jeudi 19 juillet 2012

En espérant... Ma chère famille et mes chers amis


[NDVI: À 25 ans, Camille nous a quittés. Voici la lettre qu'elle a écrite, trois mois avant son encièlement]

Ma chère famille et mes chers amis,
C'est remplie de paix et de joie que je vous écris cette lettre.
Je tiens tout d'abord à vous remercier, à remercier ma famille en premier lieu, puis mes amis. Vous remercier de m'avoir élevée dans l'amour et guidée tout au long de ma vie, pour que je puisse vivre pleinement la parole du Christ. J'ai vécu une vie merveilleuse. J'insiste bien sur ce point car même ces deux dernières années ont été remplies de bonheur. En effet, bien qu'éprouvantes, elles m'ont permis de découvrir où était la vraie joie : la joie dans la Foi ainsi qu'à travers le partage. Que de belles choses sortent de situations qui paraissent à première vue terribles !
Je ne vous remercierai jamais assez pour votre soutien, votre écoute et surtout vos prières ! Cet amour que j'ai continuellement reçu m'a donné la force de ne pas me perdre dans l'abattement et de chercher le but de ma vie, de mon parcours. Je pense l'avoir trouvé et de là je tire ma joie !
L'humilité, la confiance et l'abandon devant l'amour de Dieu est un travail de tout instant. Il peut nous faire peur, mais si l'on se laisse bercer par l'amour de Jésus et de Marie, alors nos angoisses s'apaisent. Il faut prendre le temps d'ouvrir pleinement son cœur et se remettre entièrement dans les bras de Marie, lui confier notre vie.
Vivre dans l'amour de Dieu n'est pas facile : cela demande de la persévérance que de déjouer les tentations du Malin ! Nous sommes pécheurs et Dieu nous aime bien que pécheurs. Il faut se relever, faire acte d'humilité et se confronter à l'amour infini de Dieu. Cela fait peur de temps en temps de se confronter à cet amour infini, nous si petits, si indignes de son amour. Mais il nous aime, nous sommes ses enfants, donc ayons l'humilité de nous relever, de demander pardon, de l'écouter et lui faire confiance. Ayons l'humilité d'accepter que nous sommes pécheurs, que nous doutons, que certaines choses nous dépassent et que cela ne veut pas dire que Dieu n'existe pas ou nous a oubliés !
Nos parents du ciel veulent profondément notre bonheur, il suffit de se remettre complètement à leur volonté, de se laisser prendre par la main et guider vers notre destinée qui ne peut nous apporter que la joie et la paix.
Cet acte de soumission n'est pas facile au quotidien mais avec la volonté de laisser entrer Jésus dans notre cœur, et l'aide des sacrements, tout est possible ! Cela nous permet alors de contempler l'amour infini de Dieu.
Le deuil est une période de souffrance et de solitude, un vide terrestre terrible. Mais lorsque l'on s'abandonne à l'amour de Dieu, on réalise que les défunts sont toujours là et qu'ils nous guident. Ce sont des petits anges qui nous portent, nous soutiennent, nous aiment et il est important de leur laisser une place dans nos cœurs. Ces petits anges sont heureux, chanceux même !
Le deuil est fait par et pour ceux qui restent. Il faut apprendre à vivre avec nos morts et leur laisser une place, afin qu'ils puissent nous guider.
C'est un apprentissage qui se fait petit à petit d'une autre forme de relation avec ceux qui sont partis, relation tellement plus belle et constructive ! Ce vide terrestre peut être comblé par l'amour infini de Dieu et des défunts aux Cieux. Il est humain, à l'annonce d'un deuil, de passer par une phase de tristesse infinie, de vide et même de colère. Mais il est important que cette phase ne dure pas trop longtemps pour éviter de durcir nos cœurs. Répétez-vous que nous sommes heureux, nous !
Et on est toujours là !
La vie terrestre ne dure qu'un temps et doit nous préparer à la vie éternelle. Par nos prières et nos actes, nous nous préparons à cet heureux cap. Certains partent plus tôt que d'autres mais ces quelques années ne sont rien par rapport à l'éternité d'amour qui nous attend ! Surtout ne pas hésiter à demander l'aide de prêtres, de sacrements, de personnes guidées par la Foi et imprégnées de l'Esprit Saint.
Ne vous enfermez pas dans votre douleur et laissez-vous nourrir par les liens d'amour, d'amitié et familiaux qui vous entourent. De ces liens vous arriverez à puiser la force pour traverser votre deuil. Ayez confiance, abandonnez-vous pleinement dans les bras de Marie pour entrer dans l'espérance du Salut.
Mes prières vous accompagnent et vous accompagneront toujours.
Camille, le 15 mars 2012.