[Élection, 19 avril 2005]
Chers frères et chères sœurs,
Après le grand Pape Jean Paul II,
Messieurs les Cardinaux m'ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la
vigne du Seigneur.
Le fait que le Seigneur sache
travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et
surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité,
confiant en Son aide constante.
Nous allons de l'avant, le Seigneur
nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. Merci.
[Consistoire, 12 février 2013]
Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce
Consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour
vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Église.
Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis
parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne
sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien
conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli
non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la
souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de
rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie
de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la
vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers
mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon
incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié. C’est pourquoi,
bien conscient de la gravité de cet acte, en pleine liberté, je déclare
renoncer au ministère d’Évêque de Rome, Successeur de saint Pierre, qui m’a été
confié par les mains des cardinaux le 19 avril 2005, de telle sorte que, à
partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint
Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife
devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
Frères très chers, du fond
du cœur je vous remercie pour tout l’amour et le travail avec lequel vous avez
porté avec moi le poids de mon ministère et je demande pardon pour tous mes
défauts. Maintenant, confions la sainte Église de Dieu au soin de son souverain
Pasteur, Notre Seigneur Jésus-Christ, et implorons sa sainte mère, Marie, afin
qu’elle assiste de sa bonté maternelle les Pères cardinaux dans l’élection du
souverain pontife.
Quant à moi, puissé-je
servir de tout cœur, aussi dans l’avenir, la sainte Église de Dieu par une vie
consacrée à la prière.
[Audience Générale, 13
février 2013]
Chers frères et sœurs,
Comme vous le savez, j’ai
décidé... – merci pour votre sympathie –, ...j’ai décidé de renoncer au ministère que
le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le
bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience
devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps
conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la
force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et
m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je
vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez
accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne
sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de
l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le
futur Pape. Le Seigneur nous guidera.
[Audience Générale, 27 février 2013]
traduction, très légèrement revue, de Zabou
traduction, très légèrement revue, de Zabou
Chers frères et sœurs,
Merci d'être venus si nombreux à ce dernier rendez-vous. Merci de tout cœur. Je suis profondément ému ! En vous je reconnais l'Église vivante. Et puis remercions le Créateur pour ce beau soleil d'hiver.
Merci d'être venus si nombreux à ce dernier rendez-vous. Merci de tout cœur. Je suis profondément ému ! En vous je reconnais l'Église vivante. Et puis remercions le Créateur pour ce beau soleil d'hiver.
Comme l'apôtre Paul dans le
texte biblique que nous avons entendu, je remercie tout particulièrement Dieu
qui guide et édifie l'Église, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son
peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Église à travers
le monde, et je remercie Dieu pour les signes que, durant mes années de
ministère pétrinien, j'ai reçu au sujet de la foi dans le Seigneur, au sujet de
l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Église et la fait vivre dans
l'amour, au sujet de l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie,
vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de
Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite
pastorale. Je vous rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au
Seigneur, pour que nous connaissions sa volonté, en toute sagesse et intelligence
spirituelle, et pour que nous nous comportions d'une manière digne de lui et de
son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre (Col. 1, 9-10). Il y a en moi une grande
confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Évangile est la force
de l'Église, sa vie même. L'Évangile purifie et renouvelle, porte des fruits
partout où la communauté des croyants l'écoute, accueille la grâce de Dieu dans
la vérité et vit dans la charité. C'est là ma confiance, c'est là ma joie.
Depuis qu'il y a presque
huit ans, j'ai accepté d'assumer le ministère pétrinien, cette certitude m'a
toujours accompagné : la vie de l'Église découle de la Parole de Dieu.
Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, les mots qui, ce 19 avril, ont été
prononcés dans mon cœur étaient : Seigneur, pourquoi me demandes-Tu cela,
que me demandes-Tu ? C'est un grand poids que Tu déposes sur mes épaules.
Mais si Tu me le demandes, sur Ta Parole, et malgré toutes mes faiblesses, je
jetterai en confiance les filets. Huit ans après, je peux assurer que Seigneur
m'a guidé. Il m'a été proche et j'ai pu sentir Sa présence chaque jour. Cette période du voyage de l'Église a connu des moments de joie et de lumière,
mais aussi des moments difficiles. Je me suis senti comme Pierre et les apôtres
dans la barque du lac de Galilée. Le Seigneur nous a donné de nombreux jours de
soleil et de brise légère, des jours de pêche abondante, mais aussi des
moments de tempête et de grand vent, comme dans toute l'histoire de l'Église.
Et le Seigneur semblait dormir. Mais j'ai toujours su que le Seigneur était dans
la barque, j'ai toujours su que la barque de l'Église ne m'appartenait pas.
Elle n'est propriété de personne, mais Sienne. Et Il ne la laisse pas chavirer.
C'est Lui qui la conduit, y compris à travers les hommes qu'Il a choisis. C'est
là une certitude que rien ne peut troubler. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, mon
cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu'Il n'a jamais abandonné ni
son Église ni ma personne. Il m'a accordé Sa consolation, Sa lumière, Son
amour.
Nous sommes dans l'Année de
la foi, par laquelle j'ai voulu renforcer notre foi en Dieu dans un contexte
qui semble de plus en plus Le reléguer au second plan. Je voudrais inviter chacun
de vous à renouveler sa confiance en le Seigneur, comme des enfants dans les
bras de Dieu. Elle nous soutient et nous permet de marcher jours après jours,
même dans les difficultés. Je voudrais que chacun se sente aimé par le Dieu qui
a offert Son Fils pour nous et qui nous a montré Son amour sans limites. Je
voudrais que chacun ressente la joie d'être chrétien. Une belle prière matinale
dit : je vous adore, ô mon Dieu, je
vous aime de tout mon cœur, je vous remercie de m'avoir créé et fait chrétien.
Oui, nous sommes heureux d'avoir reçu le don de la foi, la chose la plus
précieuse, que personne ne peut nous enlever ! Remercions Dieu tous les
jours, par la prière et par une vie chrétienne cohérente. Dieu nous aime, mais
attend aussi que nous L'aimions.
Mais ce n'est pas seulement
Dieu que je tiens à remercier maintenant. Un Pape n'est pas seulement à la
direction de la barque de Pierre, même si c'est sa première responsabilité. Je
ne me suis jamais senti seul en portant la joie et le poids du ministère
pétrinien. Le Seigneur a mis à mes côtés tant de personnes, qui avec générosité
et amour pour Dieu et pour l'Église, m'ont aidé et m'ont été proches. Tout
d'abord vous, chers frères Cardinaux : votre sagesse, vos conseils, votre
amitié ont été précieux pour moi ; puis mes collaborateurs, à commencer par mon
Secrétaire d'État qui m'a accompagné fidèlement au fil des ans ; la
Secrétairerie d'État et l'ensemble de la Curie romaine ; ainsi que tous
ceux qui, dans divers domaines, sont au service du Saint-Siège. Tant de visages
qui ne se font pas voir, restent dans l'ombre, mais dans le silence, dans leur
travail quotidien, avec un esprit de foi et d'humilité ont été pour moi un
soutien sûr et fiable. Une pensée spéciale à l'Église de Rome, mon diocèse !
Je ne peux pas oublier les frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, les
personnes consacrées et tout le peuple de Dieu : dans les visites
pastorales, les rencontres, les audiences, les voyages, j'ai toujours perçu une
grande attention et une affection profonde. J'ai moi aussi aimé tous et chacun,
sans distinction, avec cette charité pastorale qui est dans le cœur de tout
pasteur, surtout de l'évêque de Rome, du Successeur de l'Apôtre Pierre. Chaque
jour, j'ai porté chacun de vous dans la prière, avec un cœur de père.
Je voudrais que mes
salutations et mes remerciements vous atteignent tous. Le cœur d'un pape
s'étend au monde entier. Et je voudrais exprimer ma gratitude au Corps
diplomatique près le Saint-Siège, qui rend présente la grande famille des
nations. Ici, je pense aussi à tous ceux qui travaillent pour une bonne
communication et je les remercie de leur important service. Je voudrais
maintenant remercier de tout cœur aussi les nombreuses personnes de par le
monde qui, ces dernières semaines, m'ont envoyé des signes émouvant
d'attention, d'amitié et de prière. Oui, le pape n'est jamais seul, je
l'éprouve encore maintenant d'une telle façon que cela me touche le cœur. Le
pape appartient à tous et de nombreuses personnes se sentent très proches de
lui. Il est vrai que je reçois des lettres des plus grands de ce monde - des
chefs d'État, des chefs religieux, des représentants du monde de la culture
etc. Mais je reçois aussi beaucoup de lettres de personnes ordinaires qui
m'écrivent tout simplement avec leur cœur et me font sentir leur affection, qui
naît de notre expérience avec Jésus-Christ, dans l'Église. Ces personnes ne
m'écrivent pas comme l'on écrit à un prince ou à un grand que l'on ne connaît
pas. Ils m'écrivent comme des frères et sœurs, ou comme des fils et filles,
avec une familiarité très affectueuse. Ici vous pouvez toucher du doigt ce
qu'est l'Église – non une organisation, une association à des fins religieuses
ou humanitaires – mais un corps vivant, une communion de frères et sœurs dans
le Corps de Jésus-Christ, qui nous unit tous. Faire l'expérience de l'Église de
cette façon et pouvoir presque toucher avec les mains la force de Sa vérité et
de Son amour est une source de joie, à une époque où beaucoup parlent de son
déclin. Mais nous voyons combien l'Église est vivante aujourd'hui !
Ces derniers mois, j'ai
senti que mes forces avaient diminué, et j'ai demandé à Dieu avec insistance,
dans la prière, de m'éclairer de Sa lumière pour me faire prendre la décision
la plus juste, non pour mon bien, mais pour le bien de l'Église. J'ai pris cette
décision pleinement conscient de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais avec
une profonde sérénité de l'esprit. Aimer l'Église, c'est aussi avoir le courage
de faire des choix difficiles, en souffrance, mettant toujours en priorité le
bien de l'Église et non de soi-même. Permettez-moi de revenir encore une fois
au 19 avril 2005. La gravité de la décision est aussi justement venue du fait
qu'à partir de ce moment-là j'étais engagé toujours et pour toujours par le
Seigneur. Celui qui assume le ministère pétrinien n'a plus jamais de vie
privée. Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l'Église. Sa vie
est, pour ainsi dire, privée de toute sa dimension privée. J'ai pu
expérimenter, et je l'éprouve précisément maintenant, que l'on ne reçoit la vie
que lorsqu'on la donne. J'ai déjà dit que beaucoup de personnes aimant le Seigneur
aiment aussi le Successeur de saint Pierre et ont pour lui beaucoup
d'affection. Le pape a vraiment des frères et des sœurs, des fils et des
filles du monde entier, et il se sent en sécurité quand il est en communion
avec vous, parce qu'il ne s'appartient plus lui-même. Il appartient à tous et
tous lui appartiennent. Le toujours est aussi un pour toujours. Il n'y a plus de retour à la vie privée. Ma décision
de renoncer à l'exercice actif du ministère, ne change pas cela. Je ne reviens
pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de
conférences, etc.
Je n'abandonne pas la
croix, mais je reste d'une nouvelle façon près du Seigneur crucifié. Je ne
porte plus la puissance de l'office pour le gouvernement de l'Église, mais dans
le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans la cour de saint
Pierre. Saint Benoît, dont je porte le nom comme Pape, me sera d'un bon exemple
en cela. Il nous a montré la voie pour une vie qui, active ou passive,
appartient entièrement à l'œuvre de Dieu. Je remercie tous et chacun pour votre
respect et la compréhension avec lesquels vous avez accueilli cette décision si
importante.
Je continuerai d'accompagner
le chemin de l'Église par la prière et la réflexion, avec cette consécration au
Seigneur et à son épouse, que j'ai cherché à vivre jusqu'à présent tous les
jours et que je voudrais toujours vivre.
Je vous demande de vous
souvenir de moi devant Dieu, et surtout de prier pour les cardinaux, qui sont
appelés à une tâche si importante, et pour le nouveau successeur de Pierre : que le Seigneur
l'accompagne avec la lumière et la force de son Esprit.
Invoquons l’intercession maternelle de la Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église pour qu’elle accompagne chacun de nous et toute la communauté ecclésiale ; confions-nous à Elle, avec une profonde confiance.
Invoquons l’intercession maternelle de la Vierge Marie, Mère de Dieu et de l’Église pour qu’elle accompagne chacun de nous et toute la communauté ecclésiale ; confions-nous à Elle, avec une profonde confiance.
Chers amis ! Dieu guide l'Église, Il la soutient
toujours, même et surtout dans les moments difficiles. Ne perdons jamais cette
vision de foi, qui est l'unique vraie vision du chemin de l'Église et du monde.
Dans notre cœur, dans le cœur de chacun de vous, qu'il y ait toujours la
joyeuse certitude que le Seigneur est auprès de nous, qu'Il ne nous abandonne
pas, qu'Il est proche de nous, qu'Il nous enveloppe de son amour.
[Cérémonie de congé devant les cardinaux, 28 février 2013]
Bien chers et vénérés frères,
Je vous accueille avec une grande joie et j’adresse à
chacun de vous mes salutations les plus cordiales. Je remercie le cardinal
Angelo Sodano qui, comme toujours, a su se faire l’interprète des sentiments du
Collège tout entier : Cor ad cor loquitur. Merci de tout cœur,
Éminence. Et je voudrais dire, en reprenant l’allusion à l’expérience des
disciples d’Emmaüs, que, pour moi aussi, cela a été une joie de cheminer avec
vous pendant ces années, dans la lumière de la présence du Seigneur ressuscité.
Comme je l’ai dit hier, devant les milliers de fidèles qui
remplissaient la place Saint-Pierre, votre proximité et vos conseils m’ont été
d’une grande aide dans mon ministère. Pendant ces huit années, nous avons vécu
dans la foi de très beaux moments d’une lumière radieuse sur le chemin de l’Église,
et des moments où quelques nuages se sont amoncelés dans le ciel. Nous avons
cherché à servir le Christ et son Église d’un amour profond et total, qui est
l’âme de notre ministère. Nous avons donné l’espérance, espérance qui nous vient
du Christ qui, seul, peut éclairer le chemin.
Ensemble, nous pouvons remercier le Seigneur qui nous a
fait grandir dans la communion et ensemble nous pouvons le prier de vous aider
à grandir encore dans cette unité profonde, en sorte que le Collège des
cardinaux soit comme un orchestre où les diversités, expression de l’Église
universelle, concourent toujours à une concorde et à une harmonie supérieures.
Je voudrais vous laisser simplement une pensée, qui me
tient beaucoup à cœur : une pensée sur l’Église, sur son mystère, qui
constitue pour nous tous, pourrions-nous dire, la raison et la passion de notre
vie. Je m’appuie sur une expression de Romano Guardini écrite précisément
l’année où les Pères du concile Vatican II ont approuvé la Constitution Lumen gentium,
dans son dernier livre, avec une dédicace personnelle à mon intention ;
c’est pourquoi les paroles de ce livre me sont particulièrement chères.
Guardini dit ceci : l’Église « n’est pas une
institution imaginée et construite sur le papier…, mais une réalité vivante…
Elle vit dans le cours du temps, en devenir, comme tout être vivant, en se
transformant… Et pourtant dans sa nature, elle demeure toujours la même, et son
cœur est le Christ ».
C’est l’expérience que nous avons faite hier, me semble-t-il,
sur la Place : voir que l’Église est un corps vivant, animé par
l’Esprit-Saint et qu’elle vit réellement de la force de Dieu. Elle est dans le
monde, mais elle n’est pas du monde : elle est à Dieu, au Christ, à
l’Esprit. Nous l’avons vu hier. En ce sens, une autre expression connue de
Guardini est aussi vraie et éloquente : « L’Église se réveille dans
les âmes ».
L’Église vit, elle grandit et se réveille dans les âmes
qui, comme la Vierge Marie, accueillent la Parole de Dieu et la conçoivent par
l’opération du Saint Esprit ; elles offrent à Dieu leur propre chair et
c’est justement dans leur pauvreté et leur humilité qu’elles deviennent
capables d’engendrer le Christ aujourd’hui dans le monde. Dans l’Église, le
mystère de l’Incarnation demeure présent à jamais. Le Christ continue de
cheminer à travers les temps et à travers tous les lieux.
Chers frères, restons unis dans ce mystère, dans la
prière, en particulier dans l’Eucharistie quotidienne, et servons ainsi l’Église
et l’humanité tout entière. C’est notre joie que personne ne peut nous enlever.
Avant de vous saluer personnellement, je désire vous dire que je continuerai de
vous être proche par la prière, spécialement dans les prochains jours, afin que
vous soyez pleinement dociles à l’action de l’Esprit-Saint lors de l’élection
du nouveau pape. Que le Seigneur vous montre celui qui est voulu par lui. Et
parmi vous, au sein du Collège cardinalice, se trouve aussi le futur pape
auquel dès aujourd’hui je promets déférence et obéissance inconditionnelles. Dans
cette intention, avec affection et reconnaissance, je vous donne de tout cœur
la bénédiction apostolique.
[Castelgandolfo, 28 février 2013, 18h]
Merci, chers amis ! Je suis heureux
d’être parmi vous. Il y a un lien entre la beauté de la Création et votre sympathie qui me fait beaucoup de bien. Merci de votre amitié et de votre affection.
Vous savez que c’est pour moi un jour particulier, différent des autres. Je ne
suis plus le Souverain Pontife de l’Église catholique... ou plutôt... je ne le serai
plus après vingt heures ! Je serai simplement un pèlerin entamant la dernière
étape de son pèlerinage terrestre. Avec mon cœur et tout mon amour, avec ma prière
et ma réflexion, et de toutes mes forces intérieures, je désire œuvrer pour le
bien commun, le bien commun de l’Église et de l’humanité. En cela, je me sens
fortement soutenu par votre sympathie. Allons de l’avant en compagnie du
Seigneur pour le bien de l’Église et du monde. Et maintenant, de tout cœur, je
vous bénis au nom de Dieu Tout Puissant, Père, Fils et Esprit. Merci à vous
tous, et bonne nuit !