vendredi 28 mars 2014

En priant... Robert Guelluy, La confiance dans la Miséricorde

Louange au Père
Père si bienveillant,
Il est vraiment juste et bon de te fêter, de te bénir,
Car tu ne traites personne selon ses fautes ;
Tu ne tiens pas rigueur de nos offenses,
Mais tu es tendresse et pitié ;
Tu fais miséricorde jusqu'à la millième génération,
Tu ne démens aucun de tes bienfaits.
Nous admirons comment tu ne cesses de nous pardonner,
À nous, hommes de peu de foi,
Pour qui tu as vu souffrir ton Fils unique,
Jésus, notre Sauveur.
* * *
Nous te rendons grâce,
Père de l'enfant prodigue,
Et de son frère aîné.
Tu ne discutes ni avec l'un ni avec l'autre :
Tu ne veux d'autre recours que ta tendresse
Pour les garder avec toi.
Tu fais confiance au dernier-né
En lui accordant sa part d'héritage,
Et ta confiance éveille en lui l'audace du retour.
Tu cours à la rencontre de l'égaré.
Et tu le reçois avec tant de joie :
Avec toutes les marques d'honneur
Qu'il était possible de lui donner !
Tu te portes aussi à la rencontre de l'aîné
Qui refuse d'entrer encore en ta maison
Et de te dire : « Père »,
Tu l'appelles doucement : « mon enfant »,
Et ne lui parles que d'affection à partager.
Oui, nous te rendons grâce,
De nous avoir donné Jésus
Pour rendre vie à ceux qui étaient morts,
Retrouver ceux qui étaient perdus,
Rassembler ceux qui étaient divisés.
Nous te bénissons,
Père de notre frère et Seigneur bien-aimé
Qui ne condamna pas ceux qui le clouaient à la croix
Mais répandit son sang pour eux,
Et pour nous tous,
Ce sang de l'alliance scellée dans l'eucharistie.
Avec le Fils unique
Nous nous souvenons que ton Fils a partagé
Jusqu'à la croix notre état de pécheurs,
Et qu'au matin de Pâques
Il s'est manifesté comme Seigneur de la création rénovée.
La lumière jaillit alors, comme jamais, de la nuit,
Lumière de la réconciliation
Qui dissipait les ténèbres de la faute.
Dans l’unité du Saint-Esprit
Père qui connais si bien notre faiblesse,
Rends-nous, par ton Esprit-Saint,
Plus accueillants à ton pardon.
Fais que nous passions de la suffisance à l'aveu,
De l'amertume à la douceur,
Du remords au repentir
Qui nous inspirera de dire « heureuse faute »
Et nous mettra, de la sorte,
Sur le chemin d'une conversion plus profonde,
Où nous serons moins étrangers les uns aux autres.
En nous souvenant de nos frères
Nous te prions en communion avec Marie sans péché,
Et pour cela si proche des pécheurs,
Avec les Apôtres qui ont fait l'expérience
De la défection et du retour à l'unité,
Avec les martyrs et les saints,
Avec tous nos frères.
Nous te prions pour ton Église et surtout pour ses guides,
Nous te prions pour nos défunts.
Nous te demandons les uns pour les autres
La joie de comprendre un peu plus ton pardon,
Et ainsi de te connaître un peu mieux.
Nous te recommandons ceux qui se privent de ce bonheur
En se prétendant justes,
Ou en se décourageant.
Que tous soient plus dociles à la voix de Jésus,
Comme la brebis perdue
Qu'émeut la voix du bon pasteur.
Conclusion
Père, pardonne nos offenses,
Et fais-nous pardonner davantage,
Au point d'oublier vraiment,
Au point même de ne plus nous sentir offensés.

Robert Guelluy, in Présence de Dieu
(Vivre et croire, 1971)


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