vendredi 23 décembre 2011

En contant... Don Carlo Cecchin, Sainte Nuit


Conte de Noël

Une nuit profonde planait sur le monde depuis la faute originelle, opprimant l’humanité entière… En cette Sainte Nuit, tout le monde dormait : à Rome, à Antioche, à Alexandrie et à Jérusalem, personne ne se doutait de ce qui allait se passer. On dormait aussi à Bethléem, bondé de monde venu pour le recensement de César Auguste. Seuls quelques bergers veillaient. Tout à coup, dans la nuit, on aperçut les silhouettes d’un homme et d’une femme aux pas chancelants. Ils avaient l’air fatigués ; en regardant mieux, la femme semblait attendre un heureux événement.
Mais, que font-ils ? Ils frappent partout où il y a une faible lueur à l’intérieur des maisons, mais en vain, personne ne veut les accueillir. Mais, qui sont-ils ? Pourtant ils sont bien connus, et tous les ans – ou plutôt, en tout temps  il me semble les voir aller et venir dans la nuit de ce monde qui refuse la lumière. Oui, on les aperçoit même à Paris, surtout en cette période… J’imagine Marie et Joseph, errants, solitaires, à la lumière blafarde des réverbères. La ville est parée comme pour une fête. Les rares passants se hâtent de rentrer. Ils ont sans aucun doute quelque chose d’important à faire. En traversant les rues, on entend de la musique, parfois des rires. Partout il est écrit : Joyeux Noël. Joseph se réjouit, c’est bien eux qu’on attend !
Imaginons alors Marie et Joseph frappant aux portes d'une humanité aux multiples facettes. Ils passent devant l’Assemblée Nationale ; c’est là que les lois sont faites. Il doit bien y avoir une place pour Jésus, puisqu’Il est la Vérité : « Faites la charité d'une place pour que le Roi du Ciel puisse naître sur terre ». Las, tout est fermé, pas une lumière ! Un clochard à l'haleine avinée, mais au regard conservant encore un peu d'humanité, s’approche : « Je sais qui vous êtes ; je me souviens quand j'étais enfant... moi j'ai fait du catéchisme ! Vous cherchez une place pour Jésus ? Peine perdue » dit-il « Jésus n’est plus reconnu au nom de la laïcité et, d’ailleurs, l'Etat a pris la place de Dieu... ». Déçus, ils continuent leur chemin, puis, par hasard, ils voient écrit : « Planning Familial ». « Ah, c’est donc là qu’on aide les familles ! », se dit Joseph confiant. Ils entrent, mais on leur propose, en insistant, de se débarrasser de cet enfant qui dérange tant de monde. Marie et Joseph sortent en hâte, horrifiés. Hérode n’est pas loin… Joseph frappe alors à la porte des cinémas, des théâtres, des cafés. Il y entre seul, mais il voit et entend des choses horribles que la Vierge Marie ne saurait supporter. Dégoûté, il éloigne son épouse et ensemble, ils continuent leur inlassable quête. Ils aperçoivent les magasins rutilant de lumières avec leurs vitrines pleines de bonnes et belles choses. Ils entrent, mais personne ne s’occupe d’eux. Ils sont bousculés ; certains les prennent même pour des clochards. Tout le monde court frénétiquement pour acheter les derniers cadeaux. « Vous savez » leur dit humblement Joseph « celui que vous allez fêter est ici ; Noël, c’est la naissance de Jésus ». Mais on lui répond : » Si vous n’avez rien à acheter, allez-vous en ! ». « Mais quel Noël fêtez-vous sans Jésus ? C’est lui qui est venu nous racheter tous par son sang ! ». « Comment ! Du sang ? Les banques n’acceptent pas ce genre de crédit ! ». Joseph et Marie s’en vont tout tristes : « Essayons chez les particuliers. Quelqu'un nous ouvrira peut-être ! ». Devant une porte, on entend des rires, des voix enfantines ; ils frappent encore et, justement, c’est un petit enfant souriant qui ouvre. « Avez-vous une place pour Jésus ? » demande Joseph, mais l’enfant semble déçu : « Jésus ? Nous, on attendait le Père Noël ! ». De l’intérieur son papa lui crie : « Fiston, ferme la porte, ne t’ai-je pas dit que Jésus n’existe pas ! ». L’enfant referme la porte, tout malheureux.
De porte en porte, Joseph et Marie se font tour à tour insulter, chasser, moquer. Sans savoir qui ils sont, quelqu'un leur fait l’aumône par la porte entrebâillée, juste pour se donner bonne conscience... et pour ne pas laisser refroidir la dinde dans son assiette. D’autres ne leur ouvrent même pas. « Où aller maintenant ? » se disent-ils l’un l’autre. Ils sont devenus des sans domicile fixe. Seuls les pauvres qui les aperçoivent, semblent avoir un peu de compassion. Comme l'avait dit Saint Jean dans le Prologue de son Evangile, les « siens » ne l'ont pas reçu.
Certes, ce conte est triste, tout comme ce monde sans Dieu. Pourtant ne ressentons-nous pas en nous une grande joie ? Marie et Joseph frappent à une dernière porte, celle de notre cœur : sommes-nous prêts à ouvrir à Jésus, pour qu’il entre et y fasse sa demeure ? « Soudainement » dit la liturgie de Noël « tandis que toutes choses étaient dans le plus profond silence et que la nuit atteignait dans sa course le milieu de sa route, Votre Verbe tout puissant, ô Seigneur, s’élança de son trône royal des cieux » (Sg 18, 14-15). Et voici qu’alors l’obscurité se déchire et du ciel descendent des fleuves de lumière et des milliers et des milliers d’anges chantent des paroles jamais entendues sur terre : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qui L’aiment ». Oui, que le doux sourire de l’Enfant-Dieu puisse réjouir ce monde malade et triste. Qu’en cette Sainte Nuit, les haines s’apaisent, que la Paix et l’Espérance reviennent. Que ceux qui souffrent, les malades, les pauvres, les persécutés, soient consolés.
La Bienheureuse Elisabeth de la Trinité illustre si poétiquement ce mystère :
J’ai vu briller l’étoile lumineuse qui m’indiquait
le berceau de mon roi.
Et dans la nuit calme et mystérieuse, elle semblait
s’orienter vers moi.
Puis j’entendis pleine de charme la voix de l’Ange
qui me dit :
Recueille-toi, c’est en ton âme que le mystère s’accomplit.

Saint et Joyeux Noël à vous tous et à vos familles.

Don Carlo Cecchin

mardi 20 décembre 2011

En lepetitchosant... la Belle et la Bête


[ndvi : ce matin, dans le train, j’ai revécu La Belle et la Bête, grâce à @lepetitchose. J’ai eu l’impression de contempler une sculpture sur glace : pour immortaliser le furtif virtuel, je me suis permis de la prendre - virtuellement - en photo]

Message caché de #LaBelleEtLaBête : si t'as pas trouvé femme à 21 ans, t'es mort.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : si tu es une fille jeune qui adore lire, t'es quand même bizarre aux yeux des autres.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : le cordon ombilical avé le papa, c'est dur à couper. C'est même toute une aventure :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : inventer, créer, c'est être bizarre.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : si la voirie s'était occupée des panneaux de circulation, on n'en serait pas là.
Message caché de #LaBelleEtLaBête RT @edmondprochain être au service de quelqu'un, c'est être réduit à un objet, purement utilitaire.
@edmondprochain attend-euh, on en est pas encore là !
@edmondprochain : @lepetitchose 1000 dollars si tu veux pas que je te raconte la fin ! ! #petitsbusiness #àmoilarichesse
@edmondprochain c'est pas péché ça ? cc @skeepy
@edmondprochain : @lepetitchose M'en fous : je me confesse samedi ! :p cc @skeepy
@dlerouge : @edmondprochain "je confesse" : tu as encore mis un "me" en trop #edmondprochainestunprêtre @lepetitchose @skeepy
Message caché de #LaBelleEtLaBête : les gens méchants, ça crie et ça fait peur même à leurs entourages.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : c'est le propre reflet de la Bête qui lui fait peur... On a toujours plus peur de soi que des autres...
Message caché de #LaBelleEtLaBête : non non un mec ça connait pas les rêves d'une fille.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : quand t'as pas d'ami, tu parles aux animaux... et c'est moins chiant qu'avec les Hommes :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : se marier est l'aboutissement d'une vie (toujours à 21 ans hein).
Message caché de #LaBelleEtLaBête : même à 27 ans, un chandelier fait toujours rire :)
@berkati : @lepetitchose tu livetweetes un truc ou c'est vraiment des messages cachés pour les initiés ? #LaBelleEtLaBête
@berkati je live-tweet pas, je dis ce que je vois, 15 ans après la 1ère fois où j'ai vu ce dessin animé :)
@berkati : @lepetitchose ah...et tu as vu le film de Jean Cocteau #LaBelleEtLaBête ?
[ndvi : mon avatar lui-même figure dans ce chef d’œuvre, aux côtés de Josette Day et Jean Marais… snif snif]

@berkati nan, je regarde le dessin animé, c'est plus drôle. C'est quoi le film dont tu parles ?
@berkati noté dans la to-do-list :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : quitter le foyer familial pour devenir adulte, c'est pas toujours un choix facile. Parfois c'est forcé.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : une fille qui pose des questions ça énerve les hommes.
@baroquefatigue : @lepetitchose Moi ça m'excite. Pareil pour celles qui lisent des livres. :)
@baroquefatigue chut, on en est pas encore au moment où la belle devient belle aux yeux de la bête...
Message caché de #LaBelleEtLaBête : les violons, ça marche à tous les coups pour émouvoir.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : le doute m'assaille... et si le meilleur ami de Gaston était amoureux de Gaston ?...
@Zabou_pdlg : @lepetitchose Voilà à cause ou grâce à @lepetitchose et à son #LT, j'ai mis #LaBelleEtLaBete...
@Zabou_pdlg héhé :) je kiffe ce disney :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : tout le monde boit bière et vin sauf... les personnages principaux qui doivent avoir - de 21 ans :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un homme qui a des idées, c'est pas bon pour lui !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : quand on reste chez un homme sans le vouloir, on perd ses rêves, son âme, tout (c'est Belle qui le dit).
@edmondprochain : @lepetitchose Les rêves et l'âme, ça se perd en chantant, ou normalement ?
@edmondprochain normalement (pour l'instant :D)
@edmondprochain : lepetitchose Je sais pas avec qui tu regardes, mais je vous envie...
@edmondprochain ramène toi ! je chante en stéréo :)
RT @Aede : J'zappe sur La Belle et la Bête pour tenter de vous comprendre, oui, vous les filles.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : si la Belle peut supporter la Bête, n'importe quelle fille peut tenir tête à n'importe quel homme.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : les filles qui ont du caractère elles vont au diable (au début, après ça va mieux).
Message caché de #LaBelleEtLaBête : même quand le monsieur il est pas à côté, il entend si tu dis des choses méchantes sur lui.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : si tu t'approches trop près de la lueur d'un monsieur, tu te brûles des plumes ^_^
Message caché de #LaBelleEtLaBête : la discrétion c'est une question de point de vue !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : la classe à table, c'est la France !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un domestique veut faire le bonheur de son patron en montrant son savoir faire.
@koztoujours : @lepetitchose t'as pas fini de flooder, avec des trucs de gonzesses, de surcroît ? !
@koztoujours j'aurai fini dans une heure :) si tu préfères un flood sur l'état du monde... je peux pas t'aider :) #JeSuisJoieEtGamineCeSoir
Message caché de #LaBelleEtLaBête : si tu dis à une fille de ne pas aller dans l'aile Ouest, où crois-tu qu'elle veut aller ?
Message caché de #LaBelleEtLaBête : entre les bouquins et l'aile interdite... la fille jeune a beau aimer lire, faut pas pousser !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un mec, ça sait pas ranger sa chambre cc @tu_te_reconnaitras
Message caché de #LaBelleEtLaBête : une fille, ça aime toucher ce qui brille ^_^ et ce qui est interdit ^_^
@_Virgile : @lepetitchose Tiens, ça me rappelle quelque chose ça... #fruitdéfendu #pécheresse tout ça quoi ;)
@_Virgile nooooon, pas possible :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un garçon aussi ça protège sa "fleur". Nah !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : une fille, après avoir découvert la "fleur" d'un garçon pour la première fois, elle a peur. #SiSi
Message caché de #LaBelleEtLaBête RT @Zabou_pdlg : Ref. cachée à @baroquefatigue : "quand c'est pas baroque, c'est du toc"
Pneumatis : @lepetitchose Pourtant y a simple : Message caché de #LaBelleEtLaBete : l'argent ne fait pas le bonheur #SansL'AmourJeNeSuisRien
@Pneumatis chut, on n'y est pas encore !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : (universel) un garçon quand ça a un bobo, ça croit que ça va mourir :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : l'avare a toujours une tête de mort. L'argent, c'est pas la vie (cc @Pneumatis)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un monsieur qui veut faire plaisir à une fille ne sait jamais par où commencer.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : le monsieur, quand il a fini d'être sur la défensive, il devient un peu con-con quand il drague.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un mec, ça sait pas manger proprement. #SiSi
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un Disney sans petits oiseaux c'est pas un vrai Disney ^_^
Message caché de #LaBelleEtLaBête : quand le monsieur se met à chanter, on sait qu'on rentre dans le cœur du sujet.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : le Prince charmant n'a souvent rien d'un prince charmant.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : des sentiments qui naissent ça se voit pas aux yeux de tous.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : un mec ne devrait JAMAIS laisser un coiffeur s'éclater sur sa tignasse.
#AujourdhuiConfession j'ai eu cette robe, cousue par ma maman, pour un carnaval... il y a bien longtemps... #LaBelleEtLaBête
Message caché de #LaBelleEtLaBête : la fille aime danser, le monsieur n'aime pas. Et c'est bien quand il se force !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : les perspectives de la salle de bal sont extraordinaires (ingénieur style).
Message caché de #LaBelleEtLaBête : l'enfant, regard naïf, ne pose plus de question devant le couple à l'amour naissant. Il comprend.
Message caché de #LaBelleEtLaBête ? RT @tressie34 : nous faisons face au syndrome de Stockolm là non ?
@incarnare : @lepetitchose je suis plié depuis 10 min à te lire ;D
@incarnare I'm spreading the joy :)
RT @templedumarais : Message caché de #LaBelleEtLaBête : il suffit d'une fille qui live-twitte du romantico-papou pour te pourrir ta TL...
@templedumarais je suis sûre que #laBelleEtLaBête est bourrée de possibles références pour l'évangélisation !
Message caché de #LaBelleEtLaBête : Miss, au moment d'embrasser monsieur, SURTOUT, ne pense pas à papa ! c'est le début des emmerdes.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : l'ignorance, la peur, les a priori sont plus tueurs qu'une machoire acérée... #ActuPolitique
Message caché de #LaBelleEtLaBête : pour combattre, les Hommes trouvent toujours des moyens. Plus dur pour faire le Bien...
Message caché de #LaBelleEtLaBête : les tâches ménagères, ça peut être douloureux :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : c'est l'Enfant qui sauve la Belle. Et le Père. Et l'Histoire... #Noël
Message caché de #LaBelleEtLaBête : on se bat sous la pluie et dans le noir, sinon on est des mauviettes.
Message caché de #LaBelleEtLaBête : il faut mourir pour pouvoir renaître.
[ndvi : à mon ébahissement, Disney rejoint ici Tolkien, Lewis et Rowling...]

Message caché de #LaBelleEtLaBête : c'est du ciel que vient le salut ^_^
[ndvi : hum, là on donne plus dans la tautologie que dans la théologie...]

Message caché de #LaBelleEtLaBête : et après que ce salut ait plu sur l'Homme, en lui se révèle la lumière qui lui rend son vrai visage :)
[ndvi : wow ! c'est pas mal, ça ! après la pluie de grâces (Rome, Jubilé des familles 2000, père Potez), la pluie de salut...]

Message caché de #LaBelleEtLaBête : plus la voix de la fille est haut perchée, plus on touche à la fin du film :)
Message caché de #LaBelleEtLaBête : on réécrit toujours l'Histoire une fois qu'elle est passée...
Message caché de #LaBelleEtLaBête : devenir adulte ne dépend que de nous. Bonne nuit :) #AciaoBonsoir

dimanche 18 décembre 2011

En méditant... Hans Urs von Balthasar, L'Annonciation


Quatrième dimanche de l'Avent, année B
La maison de David (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16 ). Dans la première lecture, le roi David qui habite dans son palais, a mauvaise conscience de ce que, à côté de lui, Dieu doive se contenter d'une simple tente. Il décide donc, comme le font la plupart des rois des nations, de construire pour Dieu une demeure décente. Mais Dieu lui-même intervient, et ce qu'il dit est à la fois un blâme et une promesse. David oublie que c'est Dieu qui a édifié tout son royaume, depuis l'instant où, de simple gardien de bestiaux, il l'a consacré roi et l'a accompagné à partir de là dans toutes ses victoires. Mais la grâce va plus loin. La maison qu'il a commencée, Dieu lui-même la bâtira jusqu'à la fin, dans la descendance de David et finalement dans le grand héritage dans lequel la maison est achevée. Dieu n'habite pas seulement en Palestine, mais dans les hommes qui croient et aiment ; ceux-ci sont ses temples et ses églises, et ils ne tomberont jamais en ruine. La maison de David « subsistera dans son fils et son trône sera affermi à jamais ». Ce qui s'achève dans l'évangile.
La jeune fille (Lc 1, 26-38), accordée en mariage à un homme de la maison de David, est choisie par Dieu pour être un temple sans pareil. Son Fils, porté par l'Esprit dans son sein, établira sa demeure en elle, et tout son être servira à l'édification de son Fils en un homme achevé. Là aussi le travail de Dieu ne commence pas seulement au moment de l'Annonciation, mais dès le premier moment de l'existence de Marie. Par son immaculée conception, Dieu a commencé à œuvrer à son temple : c'est seulement parce qu'il la rend capable de lui dire un oui sans réserve, qu'il peut y établir sa demeure et lui garantir à elle aussi, comme à David, une subsistance éternelle pour cette maison dans son Fils. « Il régnera sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin ». Le fils de Marie est bien plus que le fils de David : « Il y a ici plus que Salomon » (Mt 12, 42) ; David lui-même l'appelle Seigneur (Mt 22, 45). Et même si Jésus-Christ édifiera sur lui-même comme « pierre d'angle » le temple définitif de Dieu, fait de « pierres vivantes » (1 P 2, 5), il n'oubliera jamais qu'il en est redevable à la sainte demeure qu'est sa mère, de même qu'il provient par Joseph de la race de David. La maternité de Marie est tellement impérissable que, de la croix, il la désignera comme la mère de son Église ; celle-ci provient assurément de sa chair et de son sang, mais son « corps mystique », l'Église, ne peut pas, puisqu'elle est le propre corps de Jésus, être sans la même mère, à laquelle il doit lui-même son existence. Et à ceux qui, dans l'Église, participent à la fécondité de Marie, il donne aussi une participation à sa maternité (Méthode, Banquet, III, 8).
Le temple (Rom 16, 25-27 ), que Dieu se construit ne s'achève que lorsque « toutes les nations » auront été amenées « à l'obéissance de la foi ». C'est ce qu'annonce la fin de l'épître aux Romains. Cette construction finale est assurée par les chrétiens déjà croyants, qui ne s'enferment pas dans leur Église, mais sont ouverts au « mystère » qui leur a été « manifesté » par Dieu et qui, se fondant sur le message des « Écritures qui le prédisent » (elles parlent de David et de la Vierge), croient que « l'évangile » ne se limite pas à l'Église, mais concerne le monde dans sa totalité. Toujours le temple construit par Dieu renvoie, au-delà de lui-même, à une construction plus grande projetée par Dieu, qui ne sera achevée qu'au moment où « tous les ennemis du Christ seront placés sous ses pieds » et où « il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute (autre) Principauté, Domination et Puissance » (1 Co 15, 24s).

Hans Urs von Balthasar, in Lumière de la Parole, Année B

En méditant... Abbé Denys Thouard, L'Annonciation


Rien n'est impossible à Dieu
« Le Mystère de Dieu est annoncé en Jésus-Christ » (Rom.16/25-26) nous dit saint Paul, et nous savons maintenant que le mystère a trouvé sa pleine révélation et sa totale réalisation en la Mère de Jésus. Avec elle, un cas concret nous est offert comme exemple à contempler et susceptible aussi de nous stimuler.
Le « oui » de Marie marque le début de la Nouvelle Alliance, l’entrée de l’humanité dans l’ère du salut ; Il est aussi la découverte de la liberté que Dieu nous donne pour répondre à son appel.
Pour que cette liberté puisse s’épanouir et pour que le Seigneur puisse habiter notre âme, il faut que l’Esprit-Saint trouve en nous cette disponibilité qui va nous rendre sensible au message de Dieu. Il y a donc une sorte « d’Annonciation » pour chacun de nous, un don qui nous est confié et qui nous invite à formuler le « oui » décisif : celui que Marie a prononcé, accomplissant la promesse en même temps que sa mission de « Mère de Dieu ».
Si Dieu a depuis toujours l’initiative, nous gardons toujours au fond de nous cette liberté du « oui » qui dessine dans la vérité un chemin de confiance dans lequel nous sommes invités à nous engager. Serons-nous assez disponibles pour dire simplement « oui » à la naissance de Dieu en nous afin qu’il soit pour nous et pour tous nos frères, l’Emmanuel que nous allons bientôt accueillir ? Comme Marie qui est pleine d’amour, il faut préparer Noël en laissant nos cœurs se transformer par la grâce. Que le Seigneur nous mette dans la paix et la joie : Il a besoin de notre offrande.
Préparer Noël, c’est préparer ce mystère de bénédiction, de vérité et d’amour. C’est aussi se préparer à la transformation de notre cœur par le contact avec la Parole de Dieu. Nous pouvons rapprocher le don de Marie et le don du Christ qui nous enveloppent tout entiers, car c’est en Lui et c’est en elle que tout nous est donné.
Soyons habités par la joie de l’accueil et par celle de Marie qui répond « oui » à l’annonce de l’Archange. Et si ! à l’approche de Noël, nous pouvons aussi parler de la Croix : il ne faut pas non plus cacher le tragique humain de cette naissance, puisque le Christ se donne tout entier, la Joie de Noël s’ouvre sur la Résurrection.
Abbé Denys Thouard

vendredi 16 décembre 2011

En aimant... Pierre Charles, sj, Qui diligunt adventum ejus


QUI DILIGUNT ADVENTUM EIUS - CEUX QUI AIMENT À LE VOIR VENIR
Je vous appelle mon Dieu. Ce possessif semble si étrangement ambitieux, mais quand j'y réfléchis la perspective se transforme. Ce n'est plus l'ambition de l'homme qui m'apparaît, c'est votre condescendance à vous. Me montrant les hauteurs où je ne pouvais prétendre, ce possessif me fait voir d'où vous êtes venu vers moi. Il y a donc de moi vers vous des chemins de lumière ; il y a des sentiers de douceur qui conduisent ma prière vers Dieu, plus sûrement que les envois des courriers postaux sur nos routes terrestres. La communication n'est jamais interrompue entre mon Rédempteur et celui qu'il a racheté. Il est venu, il va revenir.
Où sont ceux qui aiment cet Avent mystérieux ? Le Christ entre dans nos vies, comme un soc de charrue, et la glèbe de nos désirs est compacte et les mottes résistent. Nous n'acceptons pas d'être brisés et pulvérisés par la Providence, et il suffit qu'une chose nous soit pénible pour que nous refusions d'y reconnaître l'action divine. Et pourtant le Père céleste est un laboureur, il l'a dit, agricola est. Et depuis si longtemps nous nous sommes extasiés devant les sillons largement éventrés. Pourquoi devenons-nous tout à coup si défiants quand c'est nous qui servons de sillons aux grands labours de l'Éternel ? Pourquoi ces révoltes quand il nous retourne à son gré, et quand sa volonté nous scrute et nous fouille et, d'un seul coup, révèle au jour nos désirs misérables ?
Aimer son Avent mystérieux ? Il y faut parfois du courage héroïque. La dent cariée qui voit venir la pince du chirurgien ; la haute futaie qui voit venir le bûcheron le noyer de septembre qui voit venir, armés de grandes gaules, l'équipe des garçons de ferme ; tous ceux qui vont être secoués, dépouillés, élagués, ébranchés, arrachés peut-être à leurs connexions naturelles, fouettés par l'épreuve pour donner tous leurs fruits, il leur faudra dans l'âme une foi sans nuage, il leur faudra une fidélité sans défaillance quand le Christ exigeant, soudain et fort, viendra vers eux, comme un voleur. Je veux bien donner spontanément ; je n'aime pas qu'on prenne chez moi sans me demander mon avis, et c'est pourtant ce que Dieu fait tous les jours, et je m'aperçois qu'il me dépouille à mon insu et qu'il m'impose de ratifier après coup ces divines déprédations. Mes plans si bien organisés et qui, sur un petit détail imprévu, ont piteusement échoué ; mes entreprises, si bien enchâssées dans le cadre de mes désirs, comme des dents dans les alvéoles d'une mâchoire, et qu'il est venu, brusquement, déchausser et mettre en pièces,... et toutes ces choses auxquelles je tenais et sur lesquelles je redoutais de le voir poser son regard ; toutes mes petites joies modestes et mes délassements pacifiques, ah ! quand il est venu, il les a enlevés, jusqu'au dernier, et je n'ai pas même eu le temps de balbutier des objections. Il est venu, et j'ai compris tout de suite : il n'y a plus moyen, Seigneur ! Il faut que je donne cela, avec tout le reste. Mes soirées aux œuvres ; mes journées au travail ; mes heures libres aux pauvres ; ma nuit à la prière ; mes vacances au dévouement... Prenez.
Qui diligunt adventum eius. — sont ceux qui l'aiment quand il vient dans leur vie ; où sont ceux surtout qui aiment à rapprocher l'heure de sa venue chez les âmes qui l'ignorent et veulent lui préparer d'avance les continents encore infidèles ? La propagation de la foi devrait être notre souci perpétuel, le premier de nos désirs et la cause de notre joie. Combien y en a-t-il que ce souci chez nous empêche parfois de dormir ? Quand on attend une nouvelle, quand on guette la venue d'un ami, on ne s'endort pas. Le soir descend, la nuit tombe, mais au rebord de la croisée le veilleur écoute, face aux étoiles. Est-ce qu'ils sont nombreux parmi nous ceux qui épient ainsi dans le silence le bruit furtif des pas du Rédempteur, descendant le long de nos chemins terrestres vers les brebis de son bercail ?
Nous nous sommes installés dans une existence assez confortable, et les délais du second avènement peuvent se prolonger sans que nous en ressentions du malaise. La « vallée de larmes », nous avons travaillé à la rendre aussi riante que possible et c'est bien malgré nous que la souffrance y traîne encore. Si on nous disait qu'au lieu du ciel à venir on nous accorde de rester toujours sur la terre, et que nous avons licence de nous y faire un nid, j'imagine que beaucoup d'entre nous prendraient allégrement leur parti de cette aventure, regrettant seulement de ne pas pouvoir, par surcroît, faire descendre le ciel , lui-même ici-bas. L'arrivée du Christ n'est un message de joie que pour les cœurs purs, et plus elle s'avance plus je la vois couverte de mouchetures et comme tigrée de fautes, ma simple vie d'homme faible et mou, sans grande consistance, plus riche d'illusions flottantes que de solides mérites, prompt à prendre ses désirs pour ses actions et sa propre estime pour sa vraie valeur. C'est tout ce mensonge qui nous éloigne du Christ et qui nous empêche de désirer ardemment sa venue, d'exulter quand on nous assure qu'un jour prochain nous le rencontrerons. — Laetus iudicem sustinet.
Nos premiers pères dans la foi, Seigneur, vous attendaient comme une aurore. Vous viendrez à la fin des temps, à votre heure, quand vous le déciderez et que tout sera prêt pour le jugement final. Que devez-vous encore mettre dans mes mains et de quoi sera fait mon sort éternel ? Vous devez m'accorder mon pardon... ce pardon donné par vous. Je vais rester à genoux dans l'invisible sanctuaire jusqu'à ce que je l'aie obtenu ce pardon, comme on fait un commandement aux ordinands de ne pas quitter l'église où on les consacre, avant que la messe ne soit finie et qu'ils aient reçu la bénédiction du Pontife — nisi missa finita et benedictione Ponti ficis accepta. — Vous me donnerez mon pardon, et aussi ma persévérance, ce don sublime que vous cachez comme une perle sous l'âpreté de la mort, le sceau libérateur de vos prédestinés. Je l'attends, je devrais mieux m'y préparer et vivre dans cette bienheureuse expectative — corde suspens. — Mon Dieu, en vue de votre avènement définitif, supprimez en moi le péché qui entrave votre œuvre, brisez tout ce qui fait écran et triomphez de tout ce qui fait encore échec et venez à votre heure, comme un maître depuis longtemps désiré.
Pierre Charles, SJ, in La prière de toutes les heures

En priant... Requiescat in pace !


Sèche les larmes des enfants !
Enfant Jésus, sèche les larmes des enfants !
Réconforte tendrement les malades et les vieillards ! Pousse les hommes à déposer les armes et à s'étreindre dans un baiser de paix universel !
Jésus miséricordieux, appelle les peuples à faire tomber les murs édifiés
par la misère et le chômage,
par l'ignorance et l'indifférence,
par la discrimination et l'intolérance !
Enfant divin de Bethléem, c'est toi qui nous sauves en nous libérant du péché.
Tu es le véritable et unique Sauveur, que l'humanité cherche souvent à tâtons.
Dieu de la paix, don de paix pour toute l'humanité, viens vivre dans le cœur de tout homme et de toute famille !
Sois notre paix et notre joie ! Amen !
Jean-Paul II
Ô Mère consolatrice
Toi qui connais nos douleurs et nos peines,
Toi qui as souffert de Bethléem au calvaire,
Console tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme,
Tous ceux qui sont dans la dispersion et le découragement,
Tous ceux qui ressentent un ardent besoin
D’aimer et de se donner.
Ô Mère consolatrice,
Console nous tous,
Aide-nous à comprendre que le secret du bonheur
Est dans la bonté
Et dans la fidélité à ton fils Jésus.
Telle que tu la désires.
Et nous te rendrons gloire
Et nous t’offrirons des actions de grâces
Maintenant et toujours.
Jean-Paul II
Tu es devenu pauvre... !
Toi qui t'es fait pauvre pour nous, de riche que tu étais, afin que nous devenions riches (cf. 2 Co 8,9) ;
Toi, Jésus Christ, né dans la nuit de Bethléem dans une étable et déposé dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour toi à l'hôtellerie (cf. Lc 2,7) ;
Toi, Fils du Dieu vivant, de la même substance que le Père, non pas créé mais éternellement engendré ;
Toi, le Verbe, Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière ;
C'est toi que saluent aujourd'hui l'Église et l'humanité, la Ville de Rome et le monde entier (Urbs et orbis).
C'est autour de toi que se rassemblent les cœurs inquiets des hommes d'aujourd'hui, qui te contemplent dans le mystère de ta naissance.
Tu es devenu pauvre : pauvre dans la nuit de Bethléem, pauvre dans la maison de Nazareth, dépouillé de tout à l'heure de ta mort sur la croix. Jésus Christ !
Toi seul as pu dire : « Heureux, vous, les pauvres... » (Lc 6,20), « Bienheureux les pauvres en esprit » (Mt 5,3).
Tu as pu le dire parce que toi seul savais de quelle pauvreté l'homme avait besoin, afin de pouvoir devenir riche de la richesse que Dieu donne au cœur humain.
Jean-Paul II
Quand tu te remets, Jésus, entre les mains du Père, la plainte de ta mort devient, dans le cœur de l'Église-Mère un cri de joie pour la naissance de l'homme nouveau. Ce mystère est grand.
Jean-Paul II
Dans le pauvre, nous touchons réellement le corps du Christ. Dans le pauvre, c'est le Christ affamé que nous nourrissons ; c'est le Christ nu que nous habillons ; c'est le Christ sans demeure que nous abritons. Il ne s'agit pas seulement de faim de pain, de manque de vêtements ou de besoin d'une maison faite de briques. Aujourd'hui, le Christ a faim dans nos pauvres gens. Mais même les riches ont faim d'amour, d'attention, faim d'être désirés, d'avoir quelqu'un qui soit leur.
Mère Teresa
Rends-nous dignes, Seigneur, de servir nos frères et sœurs dispersés de par le monde, qui vivent et meurent dans la solitude et la faim. Donne-leur aujourd'hui, par nos mains, le pain de chaque jour. Et par notre amour, donne-leur paix et joie. Amen.
Mère Teresa
Seigneur, par ta grâce, fais que les pauvres, en me voyant, se sentent attirés par le Christ, et l'invitent à entrer chez eux et dans leurs vies. Fais que les malades et ceux qui souffrent trouvent en moi un ange véritable qui réconforte et console. Fais que les petits que je rencontre dans les rues s'accrochent à moi parce que les fais penser à lui, l'ami de tous les petits.
Mère Teresa
Les pauvres sont les espoirs de l'humanité. Ceux qui ont faim, les malades, les indésirables, c'est sur notre manière de les traiter que nous serons jugés, sur l'amour que nous leur aurons manifesté. Ils sont notre espoir de salut, et nous devons aller à eux et traiter chacun comme nous traiterions Jésus lui-même. Peu importe qui ils sont et où ils sont, nous devons les considérer comme le Christ.
Mère Teresa
Il faut que nous donnions jusqu'à en avoir mal. Jésus a eu mal à force de nous aimer. Dieu a eu mal à force de nous aimer, car il fallait qu'il donne, et il nous a donné son Fils. Aujourd'hui nous sommes ici ensemble. Mais je ne puis rien vous donner, je n'ai rien à donner, mais je vous demande de regarder autour de vous et, si vous trouvez des pauvres dans votre propre famille, de commencer à aimer chez vous jusqu'à en avoir mal.
Mère Teresa
Ô Dieu, père de toutes choses, tu demandes à chacun d'entre nous de répandre l'amour là où les pauvres sont humiliés, la joie là où l'Église est rabaissée, et la réconciliation là où les hommes sont divisés... père contre fils, mère contre fille, mari contre femme, croyants contre ceux qui ne peuvent croire, chrétiens contre frères chrétiens mal aimés. Tu nous traces cette voie afin que le corps blessé de Jésus-Christ, ton Église, soit le levain pour les pauvres de la terre, et dans la famille humaine toute entière.
Mère Teresa
Souvenez-vous que la Passion du Christ s'achève toujours dans la joie de la Résurrection du Christ. Aussi, lorsque dans votre cœur vous éprouvez les souffrances du Christ, souvenez-vous que la Résurrection doit venir, que la joie de Pâques doit se lever. Ne laissez jamais aucun chagrin vous habiter au point d'en oublier la joie du Christ ressuscité.
Mère Teresa
Un jour je viendrai et tu liras sur mon visage toute la détresse, tous les combats, tous les échecs des chemins de la liberté. Et tu verras tout mon péché.
Mais, je sais, ô mon Dieu... que devant toi, c'est merveilleux d'être si pauvre puisqu'on est tant aimé.
Je crois, oui je crois qu'un jour, ton jour, ô mon Dieu, je m'avancerai vers toi avec mes pas titubants, avec toutes mes larmes dans mes mains et ce cœur merveilleux que tu nous as donné.
Jacques Leclercq
Oui, viens Seigneur Jésus... cherche ta brebis fatiguée... laisse donc les quatre-vingt-dix-neuf autres qui sont tiennes et viens chercher l'unique qui s'était égarée.
Viens sans te faire aider, sans te faire annoncer : c'est toi que maintenant j'attends... Ne prends pas de fouet, prends ton amour, viens avec la douceur de ton Esprit.
Cherche-moi, Seigneur, puisque ma prière te cherche. Cherche-moi, trouve-moi, relève-moi, porte-moi. Ce fardeau de ton amour, il ne t'est jamais à charge et tu te fais sans lassitude le péager de ta justice.
Et puis porte-moi jusque sur ta croix, elle est le salut des errants, le seul repos des fatigués, l'unique vie de ceux qui meurent.
Saint Ambroise de Milan
Seigneur, je suis à la fois le larron qui blasphème et celui qui met sa confiance en toi. Unifie-moi, Jésus, dans cette confiance, qu'au moment de mes révoltes, de mes doutes, qu'au moment de ma mort, je t'appelle. Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton Royaume, l'instant alors devient la porte de l'éternité, ta mort juge mon jugement, la lumière de ton cœur est mon paradis.
Olivier Clément
Donne-nous de savoir, Jésus, que nos croix sont aussi la tienne, inséparable de ta Résurrection. Fais de mon désespoir une espérance, de ma nuit une confiance, de ma faiblesse un combat de vie. Toi qui, pour avoir pleuré des larmes de sang, peux essuyer toute larme de nos yeux.
Olivier Clément
Ô Jésus, dont la face adorable est la joie des pauvres, la consolation des malades, la force des agonisants, aie pitié de nous.
Dom Camille Leduc, fondateur des sœurs servantes des pauvres.
Bénis l'esprit des souffrants, la lourde solitude des hommes, l'être qui ne connaît nul repos. La souffrance qu'on ne confie jamais à personne. Bénis la misère des hommes qui meurent en cette heure. Donne-leur, mon Dieu, une bonne fin. Bénis les cœurs amers.
Édith Stein
Reçois, Seigneur, l'âme de ton serviteur qui retourne à toi,
Revêts-la du manteau céleste et lave-la à la fontaine sacrée de la vie éternelle.
Qu'elle se réjouisse avec les bienheureux.
Amen.
Qu'elle savoure avec les sages.
Amen.
Couronnée, qu'elle entre dans le cortège des martyrs.
Amen.
Qu'elle s'avance avec les Patriarches et les Prophètes.
Amen.
Qu'elle voie, avec les anges, la clarté de Dieu.
Amen.
Avec ceux qui voient, qu'elle contemple Dieu face à face.
Amen.
Avec ceux qui entendent, qu'elle entende les mélodies célestes qu'on entend dans le Ciel.
Amen.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Amen .
Rituel OSB
Seigneur Jésus, sur le chemin de la croix, à l'heure de la solitude et de l'abandon, ta Mère ne pouvait être absente. Vierge des douleurs, Mère de toute compassion, avec elle nous te prions.
Puisse ne jamais manquer auprès d'aucun homme qui souffre un cœur de mère attentive et compatissante, une présence de tendresse et de compassion.
Jésus, fils de celle qui est bénie entre toutes les femmes, par l'amour et la douleur de ta mère, aie pitié de nous.
Puissent toutes les âmes, se purifiant au feu de l'amour du purgatoire, connaître le bonheur définitif : cette étreinte miséricordieuse de l'amour infini, payée d'un si grand prix sur le bois de la croix.
Jésus, fils de celle qui est bénie entre toutes les femmes, par l'amour et la douleur de ta mère, aie pitié de nous.

HYMNE
Christ, viens combler notre abandon.
La mort nous jette dans l'effroi.
Ô seul espoir du doux pardon,
Nous élevons nos yeux vers toi.
Rappelle-toi Gethsémani,
Le Calvaire et la lourde Croix,
Et l'agonie et ce grand cri...
Penchant la tête sur le Bois.
Tu portais toutes nos langueurs
Avec les tiennes, les offrant,
Et tu priais pour nous, pécheurs,
Avec la Voix de tout ton sang.
Et tu avais les bras ouverts.
Ton Cœur de Dieu fut transpercé ;
Le sang et l'eau dans nos déserts
Coulent en fleuves de bonté.
Garde en repos les pauvres corps
De nos chers frères jusqu'au jour
Où triomphant de toute mort
Ils revivront dans ton amour.
Amen.

PSAUME 129
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
Au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
Pour que l'homme te craigne.
J'espère le Seigneur de toute mon âme ;
Je l'espère, et j'attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur,
Plus qu'un veilleur ne guette l'aurore.
Plus qu'un veilleur ne guette l'aurore,
Attends le Seigneur, Israël.
Oui, près du Seigneur, est l'amour ;
Près de lui, abonde le rachat.
C'est lui qui rachètera Israël
De toutes ses fautes.
* * *
Supplions le Seigneur Jésus qui transformera notre corps mortel à l'image de son corps de gloire :
Ô Christ, Fils du Dieu vivant, toi qui as ressuscité ton ami Lazare, conduis à la résurrection ceux que tu as rachetés par ton sang.
Ô Christ, consolateur des affligés, tu as essuyé les larmes de ceux qui avaient perdu l'un des leurs, soutiens aujourd'hui nos frères éprouvés par le deuil.
Ô Christ, vainqueur de la mort, tu as détruit en ton corps le pouvoir du péché, délivre-nous de la mort, fais-nous vivre avec toi.
Ô Christ, lumière du monde, tu as rendu la vue aux aveugles, révèle ton visage aux défunts.
Souviens-toi de ceux qui ne te connaissent pas encore et qui n'ont pas d'espérance, donne-leur de croire à ta résurrection et à la vie sans fin.
Quand nous devrons quitter ce monde qui passe, fais-nous entrer dans ta demeure éternelle.
* * *
Dans notre peine, Seigneur, nous t'implorons avec confiance. Souviens-toi de ce que tu as fait pour N... : au jour de son baptême, tu l'as accueilli parmi tes enfants. Tout au long de son pèlerinage sur la terre, tu as veillé sur lui pour le mener vers toi. Maintenant qu'il nous a quittés, accueille-le parmi tes amis les saints. Qu'il partage auprès de toi leur bonheur sans fin, là où tout n'est que paix et lumière. N'oublie pas ceux qui sont dans la peine. Essuie les larmes de nos visages et accorde-nous la grâce d'une espérance sans défaillance.