Sur la condition de laïc
La mission temporelle dont la notion n'est apparue que dans notre âge moderne, est loin de constituer toute l'activité temporelle du chrétien engagé dans le siècle. Il nous faut donc passer à un tout autre ordre de questions, plus général et plus fondamental, qui concerne non plus la mission temporelle (de transformer le monde) que se reconnaît aujourd’hui le laïc chrétien, mais ce laïc lui-même.
Dès qu'on réfléchit un peu sérieusement (oh, me voilà bien pédant) à la condition de celui-ci, on s'aperçoit qu'elle n'est pas si facile qu'il semble à comprendre exactement, et qu'au surplus elle enveloppe un problème assez troublant, qu'il faut tâcher de mettre au clair. Le laïc chrétien, en effet, a deux vocations différentes, l'une spirituelle, l'autre temporelle, à chacune desquelles cependant il doit répondre pleinement, et même, pour la plus large partie de ce qui occupe son temps, au sein d'une même tâche. Et de plus il est lui-même le lieu d'une déplorable ambiguïté du vocabulaire, au moins dans une langue comme la langue française : en sa qualité de laïc le laïc est du monde, n'est-ce pas, comme il est du siècle (ce qui se marque en latin par le génitif : a est aliquid mundi »), et il œuvre (fût-ce sans le moindre propos délibéré) pour cette fin qui n'est pas la fin ultime, et qui est la bonne marche du monde, son bien, sa beauté, son progrès. Et en sa qualité de membre de l'Église il œuvre pour la fin ultime qui est le royaume de Dieu pleinement consommé, et il n'est pas de ce monde ; il est dans le monde sans être du monde (ce qui se marque en latin par l'ablatif : a non est de hoc mundo, non est de mundo »). Il est du monde sans être de ce monde ? Diable, il convient de regarder ça de près.
Notons tout d'abord que le mot laïc appartient originairement à la langue de l'Église. « La notion de laïc inclut toute la positivité et la richesse de l'appartenance à l'Église, toute la plénitude que recouvre le nom chrétien. Laïc désigne un membre du Christ, membre qui peut être pécheur, donc actuellement mort, mais qui est normalement vivant des activités de la grâce royale et sacerdotale reçue du Christ. Par les sacrements de l'initiation chrétienne, Baptême et Confirmation, il est entré pleinement dans la société ecclésiale, Corps mystique du Christ ; il a reçu, outre la grâce, des 'caractères' qui l'intègrent à l'organisation sacramentelle de l'Église militante et le députent de façon permanente à prendre part à la célébration du culte sauveur, non pour faire les sacrements, mais pour en recevoir les effets — ce qui est aussi un pouvoir, une capacité surnaturelle participée du sacerdoce du Christ, mais cette fois dans la ligne de l'économie sacramentelle... Au sens propre, le laïc n'est pas moins d'Église que le prêtre ; comme baptisé et confirmé, c'est à l'Église qu'il appartient, c'est vers elle et ses activités de grâce qu'il est tourné, c'est par là qu'il se définit. Il fait partie du royaume eschatologique dont il doit s'efforcer de mener la vie et dont la communauté chrétienne tout ensemble doit porter témoignage aux yeux du monde1 ».
Ainsi le laïc, — disons, pour nous conformer au langage courant, le laïc chrétien, — est au plein sens du mot membre de l'Église. D'où il suit qu'il n'est pas de ce monde (de hoc mundo ) comme l'Église n'est pas de ce monde : Regnum meum non est de hoc mundo2. Ego non sum de hoc mundo3. Ils sont dans le monde4 », mais « ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde ». De là suit également que le laïc a une vocation spirituelle, et qu'il est assigné à travailler pour le royaume de Dieu (royaume déjà venu à l'état pérégrinant et crucifié, à venir dans sa plénitude).
Qu'en est-il alors de son rapport au monde ? Et comment peut-il être quelque chose du monde, et député au bien du monde ? La réponse, à mon avis, tient dans le fait de sa double naissance : il est né deux fois, comme tout chrétien. Il est né du monde, et dans le péché originel, comme tout homme ici-bas sortant du sein maternel. Et par le baptême il est né à nouveau, il est né de Dieu. (On peut en dire autant, quoique en un sens beaucoup moins complet, de ceux qui sont invisiblement membres de l'Église visible, et qui, sans avoir le caractère ni la grâce du baptême, sont cependant nés à nouveau, eux aussi, et s'ouvrent à la grâce du Christ et à la charité ; mais ce n'est pas d'eux que je parle ici.) C'est par cette nouvelle naissance que, depuis le jour de son baptême, il est membre de l'Église et n'est pas de ce monde.
Et de sa première naissance il ne garde rien en ce qui concerne le péché d'Adam (sinon les faiblesses héritées de lui par notre nature), — rien non plus de ce péché en ce qui concerne l'empêchement d'entrer dans la béatitude et la vision de Dieu. Il est lavé, délivré, racheté par la grâce du Christ. Mais il garde, comme chacun, d'être un homme dans le monde ; et de plus — s'il ne décide pas de se consacrer soit au culte et au pouvoir de donner les sacrements, en se faisant ordonner prêtre, soit à la vie des conseils et à la recherche de la perfection en embrassant l'état religieux (ce qui pour autant le sépare du monde, et de l'ordinaire condition et vocation humaines qui nous viennent de notre naissance au monde, plus profondément encore dans le second cas que dans le premier5 il garde aussi l'ordinaire condition humaine et vocation humaine qui nous viennent de notre première ou naturelle naissance (lavée du péché par la seconde). Membre du Christ et de l'Église, il n'est plus né du monde, il n'est plus de hoc mundo ; mais se trouvant dans l'état de vie ordinaire où les hommes sont mis de par leur naissance au monde, il a à travailler pour le bien du monde et il est quelque chose du monde (au génitif, aliquid mundi) : comment dire ? Il est un tâcheron ou un journalier du monde (je ne dis pas un « membre » du monde, car le monde n'a pas d'unité organique). Le laïc n'est membre que d'un Corps universel, — l'Église, qui embrasse le ciel et la terre. Et comme tâcheron du monde il est aussi du monde, ce qui n'empêche nullement qu'en vertu de sa seconde naissance il ne soit plus né du monde, il ne soit plus de hoc mundo.
Voilà comment se dénoue, si j'ai correctement raisonné, l'ambiguïté enveloppée dans le mot laïc.
Et voilà du même coup comment le laïc a deux vocations distinctes : une vocation spirituelle comme membre de l'Église ; et une vocation temporelle comme tâcheron du monde, comme membre de l'Église tâcheron du monde. Les deux vocations sont distinctes, elles ne sont pas séparées. Il n'est pas d'une part tâcheron du monde et d'autre part membre de l'Église : c'est le membre de l'Église qui est tâcheron du monde, envoyé au pays des choses qui sont à César.
Sa vocation temporelle, sa vocation de tâcheron du monde (qui ne couvre qu'une partie de sa vie et de ses activités — visiblement la plus large, et qui requiert le plus de son temps), c'est d'assumer les tâches ordinaires de la condition séculière. Sa vocation spirituelle, sa vocation de membre de l'Église, — qui est distincte de sa vocation temporelle mais qui doit l'inspirer, car elle couvre toute sa vie et toutes ses activités, — c'est de vivre de plus en plus à fond de la vie du Corps mystique, et, donc, d'abord de veiller sur sa propre âme et de répondre du mieux qu'il peut au précepte de tendre à la perfection de la charité, adressé à tous dans l'Église ; et de participer aux sacrements de l'Église et à son culte ; et de participer aussi, c'est un point que le Concile a spécialement mis en lumière, à l'apostolat de celle-ci.
Cette participation à l'apostolat de l'Église, sous quelles formes se produit-elle ? Sous bien des formes différentes (dont une seule, comme j'y insisterai tout à l'heure, est absolument fondamentale et requise de tous). Allons, encore des distinctions ! Tant pis, la chose en vaut la peine.
Il y a bien des cas différents à considérer : celui, par exemple, de l'Action Catholique proprement dite, où certains laïcs participent à l'apostolat de l'Église comme spécialement mandatés par elle, dans des organisations dont l'activité engage, en raison même de ce mandat, l'Église elle-même et la hiérarchie. Ces organisations, nées de l'initiative de Pie XI, jouent sans doute un rôle important, mais dans une sphère limitée.
Il y a ensuite une extrême variété de cas, dont je ne peux parler qu'en gros, depuis le cas de certains laïcs qui (toujours laïcs et tâcherons du monde, parfois même à des postes de commande) participent à l'apostolat de l'Église dans des groupements qui tiennent plus ou moins de l'état religieux (de soi, séparé du monde), — jusqu'au cas, beaucoup plus répandu, où des laïcs comme tous les autres participent à cet apostolat en apportant leur concours à des mouvements ou à des œuvres dédiés au développement de la spiritualité (retraites, par exemple), ou empreints d'un caractère plus ou moins missionnaire. Ces formes variées de participation à l'apostolat de l'Église ont ce trait commun d'être, à un degré ou à un autre, sous la mouvance du clergé, et d'être, d'autre part, pour les laïcs qui y dévouent une partie de leur temps, des activités de surcroît. Bonnes, utiles, excellentes, ne nous dissimulons pas que nous risquons, — du fait même que ce sont des formes particulières, et particulièrement remarquables, de participation à l'apostolat de l'Église, et dont l'utilité saute aux yeux, — de nous méprendre à leur sujet. Comment cela ? En limitant à elles, un peu étourdiment, la participation des laïcs à l'apostolat de l'Église, et en croyant qu'en elles seules consiste cette participation.
Il n'en est pas ainsi. Car ces diverses formes d'apostolat des laïcs sont toutes facultatives. Mais il y en a une qui est absolument foncière et nécessaire pour tous, et celle-là a une importance proprement fondamentale : c'est l'apostolat que les laïcs exercent dans leurs tâches quotidiennes elles-mêmes (dans les travaux ordinaires de la vie du siècle6 ), et dans toutes leurs activités, s'ils s'acquittent en chrétiens de ces tâches et de ces activités. Alors leur vocation spirituelle et leur vocation temporelle concernent le même travail : la vocation temporelle concernant l'objet de ce travail, la vocation spirituelle concernant le mode ou la manière dont il est accompli, l'esprit dans lequel il est fait7.
Qu'un laïc vive de la vie du Christ et du Corps mystique dans les profondeurs de son âme, et qu'il ne s'imagine pas qu'il est de son devoir, sous prétexte qu'il est un laïc, de sceller dans ces profondeurs de son âme, quand il fait sa tâche ordinaire de laïc, la foi, la charité fraternelle, l'amour de Jésus qu'il a dans le cœur ; qu'il laisse en lui-même sa liberté à la Bonne Nouvelle qu'il porte en lui ; bref, qu'il n'oublie jamais, quoi qu'il fasse, qu'il est chrétien ; autrement dit, que tout ce qu'il fait il le fasse en chrétien8 : alors l'esprit dont il est rayonnera de lui, il portera témoignage à l'Évangile, non en le prêchant, mais en le vivant, et par le mode dont il s'acquitte des tâches les plus banales. Et cela se fera sans qu'il ait besoin de penser à exercer un apostolat : le moins il y pensera, mieux cela vaudra ! C'est de soi-même, et comme d'instinct, que passera par lui le témoignage de l'Église dont il est un membre ; il suffit que ce chrétien ne cache jamais, — ni à lui-même ni aux autres, — qu'il est chrétien ; il suffit qu'il n'ait jamais devant autrui, au nom de ce qu'il croit les convenances du monde, je ne sais quelle honte d'être chrétien.
Il est clair que pour agir en chrétien il faut être instruit des vérités chrétiennes aussi bien qu'on le peut, selon l'état de chacun, et le rôle qu'on peut avoir à jouer dans la vie culturelle et la vie politique 9. Il est clair aussi que des laïcs animés de l'esprit de l'Évangile peuvent être amenés à former des groupements plus ou moins éphémères qui naissent spontanément de l'amitié, et qui ne soient ni de dénomination confessionnelle ni sous la mouvance du clergé, mais qui demanderont toujours chez ceux qui les inspirent une formation doctrinale plus poussée. Ce sont là toutefois des cas particuliers, et c'est, au contraire, de ce qui est commun à tous que je parle en ce moment, du rayonnement de l'Évangile à travers la tâche quotidienne elle-même. Alors le véhicule par lequel passera ce rayonnement, ce pourra être parfois un simple mot fraternel, un regard, un geste, la façon spontanée de réagir à un événement, un de ces signes presque imperceptibles (et tellement plus importants qu'on ne croit d'ordinaire), un de ces microsignes de la physique de l'âme qui s'enregistrent dans l'inconscient, et que le prochain perçoit avec une si redoutable infaillibilité. Ou bien ce sera un témoignage plus visible, une parole de vérité, un engagement concret, un pardon accordé, un acte de dévouement, un risque peut-être grave à courir pour le bien d'autrui ou pour la justice. Cette vérité est toujours là, que, quelque tâche qu'il accomplisse, un chrétien peut, et doit, l'accomplir en chrétien. J'ai assez dit dans ce livre qu'on peut philosopher en chrétien. On peut aussi enseigner l'histoire, la littérature, les mathématiques mêmes en chrétien, – non en essayant de faire dire aux mathématiques, quelque chose de chrétien, mais en priant pour ses élèves et en les aimant, et par la manière même dont on traite ceux-ci, et par la manière même dont on enseigne, car enseigner est une affaire concrète où passent sans qu'on s'en aperçoive bien des choses qu'on a dans l'esprit, et où on s'adresse à d'autres esprits dans une relation humaine avec eux. On peut exercer la médecine en chrétien, on peut diriger une maison de commerce en chrétien, on peut être charpentier, tourneur, garagiste en chrétien, ouvrier d'usine en chrétien (non pas sans doute quand on travaille à la chaîne, mais il y a quand même les camarades, et aussi le bistrot où on prend un verre avec eux). Il y a partout des relations humaines. Et partout où il y a des relations humaines, l'Évangile, si on en vit, introduit de lui-même son témoignage, dans la manière dont on agit.
J'insiste sur tout cela, parce que c'est la conséquence même de la vérité majeure mentionnée plus haut au sujet du laïc chrétien, membre de l'Église qui est tâcheron du monde, et dont la vocation spirituelle couvre la vie tout entière.
Notre civilisation occidentale a souffert depuis bien des siècles d'un séparatisme funeste, d'une coupure ou scission contre nature, – et partout, dans tous les ordres d'activité, – entre la tâche temporelle du laïc chrétien et la vocation spirituelle qu'il tient de ce qu'il est : membre du Peuple de Dieu. C'est à ce mal qu'il faut avant tout remédier.
Tout cela nous aide peut-être à mieux voir les implications et les conséquences pratiques de cette vocation de tous à la sainteté, et à une participation réelle et personnelle à la vie du Corps mystique, que le Concile a rappelée à grande voix à tous les membres du Peuple de Dieu, aux laïcs comme aux autres.
« Maître divin et modèle de toute perfection, le Seigneur Jésus a enseigné à tous et chacun de ses disciples, quelle que soit sa condition, cette sainteté de vie dont il est à la fois l'initiateur et le consommateur : 'Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait'...
Il est donc bien évident pour tous que l'appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s'adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur forme de vie 10 ».
Tous sont appelés à la sainteté, — je pense à mon vieux parrain Léon Bloy, et à cette grande parole dont l'écho a été si puissant dans bien des cœurs : « Il n'y a qu'une tristesse, c'est de n'être pas des saints ».
Je pense aussi que pour répondre à cet appel adressé à tous, l'important est de se mettre en route, où qu'on soit, en s'en remettant à la grâce de Dieu ; mais qu'il y a, pour avancer dans ce chemin où tout est si difficile en ce qui vient de l'homme et si merveilleusement disposé en ce qui vient de Dieu, des aides normalement indispensables, que nous recevons, d'une part, de la vie liturgique de l'Église, et avant tout du sacrifice de la Messe, d'autre part de la communion de l'âme avec son Dieu dans l'oraison et dans cette union d'amour qu'on appelle la contemplation.
Jacques Maritain, Le Paysan de la Garonne
Un vieux laïc s'interroge à propos du temps présent
1 Michel Labourdette, op, Le Sacerdoce et la Mission ouvrière, Paris, éd. Bonne Presse, 1959.
2 Joan., 18, 36.
3 Ibid., 8, 23.
4 Ibid., 16, in 5. Ibid., 17, 16.
5 Des religieux qui vivent en plein monde (non séparés ou retranchés de lui au sens plus extérieurement visible où des religieux cloîtrés sont séparés de lui) sont cependant, de par leurs vœux et leur état de consacrés, et les devoirs qu'il leur impose, intrinsèquement séparés du monde. Et à un certain degré le prêtre aussi (cela ne plaît pas beaucoup, aujourd'hui, à pas mal d'entre eux, mais c'est comme ça) est séparé du monde, de par sa consécration au culte et à l'administration des sacrements. Il n'est plus un tâcheron du monde, ni assigné à une mission temporelle visant le bien du monde. Il ne relève plus de l'ordre temporel qu'en se prêtant à lui, si je puis dire, et pour « ne pas le scandaliser », comme Jésus le disait à Pierre à propos des collecteurs du didrachme, ut non scandalizemus eos : « Afin toutefois de ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l'hameçon ; le premier poisson que tu prendras, ouvre-lui la bouche, tu y trouveras un statère ; et donne-le-leur pour toi et pour moi ». Matt., 17, 27.
6 C'est là le premier plan d'action temporelle, — celui qui est absolument général, et où tout laïc (chrétien) est à l'œuvre depuis qu'il y a des chrétiens.
7 « Ils vivent au milieu du siècle, c'est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et ouvrages du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée. A cette place, ils sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d'un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l'esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d'espérance et de charité ». (Const. Lumen Gentium, chap. Iv, § 31.)
8 C'est ce que nous dit l'enseignement des apôtres : « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites-le pour la gloire de Dieu ». I Cor., 10, 31 (cf. Col., 3, 17, et 1 Petr., 4, 11).
9 De la mission temporelle du chrétien (qui a pour objet de transformer le monde, et qui se tient sur un autre plan de l'activité temporelle, où le laïc est non seulement un tâcheron du monde, mais un activateur du monde, — pour agir en chrétiens ceux qui guident les autres ont alors besoin d'une formation doctrinale particulièrement complète) il a été question plus haut ; je n'en parle pas ici parce que c'est une tâche spéciale de la vie du siècle.
10 Const. Lumen Gentium, chap. v, §40.