L'autorité nécessaire à l'éducateur est l'autorité qui
élève. Vérité de La Palisse ? Pourtant si toute autorité exercée sur un
enfant pour l'élever était une autorité qui élève réellement un enfant, les
éducations manquées s'expliqueraient par un manque d'autorité, tandis qu'elles
tiennent le plus souvent à une erreur sur la nature de l'autorité propre à
élever, à faire grandir un enfant.
Le directeur d'un réseau de chemin de fer, celui d'un
grand magasin de nouveautés, le général en chef, le capitaine à bord d'un
navire de pêche, le chef d'une expédition à l'Himalaya, le capitaine d'une équipe
de football, de par la diversité des conditions dans lesquelles s'exerce leur
autorité, des hommes sur qui elle s'exerce, des buts à atteindre, ont chacun,
avec une mission propre, une autorité diverse qui exige un art adapté de manier
et conduire les hommes. Si pourtant on les compare à l'éducateur, tous se
ressemblent en ce qu'ils dirigent, coordonnent, assemblent, stimulent les
efforts des hommes pour l'accomplissement d'une tâche déterminée, tâche commune
du chef et de ceux qu'il commande, ses subordonnés en ce sens très précis que
l'action d'ensemble requiert cette concertation hiérarchisée d'efforts. Bien
qu'ils doivent manier, traiter les hommes en hommes, avec le respect dû à leur
humanité, tous ces chefs visent un but qui est au delà des hommes qu'ils
commandent et dont ces hommes sont des instruments, instruments vivants et
supérieurs en dignité à l'œuvre à laquelle ils travaillent ensemble, instruments cependant dans la main du chef. L'industrie doit assurer la
prospérité de l'entreprise, le directeur de réseau assurer la marche du réseau,
le capitaine d'équipe gagner la partie, le chef d'expédition atteindre le
sommet visé.
Rien de semblable dans l'éducation. L'enfant n'est pas aux
mains de ses éducateurs l'instrument d'une œuvre quelconque. Il est le sujet de
l'éducation et l'œuvre même à réaliser, puisque le but de l'éducation n'est pas
de lui faire faire quelque chose, mais, en lui faisant faire beaucoup de
choses, de le faire grandir et par cette croissance devenir un homme. Et tout
ce que nous avons dit du respect du naturel, du caractère, de la vocation, de
la conscience aidera à comprendre que, dépendant moralement de ses parents,
leur devant obéissance, l'enfant n'est pas proprement leur subordonné dans la
tâche de son éducation, au sens où son activité serait dirigée par eux, du
dehors, en vue d'un résultat à atteindre.
L'analyse médiocrement subtile de quelques exemples est
ici nécessaire. Le professeur de latin n'a pas pour mission d'obtenir de bonnes
versions latines comme si les versions latines avaient une valeur en
elles-mêmes pour l'humanité, distincte de leur valeur pour les élèves, ce qui
est le cas d'une automobile, d'une récolte, d'une découverte géographique,
d'une frontière défendue ; il n'a même pas à les obtenir comme un moyen de
procurer à la société les citoyens cultivés dont elle a besoin ; par
l'apprentissage de la version latine, son but est de soutenir l'enfant dans
l'effort de formation de son intelligence pour devenir une intelligence adulte.
Une maman demande à son enfant la politesse de maintien et de langage ;
elle sait sans doute l'importance de la politesse qui rend humaine et digne la
vie en commun et d'abord en famille ; peut-être aussi tient-elle certaine
politesse pour nécessaire à la tradition française ; mais ce n'est pas
comme une qualité utile en soi, et à la façon d'une chose, à la société, à la
famille, à la France, et par conséquent à l'enfant, que la maman éducatrice
veut cette politesse ; il s'agit pour elle de rendre l'enfant maître de
soi et de lui donner cette perfection sensible au dehors d'un homme
intérieurement social. Ce directeur de collège exige, rudement parfois, une
discipline stricte, respect des maîtres, condition de travail, honnête
publicité pour son institution ; cette exigence cesserait d'être celle d'un éducateur si la discipline
devait servir d'abord à assurer le recrutement du collège, à maintenir un
pourcentage aux baccalauréats, à rendre digne la vie des maîtres ; mais
chaque enfant se grandit humainement en se disciplinant, en respectant ses
maîtres, en travaillant et permettant le travail aux autres, en faisant cas de
la renommée de son collège. Ce scout enfin doit, pour être de première classe,
réparer la tente de sa patrouille ; une tente en bon état est un objet
utile à la patrouille ; les programmes d'épreuves n'ont cependant pas été
établis afin de permettre au chef de se servir d'un scout débrouillard pour
entretenir à moindres frais le matériel de la troupe ; ce qui compte pour
le vrai chef, c'est qu'en apprenant à se servir de ses doigts, avec quelque
risque pour le matériel, ce scout devienne débrouillard, ce qui est devenir un
homme libre.
Inutile de continuer. Il n'y a
d'autorité qui élève que l'autorité constamment et d'abord appliquée à aider la
croissance de l'enfant. D'où suit évidemment que, dans l'éducation, non
seulement l'intérêt immédiat de la famille ou de l'école, mais l'intérêt social
lointain sont essentiellement subordonnés à l'intérêt personnel de l'enfant, et
encore que, si l'enfant doit être rendu social, c'est pour lui-même d'abord,
non pour la société, parce qu'il importe à sa valeur personnelle d'homme qu'il
le soit. Allons jusqu'au bout et disons que, si dans l'éducation le respect des
droits d'autrui doit être inculqué à un enfant, la raison n'en est pas que ces
droits soient, à la façon de choses, utiles à la société, aux autres,
indirectement à l'enfant, mais que la soumission au devoir de respecter les
droits d'autrui grandit un enfant, en fait un homme. Enfin, bien qu'on parle
justement de chefs de famille, d'institution, de troupe, l'éducateur n'est pas
un chef, parce qu'il n'a pas à donner sa volonté pour règle d'action comme fait
le chef à ses subordonnés, ni à insuffler sa volonté pour ainsi dire aux
autres, à faire passer en eux son élan pour les mouvoir par cette influence qui
est le don du chef né. Il est l'éveilleur, l'excitateur de l'intelligence, de
la volonté, de la conscience, le collaborateur de l'élan vital, éclairant pour
l'enfant cet élan intérieur, le fortifiant de sa force pesante et droite,
équilibrée, dirigeant avec une discrète et respectueuse fermeté cette
croissance pour qu'elle soit ascension.
Or, pour être ce collaborateur
énergique et discret de la vie qui monte, trois qualités sont requises surtout,
dont la première est un don, les deux autres des vertus. Le don est cette
intelligence sympathique qui lit dans l'enfant et fait qu'un adulte, sans
redevenir enfant lui-même et sans effort appliqué de condescendance, donne à
l'enfant la certitude d'être pénétré, compris. Celui que Baden-Powell appelle
l'homme-enfant est bien un homme fait, d'une lucide maîtrise de soi, d'un
jugement ferme sur la vie,
riche d'une expérience réfléchie et
assimilée ; mais, quand il regarde l'enfant, il le voit en même temps en
homme pour qui le sens et les lois de la croissance ont été éclairés par la
vie, et en enfant pour qui cet élan vital, dans la crise de l'adolescence
surtout, est une force intérieure qui ne lui est pas claire : sans fausse
candeur et sans bonne volonté maladroite, il retrouve la perspective qui est
celle de l'enfant ou de l'adolescent et commande un certain ordre de la vie,
des valeurs morales, des sentiments, des activités utiles ou non, des peines et
des joies, des choses qui comptent et de celles qui ne comptent pas, ordre que
l'adulte n'arrive pas à reconstituer dès qu'il a définitivement oublié ou perdu
de vue sa propre enfance. Ainsi, par exemple, ni il ne prendra le jeu à la
légère, comme tant de grandes personnes, tantôt avec impatience, tantôt avec
indulgence, ni il ne s'y amusera puérilement et pour lui-même en jouant avec
les enfants en enfant, ni, comme les faux enfants de certaine Éducation
nouvelle, il ne donnera au jeu plus que son sérieux biologique, une gravité
définitive qu'il n'a pas pour la conscience de l'enfant sain. Aux peines
quotidiennes et normales de l'enfant grondé, ou déçu par un jeudi pluvieux, ou
honteux d'une faute, ou qui a manqué sa composition, ou qui a été rudoyé par un
ami, il accordera spontanément leur importance qui vient de ce qu'elles occupent
sur le moment toute la conscience et colorent de leur teinte toute l'existence,
mais sans leur attribuer cette profondeur de la peine qu'un homme porte en lui,
localisée pour ainsi dire et toujours présente, bien qu'il vive, sourie, parle,
agisse, mène sa vie. Ainsi encore, l'effronterie de cette bande d'adolescents
aux regards et propos libres ne le trompera pas sur ce qu'est chacun d'eux,
naïf, scandalisé et le masquant par un apparent cynisme, cherchant à savoir,
averti et ne comprenant pas, comprenant trop bien, obsédé d'images troubles,
jouant bêtement au grand...
Cette intelligence sympathique
ressemble à la correspondance sentimentale, instinctive, et fondée sur la
liaison vitale, qui permet aux parents et, pendant la première enfance, aux
mamans surtout, de deviner en le sentant plus qu'en le comprenant ce qui se
passe dans le cœur de leur enfant. Elle en est cependant distincte, puisqu'il
est des parents qui se plaignent et souffrent de ne pas voir clair dans ce fils, chair de leur chair,
à partir le plus souvent de l'adolescence, quand, en devenant lui-même, ce fils
leur oppose, momentanément au moins, une personnalité étrangère malgré la
ressemblance profonde. Le don, que nous essayons de décrire, d'autant plus
utile avec les adolescents qu'ils ne se comprennent pas eux-mêmes, n'a rien de
l'instinct. C'est une intelligence parfaitement lucide, supposant une mémoire
fidèle et sincère de sa propre enfance ou adolescence, l'habitude d'observer
sans hâte et toujours prêt à voir ce qu'on n'attendait pas et à corriger son
jugement, un intérêt affectueux enfin, distinct de la curiosité du psychologue,
intérêt qui, en chaque enfant, porte directement sur son confus effort pour
grandir.
L'éducateur qui a ce don saura
pourtant ne pas s'y fier trop, parce qu'il n'a pas la sûreté et la constance de
l'instinct et ne le garde pas infailliblement contre des maladresses parfois
graves. Mais d'ailleurs il est possible à tout éducateur de compenser en partie
le don qui lui manque en adoptant, par volonté réfléchie, une attitude de
sympathie, en donnant à l'enfant la certitude qu'on cherche d'abord et
loyalement à le comprendre, en cherchant en effet à comprendre ce qui, dans la
conduite ou les réactions sentimentales de l'enfant, heurte ou gêne, en se
persuadant qu'il y a toujours une explication intérieure de cette conduite et
de ces réactions, et que, pour pouvoir corriger le point de vue de l'enfant,
s'il doit être corrigé, il importe de supposer, car c'est la vérité, que ce
point de vue n'est pas celui de l'adulte et que l'enfant ne peut pas se placer
au point de vue de l'adulte, n'étant pas un adulte.
Pour adopter cette attitude, il
suffit d'un peu d'humilité et de beaucoup d'affection. Or, il n'est d'affection
vraie que désintéressée. Nous avons assez insisté sur la vocation singulière de
chaque enfant dont le respect est la première raison comme la première forme du
désintéressement de l'autorité qui élève. En parlant, il y a un instant, de la
subordination nécessaire de l'intérêt social à l'intérêt personnel de l'enfant,
nous marquions aussi une autre raison et une autre forme de ce même
désintéressement. Mais, si l'on tente d'analyser ce qu'est en elle-même cette
vertu, une des deux vertus maîtresses de l'autorité qui élève, il faut
distinguer en elle deux étages, ou mieux un rez-de-chaussée et un sous-sol.
Le rez-de-chaussée, ouvert à la
lumière, est l'exercice de l'autorité comme un devoir, et donc le refus de se
servir de son autorité dans son propre intérêt. Il n'est pourtant que trop
facile d'être intéressé et de se faire illusion. On s'est dit une fois pour
toutes, un peu vite, et sans bien comprendre ce qu'on disait, que l'intérêt
réel de l'enfant était lié à l'intérêt de la famille, de l'école, de la troupe
scoute, qu'il était compris dans ces intérêts plus larges et assuré par eux.
Alors, on ne se rend pas compte que cette punition, disproportionnée si l'on
regarde la faute commise, était mesurée à la paix stable et longue qu'on
voulait avoir en famille, au prix d'une crainte étonnée. On exige d'un enfant,
le samedi soir, un travail prolongé et en même temps pressé, parce que papa et
maman ne veulent pas avoir à se soucier le dimanche de devoirs à finir et de
leçons à apprendre. Pour éviter des histoires avec grand'mère que le bruit
fatigue, toute joie bruyante est comprimée et le silence à table, pire qu'en
étude, fait de la rencontre avec papa, à midi, une dangereuse cérémonie dont
l'enfant attend la fin. Dans ce lycée, cet élève et cet autre ont été inscrits
en sixième sans latin et y sont maintenus parce que l'autorité désire la
présence dans cette classe d'élèves excellents, capables d'en relever le
niveau. Dans ce collège religieux, par raison de gouvernement, on a gardé
l'habitude de lire les lettres échangées entre parents et enfants, condamnant
les enfants qui ont la pudeur d'une intimité sacrée à refouler pendant des mois leur affection et leur sincérité profondes. La
cheftaine de cette meute, ayant besoin d'un sizenier pour le bon classement de
la meute au rallye de district, retarde sa montée urgente à la troupe. On
s'excuse d'insister ; mais l'illusion est souvent tenace. Et d'ailleurs
une longue expérience de la collaboration avec les familles, persuade que cet
égoïsme de l'autorité est le plus souvent inconscient. Les mêmes éducateurs sont,
éclairés, capables d'un magnifique retournement, comme cette maman, opposée au
guidisme sentimentalement et par éducation, qui permet à sa fille de devenir
guide pour l'épanouir et la libérer d'un sentiment d'infériorité à la maison,
quitte à renoncer à son aide près des petites sœurs le jeudi et le
dimanche ; comme ce professeur qui, souffrant dans son légitime
amour-propre de la médiocrité scolaire de son fils, mais s'apercevant que
l'enfant avait besoin d'une maison qui ne ressemblât en rien au lycée, s'impose
de ne pas contrôler son travail au jour le jour ; ou même comme ce petit
chef de patrouille, éducateur de quinze ans, qui perd en souriant un concours
entre patrouilles plutôt que de mettre adroitement à l'écart ce scout maladroit
qui en aurait été découragé.
Au sous-sol du subconscient, l'autorité désintéressée est
celle dont la dignité ne s'accompagne dans l'exercice de sa mission d'aucun amour-propre.
Elle ne triomphe pas des résultats d'une désobéissance : « Je te
l'avais bien dit », moins encore de l'échec d'une expérience
légitime : « On croit n'avoir pas besoin de conseils ! »
Elle n'ajoute pas à la confusion d'une mauvaise note publiquement proclamée une
ironie d'autant plus blessante que plus spirituelle. Elle ne se vante pas
d'avoir eu raison de la volonté, d'avoir plié, d'avoir dompté. Elle ne détruit
pas l'effet apaisant d'une juste punition en la présentant comme une victoire
personnelle. Discutée, contredite, sa dignité est sans impatience :
« Et puis, tu viendras me chercher après... » L'enfant qui la
respecte a conscience qu'on ne lui demande pas l'adoration réservée à Celui qui
règne dans les cieux et de qui relèvent tous les empires. Que j'ai aimé cette
maman, de patiente autorité et ferme raison, qui faisait comprendre à ses
enfants que le devoir venait de plus haut qu'elle, rien que par une manière
parfois de ne pas dire : « je », mais : « un enfant chrétien
doit », ou : « quand on a de la conscience, on agit ainsi ou
ainsi » ! Et, de ce papa, les actes d'autorité étaient si paisibles,
si mesurés, procédaient si sensiblement du devoir de commander ou reprendre,
que jamais un de ses enfants n'a pu être humilié de lui obéir ou tenté de ne
pas accepter d'abord un reproche.
De toutes les vertus qui rendent l'autorité efficace,
suavement souveraine, indiscutée et indiscutable, d'une dignité hors de toute
atteinte, le désintéressement est la première, celle à laquelle on ne résiste
pas. Car il importe sans doute, nous l'avons dit, que l'enfant se sente
compris, ou qu'il ait la certitude qu'on cherche à le comprendre ; mais,
pour faire accepter les nécessaires maladresses, erreurs ou injustices
matérielles inévitables, comme aussi de légitimes brusqueries et une
bienfaisante rudesse, il n'y a que la conviction inébranlable du désintéressement
de l'autorité. L'enfant sans doute désobéira de temps en temps, car il est un
enfant et a péché en Adam ; mais il saura qu'il a tort ; mais il
attendra sans révolte d'être repris, ou même puni, avec un secret désir d'être
sorti de sa faute et libéré de son remords, dès qu'il a éprouvé que celui qui
le conduit ne veut que son bien et, près de lui, représente le devoir, Dieu.
Car l'enfant a conscience de sa faiblesse, l'adolescent a
conscience de l'instabilité et du déséquilibre de sa sagesse et de sa volonté,
le jeune homme impétueux et fier a conscience que la vie qui bouillonne en lui
doit être éclairée, contenue, dirigée. Ils envient à l'homme fait, vraiment et
pleinement homme, sa résistance et sa fermeté. Et c'est pourquoi de l'autorité
qui les élève ils attendent cette fermeté secourable. « Papa, disait avec
regret ce garçon qui n'obéissait qu'à sa mère, se repent dès qu'il a commandé,
défendu, grondé ». Et cet autre, parlant d'un chef peu commode, avant de
partir au camp, concluait avec un soupir de soulagement : « En tout
cas, avec lui, on sait toujours ce qu'on a à faire ; ce qui est dit est
dit ». Or, il faut à l'enfant la stabilité d'un ordre qui aille de soi. Le
désordre est pour lui tentation. Inutile, ici, d'une longue analyse. Il est
trop clair que la fermeté vertueuse n'est ni raide, ni dure, et que sa
résistance n'est pas celle d'un fourré épineux.
Elle admet la fantaisie en réprimant
le caprice. Dans l'ordre qu'elle établit et maintient, il y a le jeu des jours
de fête réguliers et des congés inattendus. Elle confirme la règle par
l'exception. Mais elle est constance, droiture, continuité d'un jugement et
d'un vouloir qui ne se démentent pas, maîtrise du sentiment et de la passion,
empire sur l'émotion et l'impression, force paisible, cordiale rudesse,
décision réfléchie, égalité d'humeur, courage allant, mesure dans
l'énergie, patience enfin, patience. Elle est la main de maman qui tient
sûrement dans l'aventure de la rue et de la foule à traverser. Elle est le
regard de papa d'où tombe la force. Elle est la règle vivante, le devoir qui
grandit.
Non, ce n'est pas vain jeu de mots,
mais profonde vérité : l'autorité de l'éducateur est une autorité qui
élève.
Jean Rimaud, in L’éducation,
direction de la croissance