mercredi 6 février 2019

En prêchant... Père François Potez, Jules et Julie je vous déclare unis par les liens du mariage



Jules, dit Dieu, Je t’aime profondément, Je te crée dans Mon amour et, parce que Je t’aime, J’ai choisi de te donner Julie. Fais attention, c’est Mon trésor, Ma bien-aimée, J’ai tout donné pour elle : avant même la Création du monde, elle était pour toi dans Ma pensée. Je te la donne pour ta joie, Je te la donne pour ton bonheur, Je te la donne pour ton épanouissement d’homme. Je te la donne pour ta sainteté et, parce que Je te fais confiance, Je te la confie. Je te confie Mon trésor, tu seras désormais, si tu le veux bien, responsable de sa sainteté, tu seras responsable de sa joie, tu seras responsable de son bonheur. Veux-tu ?
Et toi, Julie, Je t’aime d’un amour infini. C’est bien simple, Je donne ma vie pour toi, et parce que Je t’aime J’ai résolu de te donner Jules. Je l’ai préparé depuis avant la Fondation du monde, c’est toi qui l’as choisi, tu as bien choisi mais c’est Mon Esprit en toi qui te guidait quand tu disais oui. Je te le donne pour ta joie, pour ton bonheur, pour ta sainteté et, si tu veux bien – Moi je te fais confiance – Je te le confie. Tu seras responsable de son bonheur, de son épanouissement d’homme. Oh ! Je sais, il n’est pas saint, mais justement ! c’est pour ça que Je te le confie, pour que tu l’aides à grandir, pour que tu l’aides à s’épanouir, pour que tu attendrisses ce qui est encore dur en lui. Veux-tu ?
Alors le prêtre, au nom du Seigneur, le jour du mariage, convoque Jules et Julie.
— Jules, voulez-vous prendre pour épouse Julie, et promettez-vous de lui rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour l’aimer tous les jours de votre vie ?
— Oui ! 
Et d’année en année le oui s’intériorise, le oui s’affermit, le oui prend du prix, le prix à payer c’est le prix de ma vie.
— Mais je vais y laisser ma peau !
— Bah oui, vous allez y laisser votre peau, c’est sûr.
L’amour vaut ce qu’il me coûte, l’amour qui ne m’a pas encore beaucoup coûté ne vaut pas encore grand’chose, l’amour à bon marché ne vaut rien. L’amour est difficile, l’amour est une bataille, parce que l’amour révèle les cœurs.
— Julie, voulez-vous prendre pour époux Jules, promettez-vous de lui rester fidèle dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, pour l’aimer tous les jours de votre vie ?
— Oui ! 
— Alors, Jules et Julie, je vous déclare unis dans les liens sacrés du mariage, et le Seigneur vous bénit au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.
C’est grand, c’est immense, et c’est votre mission désormais d’être, dans le monde, les témoins de cet amour.
Le pape François, dans son exhortation sur la sainteté, nous demande à tous, à chacun d’entre nous, mariés ou pas mariés : « Est-ce que tu as déjà réfléchi ta vie comme une mission de sainteté ? quelle est ta mission de sainteté ? » Vous autres, qui êtes déjà mariés, votre mission de sainteté, c’est d’aimer votre épouse, d’aimer votre époux, d’aimer vos enfants, pour que le monde sache que Dieu est amour. Parce que, en vous aimant, vous serez une icône de la Communion Divine au cœur de la Trinité. Le monde ne connaît pas Dieu, comme les gens de Nazareth ils en ont même peur. Ne soyez pas durs, ne défendez pas des valeurs, n’essayez pas de donner des leçons, mais vivez la tendresse de votre amour.
Vous ne serez pas un modèle, vous ne serez pas exemplaires. Si... vous serez exemplaires dans votre manière de vous pardonner, dans votre manière de vous conduire l’un devant l’autre avec sainteté et tendresse. Alors, le monde pourra croire vraiment que l’amour vient de Dieu, le monde pourra un peu un peu se retourner et découvrir le chemin de la vie, le chemin du vrai bonheur. Aujourd’hui, dans notre monde, dans notre société, c’est tellement attaqué : vous serez comme Jérémie, secoués dans tous les sens, on vous traînera même devant les tribunaux, et si vous vous engagez publiquement dans la vie politique, on vous couvrira d’une avalanche d’injures. 
Ne tremble pas, ne tremble pas ! tu es une colonne de fer, tu es une place forte, si tu trembles, tu seras emporté parce que tu comptais sur tes propres forces. Non, compte sur Moi. Moi, je serai là. Tu vas en mourir, oui, oui. Mais, tu seras mon témoin, vous serez mes témoins. 
Aujourd’hui, la Vierge Marie vous regarde, nous regarde tous, avec tendresse. Elle nous encourage, elle qui a connu cette détresse de la Croix, elle nous dit dans son Magnificat : allez, n’ayez pas peur, n’ayez pas peur de vous aimer. Tout le reste, tout le reste, est vain, tout le reste est temporel, tout le reste restera sur la terre, sera mangé aux mites dans la tombe. Mais votre amour, lui, ne passera pas. La charité, c’est ce qu’il y a de plus grand, elle vous conduira jusqu’au Ciel. 

Père François Potez, Homélie du 3 février 2019
Église Notre-Dame-du-Travail