mercredi 23 août 2017

En éclairant... Wilfrid Stinissen, L'abandon comme acceptation


Le problème de l'homme contemporain, c'est qu'il ne reconnaît plus la volonté de Dieu dans les événements. Il ne croit plus en une Providence faisant tout concourir au salut de ceux qui aiment Dieu (Romains 8, 28). On dit trop facilement et sans assez de nuances : « Mais ce n'est pas la volonté de Dieu que des gens tombent malades, aient faim, soient persécutés... ». Ce n'est certes pas la volonté de Dieu que les gens soient sans cœur les uns pour les autres ou vivent en conflit. Il veut au contraire que nous nous aimions les uns les autres. Mais même s'il y a des hommes mauvais qui, à l'encontre de la volonté de Dieu, sont injustes envers leurs semblables, Dieu sait tirer parti de cette injustice même pour la faire entrer dans son dessein en faveur de ces personnes injustement traitées. Il faut faire la distinction entre d'une part, l'action pécheresse s'opposant à la volonté de Dieu, et d'autre part, la situation qui en résulte pour la victime de cette action pécheresse. Dieu ne veut pas cette action pécheresse, mais Il prend en compte, de toute éternité, les conséquences de cette action dans la vie de la victime. Il veut positivement que tout ce qui nous arrive nous fasse grandir et mûrir, même l'injustice que d'autres nous font subir.
Nous sommes enclins — c'est profondément enraciné en nous — à toujours remarquer ce que les autres font de mal. Ainsi manquons-nous l'essentiel : accepter et accueillir pleinement la volonté de Dieu, laquelle, pour une bonne part, résulte du combat mené contre elle par d'autres personnes. Il suffit de penser à Jésus. Ce n'était certes pas la volonté du Père que son Fils soit assassiné par les hommes, ce n'est pas le Père qui les y a poussés. En revanche, le Père voulait réellement que Jésus soit la victime volontaire et innocente de la méchanceté des hommes, Il voulait que Jésus se laisse tuer. Et Jésus n'a pas dit, comme on l'entend si souvent maintenant : « Ce n'est pas la volonté de Dieu, Dieu ne peut pas vouloir une chose pareille ». Il a dit : « Abba, Père, tout t'est possible ; que cette coupe passe loin de moi. Mais cependant, non pas ce que Je veux, mais ce que Tu veux » (Marc 14, 36). Il y a pour chacun de nous une coupe que le Père nous donne à boire. Le contenu paraissant venir en grande partie des hommes, nous avons du mal à reconnaître en elle la coupe du Père. C'est pourtant le Père qui nous offre cette boisson amère. Il en fut ainsi pour Jésus, il en est de même pour nous.
C'est ta Providence, ô Père, qui pilote le navire.
Sagesse 14, 3
Dieu tient tout dans sa main. Rien n'échappe à son influence, rien ne peut déjouer ses projets. Saint Augustin a une formule très radicale : « Rien n'arrive sans que le Tout-Puissant veuille que cela arrive, soit en le laissant arriver, soit en le faisant lui-même »1. Laisser arriver quelque chose est aussi une décision émanant de la volonté de Dieu.
Ce laisser arriver, cette passivité de Dieu, est pour l'homme de notre temps la pierre d'achoppement par excellence. Pourquoi Dieu n'intervient-Il pas ? Comment Auschwitz, les salles de tortures et la menace permanente d'un conflit nucléaire inimaginable sont-ils possibles, si Dieu a vraiment souci de l'homme ? Terribles questions auxquelles il n'est pas simple de répondre. J'y reviendrai dans le deuxième chapitre et j'essayerai de démontrer pourquoi Dieu a doté l'homme de liberté, tout en sachant que cette liberté même ouvre le chemin à d'effroyables catastrophes.
Limitons-nous pour le moment au fait que le Père n'a pas empêché la mort atroce de son Fils Unique, son Bien-Aimé. Ce fait est une sorte d'archétype qui nous montre très clairement deux choses. Tout d'abord, que la souffrance et même la déchéance ne sont jamais signes d'un moindre amour de la part du Père. Et par conséquent, que la souffrance n'est pas vaine. La souffrance porte fruit, la souffrance est rédemptrice, la souffrance est devenue, depuis que Jésus l'a traversée, instrument de salut. Cela ne vaut pas seulement pour une souffrance noblement et héroïquement supportée. Qui sait comment il réagirait dans la salle de torture ? Il suffit que chacun, selon ses propres forces, essaye d'accepter la souffrance, ou même seulement de laisser arriver ce qui doit arriver. L'Église a toujours honoré les Saints Innocents comme martyrs, alors que ces enfants n'ont jamais positivement accepté leur mort violente.
Dieu se sert du mal et en joue d'une manière si souveraine et avec une telle virtuosité qu'Il obtient un meilleur résultat que s'il n'y avait jamais eu de mal. Pour nous qui sommes plongés dedans, cela paraît difficile à digérer. Nous trouvons bien trop élevé le prix à payer pour ces bons résultats. Mais saint Paul jubile devant le mystère, le dessein grandiose de Dieu « caché en Dieu dès avant les siècles » (Éphésiens 3, 9), et dans lequel le mal et le péché ont aussi leur place. « Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire à tous miséricorde » (Romains 11, 32). Dans ce texte lapidaire et audacieux, contestable d'un point de vue strictement théologique parce qu'il semble mettre en Dieu l'initiative du péché, Paul nous assure que même la plus grande catastrophe, le péché, contribue à la manifestation de l'amour. Rien n'échappe au plan de salut de Dieu, c'est pourquoi le tragique de ce monde, malgré toute son horreur, n'a jamais un caractère définitif. Tout l'absurde auquel peuvent mener la bêtise et l'aveuglement de l'homme est ressaisi par l'amour tout-puissant de Dieu, capable de faire entrer même l'absurde dans son plan de salut et ainsi de lui donner sens.
Dans ses récits sur le Hassidisme, Martin Buber écrit :
La veille de Yom Kippour, jour du Grand Pardon, Rabbi Susha entendit le chantre, dans la synagogue, chanter de façon poignante ces paroles : Et tout est pardonné. Il cria alors vers Dieu : Seigneur du monde, jamais ce chant n'aurait pu monter vers Toi si Israël n'avait pas péché. 2
Il est vrai que les méchants, écrit saint Augustin, agissent souvent contre la volonté de Dieu, mais sa sagesse et sa puissance sont si grandes que tout ce qui semble s'opposer à sa volonté contribue en fait aux bons résultats ou aux fins qu'Il avait fixés d'avance. 3
Ou, en d'autres termes :
Dieu accomplit sa volonté bonne à travers la volonté mauvaise des méchants. C'est ainsi que le dessein d'amour du Père a été réalisé par les Juifs et que Jésus est allé pour nous à la mort. 4
Ne nous torturons donc pas l'esprit en voulant établir une distinction précise entre ce que Dieu veut et ce qu'Il se contente de permettre. Ce qu'Il permet fait aussi partie de son plan global, universel. Il l'a prévu dès le commencement et a décidé de ce qu'Il en ferait. Chaque événement a sa place dans le plan de Dieu. Dieu est si bon que, dans un certain sens, tout ce qui entre en contact avec Lui devient bon. La bonté de Dieu est, pour ainsi dire, contagieuse et elle contamine même le mal.
Dieu est si bon, dit saint Augustin, que, dans sa main, même le mal favorise le bien. Il n'aurait jamais laissé arriver le mal s'Il n'avait pu, grâce à sa parfaite bonté, l'utiliser. 5
Qui parlera encore de hasard ?
Rien dans notre vie n'est dû au hasard... Sache que tout ce qui arrive contre notre volonté, ne peut venir que de la volonté de Dieu, de sa Providence, de l'ordre qu'Il a créé, de la permission qu'Il donne et des lois qu'Il a faites. 6
La distinction entre ce que Dieu veut et ce qu'Il ne fait que permettre est d'une extrême importance du point de vue théologique. Toutefois, au niveau de la vie concrète, quand il s'agit d'événements inévitables et de notre façon d'y réagir, spéculer sur cette distinction ne serait-il pas souvent une manière subtile de chercher un échappatoire ? Si Dieu ne veut pas le mal qui m'atteint, je n'ai pas non plus à l'accepter. Je peux alors, en toute bonne conscience, me révolter. Job ne s'intéresse pas à cette distinction. Le mal qui l'atteint vient directement du démon. Et pourtant, Job dit :
Yahvé a donné, Yahvé a repris, que le nom de Yahvé soit béni.
Job 1, 21
Le Père de Caussade (1675-1751) écrit à sœur Marie-Henriette de Bousmard :
Être vivement convaincu qu'il n'arrive rien en ce monde ni dans l'intérieur que Dieu ne veuille ou ne permette. Or il faut également se soumettre aux permissions de Dieu et aux volontés absolues de Dieu. 7

Une manière de vivre toujours en présence de Dieu
Si Dieu est le Créateur du ciel et de la terre, s'Il est le grand régisseur du théâtre de ce monde et des hommes, je peux Le rencontrer partout. Dans tout ce qui arrive et à travers tout, Il déverse sur moi son amour. « Ouvre large ta bouche, dit-Il, je calmerai ta faim » (Psaume 81, 11). Inutile de me tarabuster pour savoir quand j'ai intérêt à ouvrir la bouche et quand il est préférable de la fermer. Je dois toujours avoir la bouche grande ouverte, puisque j'habite un pays ruisselant de lait et de miel. À chaque instant, je suis nourri d'une nourriture substantielle. Non qu'elle ait toujours goût de miel, elle paraît parfois amère, mais les herbes amères — c'est bien connu — sont meilleures pour la santé. L'action de Dieu remplit l'univers. Je peux me livrer à elle, me laisser emporter par ses flots.
Nous cherchons Dieu. Mais en fait, Dieu n'a pas à être cherché. Il est partout. Impossible de Lui échapper. Tout parle de Lui, tout manifeste quelque chose de Lui. Nous n'avons pas à faire un long chemin, ni à acheter une boussole pour trouver la bonne direction. Dieu est dans la réalité, la nôtre : nos parents, notre corps sain ou malade, nos dons et nos limites, notre richesse ou notre pauvreté, notre quotient intellectuel élevé ou faible. Dès que nous cessons de nous battre contre tout cela, dès que nous nous ouvrons à cette réalité – la réalité de Dieu – et y consentons de tout cœur, nous vivons dans le royaume de Dieu.
La psychologie moderne aussi, d'une certaine façon, sent qu'il est primordial pour l'homme d'accepter sa condition concrète, d'être celui qu'il est et de ne pas vouloir être un autre. Le but du psychothérapeute n'est pas en premier lieu d'inculquer à son patient de nouveaux modes de comportement. Il veut l'aider à s'accepter lui-même, à ne plus refuser et refouler son passé, mais au contraire à l'intégrer. Par suite de l'entière acceptation, le changement vient alors presque de lui-même. Mais accepter notre sort nous est difficile tant que nous ne savons pas que Dieu est caché derrière, qu'il est et a toujours été réellement présent dans notre vie justement à travers ce sort. C'est pourquoi la psychologie a un pouvoir limité et ne peut jamais mener à une libération totale.
Quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne, on bute toujours sur Dieu. Celui qui finit par en prendre conscience se reconnaît dans l'événement qui bouleversa Jacob. Il se réveille de son rêve et s'exclame :
En vérité, Yahvé est dans ce lieu et je ne le savais pas... Que ce lieu est redoutable ! Ce n'est rien moins que la maison de Dieu et la porte du ciel.
Genèse 28, 16-17
Le rêve de l'échelle dont le sommet touchait au ciel et le long de laquelle les anges de Dieu montaient et descendaient, avait appris à Jacob que le ciel et la terre sont reliés, que les anges transmettent sans cesse des messages célestes. Au lieu d'événements prosaïques, banals, voilà qu'on rencontre des anges !
Mais la plupart des chrétiens sont comme les apôtres qui aperçoivent Jésus marchant sur le lac et croient voir un fantôme. Même Marie de Magdala se trompe et pense voir un jardinier quand Jésus lui apparaît. Nous devrions être comme la fiancée du Cantique des Cantiques qui Le reconnaît déjà de loin :
Écoutez ! Voilà mon Bien-Aimé !
Regardez, le voilà qui vient :
Il saute sur les montagnes,
Il bondit par-dessus les collines...
Le voilà qui se tient derrière le mur de notre maison.
Il regarde par la fenêtre et guette à travers le treillis !
Cantique 2, 8-9
Comment peux-tu reconnaître que tu vis conformément à la volonté de Dieu ? En voici le signe : si tu es préoccupé de quelque chose, cela veut dire que tu n'es pas complètement abandonné à la volonté de Dieu, même si tu crois vivre selon sa volonté. Celui qui vit selon la volonté du Seigneur ne se fait aucun souci. S'il a besoin de quelque chose, il l'abandonne, et lui-même avec, au Seigneur. Il se remet entre ses mains. Et s'il ne reçoit pas le nécessaire, il reste calme, comme s'il l'avait reçu. Quoiqu'il arrive, il n'a pas peur, car il sait que c'est la volonté de Dieu. S'il est atteint d'une maladie, il pense : j'ai besoin de cette maladie, sinon Dieu ne me l'aurait pas envoyée. C'est ainsi qu'il conserve la paix du corps et de l'âme. 8
Ce texte du starets russe Silouane (1866-1938), d'ores et déjà vénéré comme un saint sur le Mont Athos, peut servir de test. Sa lecture nous réjouit-elle, ou bien nous irrite-t-elle ? Si elle nous irrite, c'est sans doute parce que nous sommes incapables de situer les événements dans leur juste relation, sans les voir comme des matériaux dont Dieu se sert pour réaliser ses plans. Que le matériau soit bon ou mauvais en soi, n'a pour Dieu aucune importance. Il lui suffit d'y toucher pour en faire un instrument adéquat.
On le constate aussi chez les hommes. Ne reconnaît-on pas un maître à sa capacité de faire quelque chose de beau avec de faibles moyens ? Un débutant dans l'art culinaire risquera de faire, avec les aliments les plus coûteux et les plus fins, un dîner abominable. En revanche, celui qui maîtrise cet art sera capable de transformer même des restes en un repas délicieux. Il est vrai qu'en ce monde, on se heurte toujours à des limites : il n'est pas possible de préparer un bon repas avec de la nourriture gâtée, mais pour Dieu, c'est possible ! Nous pouvons nous mettre à table et manger ce qu'Il nous sert, sans appréhension et sans souci ! La nourriture sera toujours substantielle, car c'est toujours Lui-même qu'Il nous sert, sa volonté, son action.
L'omniprésence de Dieu reçoit ainsi une nouvelle signification. Sa présence n'est ni statique ni passive. Il n'est pas obligé d'assister, en spectateur impuissant, au mauvais usage que l'homme fait de sa liberté, brouillant tous les plans divins. Se livrer à un Dieu qui se tordrait ainsi les mains de désespoir n'aurait aucun sens. Dieu est amour efficient, et tout ce qui arrive, tout ce que les hommes font et défont, est intégré dans son activité universelle. On nage dedans.
Je mourais de soif, écrit Caussade, je courais de fontaine en fontaine, de ruisseau en ruisseau, et voilà une main qui a fait un déluge ; l'eau m'environne de toutes parts. Tout devient pain pour me nourrir, savon pour me blanchir, feu pour me purifier, ciseau pour me donner des figures célestes. Tout est instrument de grâce pour toutes mes nécessités ; ce que je chercherais dans tout autre chose, cela me cherche incessamment et se donne à moi par toutes les créatures. Ô amour, faut-il que cela soit ignoré et que vous vous jetiez pour ainsi dire à la tête de tout le monde avec toutes vos faveurs, et qu'on vous cherche dans les coins et recoins où l'on ne vous trouve pas ? Quelle folie de ne pas respirer dans l'air, de ne pas trouver l'eau dans le Déluge, de ne pas trouver Dieu, de ne pas le goûter, de ne pas recevoir son onction en toutes choses ! 9
Il n'y a pas un instant où Dieu ne se communique. La plus grande partie de notre vie nous semble être le jeu du hasard. De temps en temps, Dieu manifeste sa présence, de loin en loin, nous apercevons le fil rouge et nous Le remercions. Mais Il est toujours présent, tout parle de Lui. Il y a une continuité ininterrompue dans l'activité de Dieu.
Il ne dort pas, ton gardien.
Non, Il ne dort ni ne sommeille, le gardien d'Israël.
Psaume 121, 3-4
C'est nous qui dormons le plus souvent, oui : notre foi sommeille. Nous ne découvrons rien de particulier. Et pourtant, tout est extraordinaire. C'est peut-être là justement le secret de certains saints qui sont morts jeunes après avoir parcouru en peu de temps un chemin incroyablement long. Aucun instant de perdu dans leur vie, aucun événement vécu en vain. Ils savaient qu'à chaque moment, à travers tous les événements et dans toutes les circonstances, surtout celles qui semblaient entraver leur vie spirituelle, Dieu les poussait dans le dos. Et ils se laissaient pousser en avant par Lui.
Notre effort vers la vie spirituelle cache souvent une fuite. Fuite devant la réalité concrète, apparemment banale, et pourtant remplie de présence divine, pour nous réfugier dans une existence artificielle répondant à nos idées de piété et de sainteté, mais dont Dieu est absent. Tant que l'on veut décider par soi-même où trouver Dieu, on ne risque pas de Le rencontrer ! On ne rencontrera que soi-même, une édition retouchée de soi-même. La vraie vie spirituelle commence dès lors qu'on est prêt à mourir. Et peut-on mourir plus rapidement qu'en laissant Dieu modeler jour après jour notre vie, dans l'acceptation cordiale de son action ?

La foi : voir l'invisible (He 11, 27)
Nous avons reçu des yeux nouveaux pour découvrir cette réalité divine, ce sont les yeux de la foi. La foi traverse l'écorce extérieure et pénètre jusqu'à la substance des choses. Pour bien des chrétiens, la foi concerne une réalité qui n'appartient pas à ce monde, elle nous permet de voir une autre partie de la réalité. Pour un croyant, la réalité devient effectivement plus large et plus vaste. La foi découvre des terrains nouveaux (Trinité, anges, etc.). Mais la foi nous donne aussi la possibilité de voir notre réalité quotidienne sous un jour nouveau. La foi voit les choses communes dans leur profondeur. Ainsi, un croyant ne trouve rien banal ou ennuyeux. Tout devient captivant, passionnant.
Ce ne sont pas en premier lieu les belles pensées ou théories qui nous apprennent quelque chose. Elles restent souvent à flotter dans notre tête sans influencer la vie. Ce sont les événements qui exercent une influence sur nous. En hébreu, parole et événement sont désignés par le même terme : dabar. Dieu parle par les événements. Quand Il parle par son Fils, survient le plus grand événement de l'histoire : l'Incarnation. Chaque événement est une parole que Dieu nous adresse, Il est présent en tout ce qui arrive. Si je ne regimbe pas contre les événements, si au contraire j'y consens de tout cœur et les accepte comme parole de Dieu, je vis en sa présence. Je réalise qu'Il ne cesse pas de me travailler, de me former et de me modeler. À cet effet, je n'ai pas besoin de beaucoup penser, ni même obligatoirement de beaucoup Lui parler. Même un travail réclamant toute mon attention ne m'empêche pas de vivre ainsi en sa présence. La seule chose nécessaire est d'être toujours prêt à dire oui. Je me laisse ainsi créer par Dieu.
Pour peu que l'on s'y essaie, on découvre que ce n'est pas facile. Si Dieu nous créait directement, sans intervention d'hommes ou d'événements, ce ne serait peut-être pas aussi difficile. Mais Le reconnaître dans des événements quotidiens, insignifiants, demande une foi profonde. L'Incarnation a toujours été la pierre d'achoppement par excellence. Dieu et l'homme entretiennent un dialogue de sourds. L'homme cherche Dieu dans ce qui est grand, alors qu'Il se communique et se manifeste dans ce qui est petit.
À ceci reconnaissez l'Esprit de Dieu, écrit saint Jean, tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu dans la chair, est de Dieu ; mais tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu ; c'est là l'esprit de l'anti-Christ.
1 Jean 4, 2-3
Déjà dans la primitive Église, un Dieu aussi humain posait problème à bien des gens. Ils étaient prêts à croire en un Christ céleste, mais ne pouvaient admettre qu'il ait quelque chose à voir avec Jésus. Il reste un peu de cette hérésie chez la plupart d'entre nous. Cela transparaît, par exemple, dans la difficulté que nous éprouvons à reconnaître un saint dans notre entourage immédiat, à moins qu'il ne fasse des choses sensationnelles. Quelqu'un à qui nous avons affaire dans la vie de tous les jours, en qui nous reconnaissons un être humain ordinaire, ne peut pas être un saint. Pour être un saint, il faut être ou bien mort, ou bien très loin. La distance nous permet de faire abstraction de l'aspect humain ordinaire et de gonfler la réalité, d'en faire quelque chose de grandiose, un mythe.
Il est important, et même nécessaire, d'interrompre de temps à autre le travail au cours de la journée pour se tourner vers Dieu ou vers Jésus et Lui adresser quelques « paroles de lumière et d'amour ». Ma foi me dit que Dieu demeure en mon cœur et que je peux L'y trouver. Mais reconnaître Dieu dans tout ce qui arrive demande un supplément de foi. Il est plus difficile de rencontrer Dieu dans une personne qui vient sans cesse me déranger au milieu de mes occupations en me téléphonant à des heures impossibles, que d'insérer de loin en loin une petite pause de prière dans mon travail. Mais si je n'essaie pas dans le premier cas, l'autre ne sera pas tout à fait authentique. Un Dieu que je ne peux rencontrer que dans mon cœur, mais pas dans les personnes et les événements, n'est pas vraiment incarné. Apparaît alors un dangereux dualisme : le contact avec Dieu se réduit à quelques moments ou périodes privilégiés, tandis que le reste de la vie se passe sans Dieu.
On ne saurait limiter Dieu à une époque donnée. Nous nous imaginons facilement que Dieu était particulièrement actif aux temps évoqués dans la Bible, c'est-à-dire, exception faite du récit de la Création, environ deux mille ans. Mais ce que nous lisons dans l'Écriture n'est qu'une petite partie de l'histoire sainte qui a commencé avec l'apparition du monde et se poursuit jusqu'au dernier jour. Dieu a choisi quelques instants et les a mis en lumière afin que nous comprenions qu'Il conduit l'histoire tout entière et soutient l'humanité du début jusqu'à la fin. De notre lecture de la Bible, nous devons retenir surtout ceci : l'histoire est toujours une histoire sainte ; l'homme a beau s'imaginer pouvoir agir de façon autonome et ne pas tenir compte de Dieu, c'est Dieu en dernière instance qui, malgré tout, soutient et conduit l'histoire dans son ensemble. En tout ce qui arrive, Il est présent. Notre vie est la suite de cette histoire sainte. La Bible nous donne une description succincte du début de l'histoire (le récit de la Création) et de sa fin (l'Apocalypse : combat décisif entre la lumière et les ténèbres) pour nous faire comprendre clairement que tout ce qui se passe entre le début et la fin fait partie de cette histoire sainte. Tout ne peut pas être décrit de manière circonstanciée. Si tout devait être décrit en détail,
Le monde entier lui-même, je pense, ne suffirait pas à contenir les livres qu'on en écrirait.
Jean 21, 25
L'histoire sainte se continue et Dieu l'écrit à travers chacune de nos vies. Les livres actuellement inspirés par le Saint-Esprit sont des livres vivants. C'est Lui qui veut écrire le livre de notre vie, croyons-le et laissons-Le écrire : rien n'est plus important. Il n'est pas indispensable que nous comprenions tout ce qu'Il écrit. Même les hagiographes écrivant sous l'inspiration de l'Esprit ne savaient pas exactement ce qu'Il voulait dire. Cela ne s'éclairait que peu à peu. Vouloir à tout prix connaître l'intention précise de Dieu pour tel épisode de notre vie, c'est de la curiosité spirituelle. Le principal est de savoir que pour tout, Dieu a une intention ; à nous de rester ouverts et vigilants : Il nous fera connaître cette intention quand Il voudra.
Tu as changé mon deuil en une danse.
Psaume 30, 12
Nous sommes tous enclins à imputer aux autres ou aux circonstances la cause de notre manque de croissance spirituelle. Je n'ai pas de temps pour la prière, j'ai trop de travail, je vis dans un environnement stressant, les enfants sont tellement bruyants, mes confrères (consœurs) ne me comprennent pas, je n'ai pas de bon guide spirituel... La liste est sans fin.
Si nous croyons vraiment que Dieu est notre Père (Père, c'est ainsi que commence la prière de Charles de Foucauld ; sans ce premier mot, toute la prière se désagrège) et qu'Il tient tout dans sa main, nous savons alors aussi que rien, rien ne pourra nous arrêter sur le chemin vers Lui.
Qui nous séparera de l'amour du Christ ? La tribulation, l'angoisse, la persécution, la faim, la nudité, les périls, le glaive ? Mais en tout cela nous sommes les grands vainqueurs par Celui qui nous a aimés. Oui, j'en ai l'assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur.
Romains 8, 35, 37-39
Qu'un obstacle apparent de prime abord puisse s'avérer être en fait un moyen, la vie de Jésus nous en offre un exemple magnifique. Les pharisiens rejettent Jésus et veulent L'empêcher de se présenter comme Messie. Mais c'est justement en Le tuant qu'ils L'acheminent vers son but. Son but, c'est la Croix. Ceux qui l'y clouent servent, bon gré mal gré, la cause de Dieu. Le poisson qui voulait engloutir Tobie lui sert, à lui et à son ange, de nourriture et fournit même un remède (Tobie 6, 3-6). Tu t'imagines que, si tel casse-pied disparaissait de ton entourage, tu pourrais enfin vivre en paix et te consacrer à nouveau à la prière ? Mais Dieu se sert justement de ce casse-pied pour approfondir ta paix, afin qu'elle ne soit plus dépendante des circonstances extérieures, mais soit fondée en Dieu. Tes ennemis deviennent tes amis.
Dans ses Précautions, Jean de la Croix incite un confrère à considérer les frères de sa communauté comme autant de collaborateurs de Dieu, chargés de le former :
La première précaution (contre la chair) consiste à vous bien persuader que vous n'êtes venu au couvent que pour y être éprouvé et exercé par tous à la vertu. Aussi, afin de vous délivrer des imperfections et des troubles qui peuvent surgir au sujet des dispositions ou des rapports des religieux avec vous, et afin de tirer profit de tout événement, il convient que vous regardiez tous ceux qui sont dans le couvent comme des ministres de Dieu, et ils le sont en effet, chargés de vous exercer à la vertu ; que les uns doivent vous éprouver par des paroles, d'autres par les œuvres, et d'autres par des pensées défavorables ; qu'en tout cela, vous devez être comme l'image entre les mains de celui qui la travaille, la peint ou la dore. Sans cela vous ne saurez pas vaincre la sensualité ni la sensibilité ; vous ne saurez pas non plus vous bien comporter avec les religieux du monastère, ni obtenir la sainte paix, ni vous prémunir contre une foule d'obstacles et de maux. 11
Dans un certain sens, tout le monde est au service de Dieu. Tous contribuent à accomplir ses desseins. L'ironie du sort, ou plutôt l'humour de Dieu, fait en sorte que, souvent, Il est le mieux servi par ceux qui tentent de lui résister avec le plus d'acharnement. Dans de nombreuses vies de saints, il est question d'un esprit tracassin, d'une personne désagréable, voire parfois malveillante, qui fournit la quantité de persécution nécessaire, semble-t-il, pour faire un saint (Marc 10, 30). Mais au ciel règne une reconnaissance universelle. Reconnaissance destinée à tous, aussi bien à ceux qui nous ont traités sur terre avec amour, qu'aux tracassins. Chacun a mis du sien, de son gré ou contre son gré, pour accomplir le dessein de Dieu.
N'en concluons pas pour autant qu'il faille devenir indifférent aux événements. L'insouciance évangélique n'est pas l’indifférence. Jésus a pleuré sur Jérusalem. Ce n'était pas Lui, mais les autres qui étaient l'objet de son chagrin. Les soucis dont Jésus veut nous libérer sont surtout des soucis qui tournent autour de nous-mêmes. La plus grande partie de nos problèmes entre dans cette catégorie. Éprouver du chagrin à la vue de tant de gens qui ne s'ouvrent pas à Dieu et n'osent pas se confier en Lui, ne fait pas partie des soucis désapprouvés par Jésus. C'est de l'amour que jaillissent les larmes versées en ce cas, et de telles larmes ne sont jamais amères.
On nous tient pour pauvres, et nous possédons tout.
2 Corinthiens 6, 10
Dieu peut aussi utiliser notre pauvreté intérieure. C'est le plus difficile à croire de tout. Et pourtant, cette pauvreté même peut devenir la plus fidèle auxiliaire de Dieu.
Le cheval fait du fumier dans l'étable, écrit Tauler, en soi le fumier est sordide et répand une odeur infecte ; cependant le même cheval le traîne avec beaucoup de travail dans les champs, où il fait croître la précieuse récolte d'un bon froment ou d'un vin délicieux ; récolte qui n'aurait pas été si bonne s'il n'y avait pas eu de fumier. Ton fumier à toi, ce sont tes propres défauts dont tu ne viens pas à bout pour l'instant et que tu ne parviens pas à dominer. Prends avec application le soin de les porter sur le champ de la très aimable volonté de Dieu dans un véritable abandon de toi-même. Épands ton fumier dans ce noble champ et sans aucun doute il en sortira dans un humble abandon des fruits nobles et délicieux. 12
Te sens-tu angoissé, sec, sans force, triste ?
La peur même, la suspension, la désolation, écrit Caussade, sont des versets de cantiques ténébreux. On est ravi de n'en pas omettre une syllabe, on sait que tout se termine au Gloria Patri ; ainsi on fait sa voie de son égarement. Les ténèbres même servent de conduite, les doutes, d'assurance ; et plus Isaac est en peine de trouver de quoi faire le sacrifice, plus Abraham attend tout de la Providence. 13
Il écrit aussi à une sœur qui lui confie sa détresse :
Vous adhérez trop à ces craintes et à ces doutes, vous vous en occupez trop au lieu de les mépriser, au lieu de vous jeter dans l'entier abandon à Dieu. Sans cet heureux et saint abandon, vous ne jouirez jamais d'une paix solide. 14
La Providence de Dieu englobe si bien tout que rien n'en est exclu, même le péché y a sa place. Ainsi notre abandon doit être total au point que même notre inquiétude et nos soucis y trouvent leur place et y soient inclus. Nos soucis eux-mêmes ne doivent plus être source de soucis ! Nous ne pouvons pas vivre toujours dans une paix parfaite.
Quand Dieu ôte parfois la tranquillité, eh bien, qu'elle s'en aille avec tout le reste ! Dieu demeure toujours et Il suffit. 15
Dieu paraît parfois dur. On peut avoir l'impression que c'est Lui, le grand tourmenteur. Mais s'Il tourmente l'homme, c'est parce que sa miséricorde ne renonce jamais. Il continue à tout croire, à tout espérer, à tout essayer pour que nous en arrivions enfin à lâcher prise et à capituler. Au lieu de reprocher à Dieu sa dureté, nous devrions Lui être reconnaissants de ne jamais se décourager avec nous. Il nous connaît. Il sait à quel point nous sommes enfermés dans notre bulle, enclins à nous mettre au centre de tout, y compris en notre amour. S'Il nous laissait éprouver, trop tôt et trop longtemps, sa présence béatifiante, nous nous sentirions si satisfaits de notre amour pour Lui que nous penserions davantage à cet amour qu'à Lui-même. Il peut arriver que le bonheur provoqué par la présence de Dieu nous absorbe à tel point que nous en oublions Dieu Lui-même. L'amour que Dieu nous porte L'oblige à se retirer apparemment, afin d'enlever à notre orgueil et à notre amour-propre tous leurs points d'appui. Quand l'amour-propre ne reçoit plus de nourriture, il finit par mourir de faim. Lorsque l'amour-propre est mort et que le centre de l'homme s'est déplacé en Dieu, celui-ci peut enfin se révéler sans risques et sans limites.
La vallée aride, sur sa route, devient une oasis.
Psaume 84, 7
Oui, si l'on accepte vraiment de traverser une vallée aride, on s'aperçoit soudain que cet espace aride est une oasis. On n'a même pas besoin d'attendre la fin du voyage pour découvrir, rétrospectivement, qu'on a effectivement traversé une oasis. On s'en aperçoit chemin faisant. C'est là une des merveilles opérées par l'abandon. Ce qui, aux yeux du profane ou du réfractaire à la conduite de Dieu, paraît monotone et désolant, s'avère passionnant pour celui qui laisse la décision à Dieu et ose s'en remettre à sa conduite. L'enfant en nous aime marcher, les yeux fermés, en tenant la main d'une personne à qui il peut faire inconditionnellement confiance. Thérèse de Lisieux raconte comment elle s'amusait à se laisser guider par son père, savourant la sécurité de s'en remettre entièrement à quelqu'un en qui elle pouvait avoir toute confiance. C'est ainsi qu'une simple promenade devient une aventure.
Si nous n'osons pas marcher en tenant la main de Dieu, quelle autre main allons-nous choisir ? Dieu voudrait-Il nous égarer ? Allons-nous nous fier à nos pauvres yeux myopes plutôt qu'à Lui qui a vue sur l'ensemble ? Penser que nous allons manquer de ceci ou de cela, que quelqu'un ou quelque chose va nous faire obstacle, n'y a-t-il pas là de quoi rire ? Dieu sait exactement ce qu'il nous faut, tous ses dons sont soigneusement adaptés à nos besoins. Lui seul connaît nos besoins réels. Quand nous protestons, c'est toujours à partir de nos besoins imaginaires.
Qui se laisse docilement conduire par Dieu, marche par un droit et court chemin. Il s'épargne une infinité de temps et de peine. La plupart des gens investissent une partie considérable de leur énergie à lutter contre Dieu. Dès qu'on abandonne cette lutte, une quantité incroyable d'énergie est libérée. On se met à avancer soudain à un rythme accéléré. Et bien plus joyeusement. Résister à la vie et aux circonstances provoque une crispation intérieure, la première et la plus importante cause du malheur de l'homme. Quand cette crispation se dénoue, tout se simplifie. Même la possibilité d'être frustré disparaît. Il y a frustration quand on n'obtient pas ce dont on croit avoir besoin, quand ce qu'on attend ne se produit pas. Qui s'en remet à la conduite de Dieu n'est jamais frustré. S'il ne peut obtenir certaines choses, c'est qu'il n'en a pas besoin. Si quelque chose ne se produit pas, il en conclut que ce n'était pas sa voie. Il n'est pas déçu, car tout est exactement comme devant être. Non pas en soi-même, mais en tant que milieu où il doit vivre, milieu divin.
Que tes œuvres sont grandes, Seigneur !
Psaume 92, 6
La conséquence de tout cela est un contentement qui va croissant. On est content de Dieu. On trouve qu'Il fait bien toutes choses (Marc 7, 37). N'a-t-on pas tout ce dont on a besoin, ni peu ni prou ? Avec Thérèse, on est prêt à citer Isaïe : « Dites au Juste que TOUT est bien » (3, 10, Vulgate).
Oui, tout est bien, lorsqu'on ne recherche que la volonté de Jésus. 16
Quand Dieu fait si bien toutes choses, on ne peut que le bénir :
Seigneur, vous me comblez de JOIE par TOUT ce que vous faites. 17
Que personne n'aille se méprendre sur ces paroles et penser qu'il est facile de parler ainsi quand tout va bien.
À vues humaines, cela n'allait justement pas bien pour Thérèse quand elle écrivait ces mots. Sur la même page, on peut lire la description de son épreuve de la foi qui lui ôtait toute espérance du ciel.
Quand quelqu'un est content de Dieu et de tout ce qu'Il fait, une musique intérieure retentit en lui, une chanson qui se chante elle-même. Sœur Marie-Angélique de Jésus, du Carmel de Pontoise (1893-1919), qui s'appelait elle-même Flamme de joie, écrit :
Au plus profond de mon âme, il y a quelque chose qui chante sans cesse, un Magnificat qui n'a pas de fin.
Monsieur Toccanier, vicaire du saint Curé d'Ars :
Un jour, je lui jetai en passant :
— Il fait mauvais temps aujourd'hui, Monsieur le Curé !
— Il fait toujours beau temps pour le juste, répondit-il, il ne fait mauvais temps que pour les pauvres pécheurs.
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Wilfrid Stinissen, ocd, in L’Abandon

1. Saint Augustin, Enchiridion de fide, spe et caritate, 24.
2. Martin Buber, Die Erzählungen der Chassidim, Manesse Verlag, Zürich, 1949, p. 387.
3. Saint Augustin, De civitate Dei, 22, 2, 1.
4. Saint Augustin, Enchiridion, n° 26.
5. Saint Augustin, Opus imperf. Contra Julianum, Lib. 5, n° 60.
6. Saint Augustin, Enarrationes in Ps 118, y. 12.
7. Père de Caussade, Lettres Spirituelles II, Desclée de Brouwer, Paris, 1964, p. 128.
8. Silouane, Écrits spirituels (Spiritualité orientale, n° 5), Abbaye de Bellefontaine, 1976, p. 47-48.
9. Père de Caussade, L'Abandon à la Providence divine, Desclée de Brouwer, Paris, 1966, p. 106-107.
10. Père de Caussade, L'Abandon à la Providence divine, op. cit., p. 60.
11. Saint Jean de la Croix, Œuvres Spirituelles.
12. Jean Tauler, cité dans La Vie Spirituelle, n° 652, p. 705.
13. Père de Caussade, L'Abandon, p. 133-134.
14. Père de Caussade, Lettres Spirituelles II, p. 58.
15. Père de Caussade, Lettres Spirituelles II, p. 40.
16. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de la Sainte Face, Manuscrit C 2 v°, in Œuvres Complètes, p. 237.
17. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, de la Sainte Face, Manuscrit C 7 r°, in Œuvres Complètes, p. 243.
18. Francis Trochu, Le Curé d'Ars, Vitte, Lyon-Paris, 1929, p. 508.