Béatrice. Elle ne s'arrête
pas non plus comme Yseut à une interprétation exaltée et nébuleuse de l'éternité
de son amour, laquelle apparaît comme une auréole autour d'une sensualité divinisée.
Non, avec la clarté de la Française qu'elle est, elle pose la question de
l'éternité de son amour et la résout avec une acuité et une implacabilité que
seule surpasse la logique de sa vie. Elle aussi, comme Yseut, désire le néant
de toute chose, non pour s'y perdre « inconsciemment, jouissance suprême »,
mais pour faire fondre dans le torturant enfer de Mogador les dernières scories
de son amour, et n'être plus qu'une flamme pure et claire.
Elle se distingue également de Diotime, en ceci
qu'elle ne s'arrête pas à la double entité, envisagée comme définitive, de
l'épée et de la jouissance, de l'enfer et du ciel, parce qu'elle-même n'est pas
une déesse mais un être humain coupable, inférieur, qui s'abandonne en Dieu,
avec son amant.
De même que Prouhèze est plus humaine que ces trois
héroïnes, Rodrigue est plus humain que Dante, Tristan et Hypérion. Il se soucie
peu de l'enfer, du purgatoire et du paradis : sa tâche d'homme est la
terre et, de l'Amérique à l'Asie, l'unité du monde qu'il a pour mission de
constituer. Il n'est pas non plus comme Tristan un héros solitaire : il a
derrière lui des millions d'êtres qui aspirent à la lumière et qui seront
entraînés par lui dans sa victoire ou dans sa chute. Par cet aspect, Rodrigue
ressemble surtout à Hypérion, placé entre l'amour absolu et l'action politique
virile. Si finalement l'action les brise tous deux et qu'ils se retirent dans
l'art et la solitude, tandis que l'amante morte brille désormais au-dessus
d'eux comme une étoile inaccessible, le sens de leurs destins est
diamétralement opposé. « La sainte âme » d'Hypérion, profondément
blessée par la dureté d'un monde destructeur, se retire dans le deuil inconsolable
de la contemplation de la beauté. Rodrigue quant à lui, sans trace de
ressentiment et doté jusqu'au bout d'un superbe humour grincheux, se retrouve vendeur
d'images saintes tant soit peu discutables puis — victime d'une intrigue
grotesque — sombre jusqu'à passer pour traître à la patrie et finit aide
cuisinier dans un couvent de carmélites. Au tragique imaginaire et à la fuite
immortalisée d'Hypérion s'oppose le tragique réaliste et acquiesçant de
Rodrigue qui, dans cet acquiescement, atteint le définitif.
Rodrigue et Prouhèze sont ainsi le premier couple d'amoureux
chrétiens de la littérature universelle, en ce que leur grande passion
terrestre est d'emblée conçue comme une question religieuse. La résolution du
drame dans le monde spirituel du Carmel et le prologue jésuite, qui en pose
pour ainsi dire le leitmotiv, ne sont pas placés là pour délimiter le cadre de
cet amour terrestre, à la façon d'un couvent dans un conte romantique :
ils établissent le plan chrétien sur lequel d'emblée se déroule cette histoire
d'amour.
Cet amour se manifeste de prime abord comme une force
ténébreuse de la nature, un torrent impétueux qui fait crouler tous les
barrages. Prouhèze, la jeune épouse de Pélage, est entraînée au delà de toute
mise en garde, au delà de sa propre résistance, au delà du cadavre de Don
Balthazar. Magiquement, irrésistiblement, Rodrigue est lui aussi attiré par
delà l'honneur, et même (dans l'entretien avec le serviteur chinois) par delà
la religion. On aura beau leur reprocher à tous deux leur culpabilité, leur
crime, leur péché, ils n'écouteront rien, sourds, emportés comme des feuilles
dans la tempête qui est tout. Dès lors, et sans jamais s'appartenir, ils
n'existeront que l'un pour l'autre.
Cela dit, Claudel n'interroge pas obstinément le phénomène
de la nature : il lui suffit qu'il existe, que lui-même en ait été
implacablement saisi (toutes ses œuvres portent le frémissement de cet épisode
obscur, et plus particulièrement son drame le plus bouleversant, Partage de midi). Mais est-ce là pécher ? Etiam peccata ! Le péché lui aussi est là, mêlé à tout, qui constitue une des forces de ce
monde. Cependant le poète ne justifie rien, il ne fait que décrire ce qui est.
Il tombe à genoux devant ce miracle : « Dieu écrit droit avec des
lignes courbes ».
Si la culpabilité existe bel et bien dans cette
tempête qui pousse irrésistiblement Rodrigue et Prouhèze l'un vers l'autre,
elle n'en a pas moins réveillé l'inconditionnel, l'absolu dans leur âme. Don
Camille qui aime aussi Prouhèze lui présente comme un appât — le vide du monde
— cette forteresse dans le désert africain où « il n'y a plus rien »
(I, III). Et Prouhèze, sachant que son
propre amour est implacable au point de tout exiger d'elle, de tout engloutir
dans son tourbillon de feu, pressent qu'à la fin ce désert que Camille lui a
montré lui fera signe. C'est d'ailleurs là, en effet, que Pélage, avec
l'assentiment du roi, l'enverra. Si, à la femme, l'amour fait don de la
souffrance absolue et de l'attente dans le néant, il transmet à l'homme
l'impatience absolue d'agir sur le monde. Cette tension vers l'absolu, active
et créatrice, fera de Rodrigue — le roi d'Espagne le reconnaît clairement — un
homme apte à dominer le Nouveau Monde. Le feu jeté par Dieu sur la terre s'étendra,
par l'action des uns et la passivité des autres, jusqu'à tout consumer.
L'étincelle allumée au centre même de la créature suivra la mèche jusqu'à
l'explosion totale.
Déjà se dessine la folle
contradiction du propos. Cet amour absolu,
inéluctablement enchaîné à un corps, inséparable du monde sensible, n'en doit
pas moins secouer les barreaux de la prison du corps et détruire dans les
gémissements ce qui lui est par ailleurs nécessaire. Le tourment de cette
finitude, qui se dresse comme un mur entre leurs deux âmes, est si profond que
l'obstacle représenté par le mariage de Prouhèze et de Pélage n'en est qu'une
dérisoire parabole :
Rodrigue. — Je
veux la confronter pour témoin de cette séparation entre nous si grande que
l'autre par le fait de cet homme avant moi qui l'a prise n'en est que l'image,
Cet abîme qui va jusqu'aux fondements de la nature (I, VII).
Cet abîme qui va jusqu'aux fondements de la nature (I, VII).
Dans toute l'œuvre de Claudel, on ne trouve aucune représentation
d'un mariage heureux. Le mariage n'est autre qu'un lien sanctifiant, un anneau
de fer encerclant le sacrement de l'impossible ; si le mariage est une croix,
ce n'est ni le fait du hasard ni celui des
circonstances : il l'est essentiellement, parce qu'il enchaîne
deux finalités qui chacune tendent vers un infini, l'une crucifiée dans le
néant de l'autre. Claudel, par la bouche de Lâla, dans La Ville, donne
très tôt cette mystérieuse définition de la femme : « Je suis la
promesse qui ne peut être tenue » (La
Ville, ad finem). Entre Rodrigue et Prouhèze, la croix du
mariage n'a pas été élevée, parce qu'elle est superflue au regard de la croix
de l'amour en général. Prouhèze comprend la première qu'elle-même est « la
promesse intenable », nécessaire à l'accomplissement de l'éternelle
nostalgie de Rodrigue.
Prouhèze. — Puisque je ne puis lui donner le ciel, du moins
je puis l'arracher à la terre. Moi seule puis lui fournir une insuffisance à la
mesure de son désir ! (II, XIV).
Elle a conscience qu'en le crucifiant elle éveille en
lui cette soif inextinguible qui, au-delà du monde, le poussera vers Dieu. Elle
est, comme l'ange le lui dira, « l'amorce » de Dieu. Rodrigue,
étant homme, ne le comprend pas. Tel un animal, il est aveugle à tout, sauf à
la promesse qui lui a été faite par la femme. Sans pouvoir en percer le sens,
il ne saisit que l'impossible simultanéité du paradis et de la torture
infernale. Il ne perçoit qu'une chose : qu'il est blessé et que toute son existence
s'écoule goutte à goutte de cette blessure. Même lorsque depuis longtemps il a
renoncé au corps défendu, il ne fait toujours que sentir cette nostalgie brûlante
qui demande l'impossible, incapable qu'il est de s'engager dans ce passage
incompréhensible que Prouhèze lui ouvre : renoncer à tout pour trouver
tout. Tard, longtemps après la mort de Prouhèze, il continue concevoir son
amour comme un vide brûlant, infernal et salvateur, très semblable à l'amour de Hölderlin, Rilke
ou Morgan :
Rodrigue. — Et moi, je pense que ce sera
jamais ! Cette absence essentielle, oui, ma chérie, et même quand vous étiez
vivante et que je vous
Possédais entre mes bras en cette
Étreinte qui tarit l'espoir,
Qui sait si elle était autre chose qu'un
Commencement et apprentissage de ce
Besoin sans fond et sans espoir à quoi je suis
Prédestiné, pur et sans contrepartie ? (IV, VIII).
Possédais entre mes bras en cette
Étreinte qui tarit l'espoir,
Qui sait si elle était autre chose qu'un
Commencement et apprentissage de ce
Besoin sans fond et sans espoir à quoi je suis
Prédestiné, pur et sans contrepartie ? (IV, VIII).
Et la réponse de Sept-Épées :
Mais c'est
l'enfer que vous dites ! Rodrigue, à vrai dire, est très proche de l'effrayante position de Don Camille qui, verrouillé dans
son néant et sa solitude brûlante, barre l'accès à Dieu. Et puisque l'homme,
dans son entêtement obstiné pour le monde — là même où celui-ci n'est plus que vide
— ne laisse pas ce vide s'ouvrir à Dieu, il faudra, à la Quatrième Journée, que
le monde qui l'entoure soit démantelé de la plus cruelle façon, ce
démantèlement portant encore la marque de la grâce de Prouhèze. Celle-ci, dans
un envol plein de noblesse, se dissout en étoile : sa crucifixion est une
flamme haute. Rodrigue assistera, vivant, à son ignominieuse décomposition :
sa crucifixion à lui est pourrissement et désagrégation. Pourtant ces deux
chemins, à travers l'enfer et à travers l'abîme, n'en font finalement qu'un et
suivent le même but. Menant à la mort, ils sont tous deux terribles, tous deux
salvateurs, tous deux nécessaires.
Voici que s'entrouvre le dernier secret de cet amour. Dans
la logique des amants il ne suffit pas que chacun allume dans l'autre le feu
inextinguible qui, au-delà des deux, brûle vers l'éternel, il ne suffit pas que
chacun lacère l'ultime blessure de l'autre : le néant secret. Il lui faut
encore porter le coup mortel dans l'âme de l'autre — mort bien plus horrible
que l'assassinat du corps — de l'épée qui est à la fois amour et abandon,
dernière tendresse et dernière cruauté. Ce que la religieuse d'Avila reçoit de
la main de l'ange, Dieu veut que les amants le reçoivent l'un de l'autre, s'ils
sont véritablement, et jusqu'au bout, amants. Prouhèze le devine la première, dans
la douleur extatique de la première séparation :
Prouhèze. — Ah !
j'ai de quoi lui fournir ce qu'il me demande !
Oui, ce n'est pas assez de lui manquer, je veux le trahir.
C'est cela qu'il a appris de moi dans ce baiser où nos âmes se sont jointes.
Pourquoi lui refuserais-je ce que son cœur désire ? pourquoi manquerait-il quelque chose à cette mort du moins que je puis lui donner, puisqu'il n'attend point de moi la joie ? Est-ce qu'il m'a épargnée ? pourquoi épargnerais-je ce qu'il y a en lui de plus profond ? pourquoi lui refuserais-je ce coup que je vois dans ses yeux qu'il attend et que je lis déjà au fond de ses yeux sans espoir ? (II, III).
Oui, ce n'est pas assez de lui manquer, je veux le trahir.
C'est cela qu'il a appris de moi dans ce baiser où nos âmes se sont jointes.
Pourquoi lui refuserais-je ce que son cœur désire ? pourquoi manquerait-il quelque chose à cette mort du moins que je puis lui donner, puisqu'il n'attend point de moi la joie ? Est-ce qu'il m'a épargnée ? pourquoi épargnerais-je ce qu'il y a en lui de plus profond ? pourquoi lui refuserais-je ce coup que je vois dans ses yeux qu'il attend et que je lis déjà au fond de ses yeux sans espoir ? (II, III).
Le destin tout entier de Rodrigue
ne sera rien d'autre que l'épée de Prouhèze s'engageant de plus en plus profondément
en lui. Mais Prouhèze aussi devra mourir par lui, elle qui lui a donné son âme,
qui lui a tout donné. C'est finalement en rêve, grâce au discours de l'Ange, qu'elle
saisira la nécessité d'être libre, définitivement libre et anéantie pour
appartenir vraiment, complètement à Rodrigue. Mais comment rentrer en
possession de son âme, que Rodrigue tient enserrée ?
L'Ange
gardien. — Mais comment peux-tu consentir à me donner ce qui n'est pas à toi ?
Doña Prouhèze.
— Mon âme n'est plus à moi ?
L'Ange
gardien. — Ne l'as-tu pas donnée à Rodrigue dans la nuit ?
Doña Prouhèze.
— Il faut donc lui dire de me la rapporter.
L'Ange
gardien. — C'est de lui que tu dois recevoir permission.
Doña Prouhèze.
— Laisse-moi, mon bien-aimé ! Laisse-moi partir !
Laisse-moi devenir une étoile !
Laisse-moi devenir une étoile !
L'Ange
gardien. — Cette mort qui fera de toi une étoile, consens-tu à la recevoir de
sa main ?
Doña Prouhèze. — Ah ! je remercie
Dieu ! Viens, cher Rodrigue, je suis prête ! sur cette chose qui est
à toi lève ta main meurtrière ! sacrifie cette chose qui est à toi ! Mourir,
mourir par toi m'est doux ! (III, VIII).
Rodrigue, malgré sa répugnance,
devra en effet la livrer à la mort. Alors seulement le sacrement du vide et de
l'absence, l'ultime secret du sacrement d'amour, authentique et définitif, sera
échangé : « Consomme l'absence ! » (III, XIII). Alors seulement Prouhèze pourra
se fondre dans la source illimitée de l'existence, et devenir à l'intérieur du
bien-aimé la présence pleine, et même le co-fondement de son existence à lui :
Doña Prouhèze. — Prends, Rodrigue, prends, mon cœur, prends, mon amour,
prends ce Dieu qui me remplit !
La force par laquelle je t'aime n'est pas différente de celle par laquelle tu existes.
Je suis unie pour toujours à cette chose qui te donne la vie éternelle ! (III, XIII).
La force par laquelle je t'aime n'est pas différente de celle par laquelle tu existes.
Je suis unie pour toujours à cette chose qui te donne la vie éternelle ! (III, XIII).
Au-delà du secret de la mort, une
question reste en suspens : c'est l'affreuse possibilité que Claudel
déroule sous nos yeux horrifiés lors du dernier échange entre Don Camille et Prouhèze. Après la mort de Don Pélage, et
pour honorer sa parole envers le roi d'Espagne, Prouhèze est devenue la femme
de Don Camille, seule façon de maîtriser celui-ci et de tenir Mogador. Don Camille
la fouette et la torture, lui faisant don ainsi de l'ultime détachement.
Métaphoriquement il retrouve le grain de son rosaire perdu dans le sable de la
mer ; celui-ci, lorsqu'il le dépose dans la main de la dormeuse, se change
en globe terrestre ; à l'horizon se lève l'ange, et Prouhèze retrouve,
dans la totalité du globe terrestre, la présence totale de Rodrigue. Finalement
enlevée dans la ronde des étoiles, elle participe à la transfiguration
éternelle de Dieu.
Tel est le don de Camille, qui représente pourtant le renégat
blasphématoire (évocation tragique de la figure de Rimbaud que Claudel a tant
aimé), l'âme prise dans la glace de la solitude luciférienne, qu'une seule
chose pourrait faire fondre : l'âme de Prouhèze, totalement libérée,
entièrement possédée par Dieu. À la fin du dialogue, Don Camille laisse tomber
le voile de l'ironie blasphématoire et met une Prouhèze figée d'horreur devant
l'alternative la plus crue : laisser partir Rodrigue et n'appartenir
désormais qu'à Dieu — ou le pousser lui, Don Camille, dans l'enfer. Prouhèze,
telle une naufragée aveuglément accrochée à une planche de bois, pousse quatre
fois ce cri : « Non, je ne renoncerai pas à Rodrigue ! »
Cette même Prouhèze qui, en rêve, vient d'abandonner tout ce qui la liait à Rodrigue,
celle qui, peu après, lors de l'explication décisive avec son amant, détachera
doucement mais définitivement ses mains encore accrochées à elle — Prouhèze
semble alors ne plus vouloir quitter, même au prix d'une âme damnée éternellement,
l'homme pour lequel seul elle vit.
Pourtant, une fois encore, s'accomplit le secret de
cet amour. Le renoncement demandé par l'ange n'est pas le même que celui exigé
par Don Camille. L'ange demande de se libérer de toutes les entraves de l'attachement
temporel, tragique, il demande l'extinction de l'amour en Dieu, dans l'éternel
et le définitif où il n'existe plus de contradiction entre amour divin et amour
temporel. Le blasphème de Don Camille — lui-même le reconnaît — consiste à
refuser que Dieu et le monde puissent jamais s'accorder. C'est pour cela qu'il s'est
converti à l'islam, pour qu'Allah demeure le tout et l'homme le néant, tous
deux face à face pour l'éternité. Il ne peut que vouloir détruire l'amour de Prouhèze
pour Rodrigue puisqu'il place son salut dans l'amour de Prouhèze pour Dieu. En
nous présentant ce chantage comme un blasphème, Claudel nous donne la dernière
justification de l'amour humain, terrestre. « Parce qu'ils n'aiment
personne, ils pensent qu'ils aiment Dieu », a dit Péguy de certains chrétiens.
Mais saint Jean ne dit-il pas : « Celui qui n'aime pas son frère
qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas ? » (1
Jn 4, 20).
Hans Urs von Balthasar, in Le Soulier de Satin de Paul Claudel (Ad Solem)