vendredi 24 mai 2019

En témoignant... Don Piergiorgio Perini, Les cellules paroissiales d'évangélisation



Il n'est pas possible qu'un prêtre se contente uniquement de la présence dominicale de ses fidèles, même s'ils sont nombreux, car le Seigneur nous envoie, non pas vers un grand nombre, mais dans le monde entier :
Allez dans le monde entier,
proclamez l'Évangile à toutes les créatures.
Marc 16, 15
L'engagement à l'évangélisation doit devenir d'autant plus urgent et précis que le pourcentage de pratiquants est très faible, voire négligeable. Paul VI prit conscience de cette nécessité, quand, en 1975, il affirmait :
L'Église existe pour évangéliser.
Evangelii nuntiandi §14
Dans ce contexte, il a tracé pour toute l'Église une ligne d'engagement dans ce qui, à ce moment-là, ne s'appelait pas encore la Nouvelle évangélisation. C'est Jean-Paul II qui, un peu plus tard, en 1979 à Nova Huta en Pologne, employa cette expression. La manière décisive et convaincante dont Paul VI a défini le but de l'Église, nous oblige à nous interroger et à remettre complètement en question nos activités pastorales.
Nous ne pourrons considérer ces activités comme positives et conformes à la finalité même de l'Église que si elles sont orientées vers l'évangélisation, c'est-à-dire en direction de ceux qui n'ont jamais entendu parler de Jésus Christ ou ont perdu leur identité de foi et de pratique chrétienne. Il s'agit de mettre en œuvre, selon les indications des papes et des enseignements de l'Église, la valeur de l'annonce kérygmatique : une annonce capable de toucher en profondeur le cœur, la vie et la sensibilité de l'homme d'aujourd'hui, avec la proposition forte, claire et sans équivoque de Jésus comme unique Sauveur. C'est cette annonce dont il est question dans le livre des Actes des Apôtres :
Le cœur bouleversé d'entendre ces paroles, ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres : « Que ferons-nous, frères ? » Pierre leur répondit : « Convertissez-vous : que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit. Car c'est à vous qu'est destinée la promesse, et à vos enfants, ainsi qu'à tous ceux qui sont au loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera.
Actes 2, 37-39
Le changement du cœur de ces gens, leur conversion, trouve sa justification dans l'annonce courageuse de Pierre. Il leur parla de Jésus, résumant son histoire en quelques mots dont le point culminant fut :
Ce Jésus, Dieu l'a ressuscité, nous tous en sommes témoins. Exalté par la droite de Dieu, il a donc reçu du Père l'Esprit Saint promis et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez.
Que toute la maison d'Israël le sache avec certitude : Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié.
Actes 2, 32-33.36
L'homme moderne, même inconsciemment, a besoin de rencontrer ce Jésus mort par amour pour lui et qui, en ressuscitant, lui a ouvert les portes d'une espérance éternelle. L'Église est redevable au monde de cette proclamation du salut, qui, à travers les activités des paroisses, peut et doit parvenir à toute l'humanité.
Les conclusions tirées de ces observations exigent, dans de nombreux cas, de la part du pasteur, un changement de mentalité qui le porte à faire des choix peut-être jamais faits ou inattendus, favorisant en lui ce qu'on pourrait appeler une conversion. En d'autres termes, le pasteur doit tenir compte, dans l'exercice de son ministère, de la réalité dans laquelle sont plongés les gens qui subissent la souffrance découlant de la mentalité actuelle.
Ces considérations étaient présentes dans ma vie, mais elles n'étaient pas suffisantes pour me décider à faire concrètement ces choix et à les mettre en pratique. Parmi les nombreuses raisons de mon échec, il me fallait admettre un certain amour pour la vie tranquille et la peur de m'aventurer dans de nouvelles expériences qui pouvaient avoir un goût d'originalité. L'exhortation apostolique de Paul VI Evangelii nuntiandi a été pour moi, depuis 1975, l'occasion d'une forte remise en question et d'un examen sérieux de mon ministère de curé. Toutefois, n'ayant pas sous les yeux, pour m'encourager, des modèles à imiter, j'ai poursuivi, même à contrecœur, avec les mêmes perspectives, méthodologies et aspirations que précédemment. Je manquais de vision prophétique. Cet échec aurait pu être le prélude d'une crise d'identité susceptible de compromettre ma vocation de prêtre, tout comme cela s'est produit, à l'époque, pour plusieurs de mes frères.
La rencontre avec une paroisse renouvelée par l'ardeur missionnaire
Le Seigneur vint à ma rencontre à travers un vieux prêtre canadien, le père Valérien Gaudet, omi, qui, en juin 1986, me montra un article d'une revue américaine, intitulé Paroisse en flammes.
Il racontait l'histoire d'une paroisse catholique en Floride, plus précisément celle de Saint-Boniface à Pembroke Pines, où le pasteur, le révérend Michael Eivers, avait adopté une méthode d'évangélisation provenant d'une expérience pentecôtiste coréenne, dénommée Système des cellules d'évangélisation.
La lecture de l'article était fascinante et stimulante ; il donnait l'image d'une paroisse très dynamique qui savait faire des propositions à ses fidèles et les soutenir dans un engagement actif d'évangélisation au cœur de la vie quotidienne, en leur permettant d'être, selon la parole évangélique, lumière du monde et sel de la terre. (cf. Matthieu 5, 13-16)
Dans la paroisse de Saint-Boniface, je voyais se réaliser les indications que le pape Jean-Paul II avait données à l'Église, à plusieurs reprises, en déclarant : « Le monde a besoin d'une nouvelle évangélisation » (Nova Huta, 1979), ajoutant plus tard qu'elle « doit être nouvelle dans son ardeur, nouvelle dans ses méthodes et nouvelle dans son expression » (Conférence épiscopale latino-américaine - CELAM, Haïti, 1983).
Il s'agissait donc d'une invitation à une nouveauté radicale, qui ne pouvait être exprimée par le terme ré-évangélisation, puisque ce terme contenait la notion de répétition de la manière précédente d'évangéliser. La proposition du pape demandait un nouvel enthousiasme, des méthodes nouvelles et efficaces et de nouvelles expressions pour transmettre le contenu même de l'évangélisation : l'annonce kérygmatique du Christ, comme Sauveur unique et universel. Cela allait à l'encontre de la mentalité, alors déjà très présente, qui considérait comme suffisante la référence générique à une entité supérieure, laquelle ne permettait pas nécessairement d'identifier le Seigneur Jésus.
La lecture de cet article m'a beaucoup surpris et j'ai décidé d'organiser un voyage avec le Père Gaudet à Saint-Boniface, en novembre 1986. J'ai d'abord fait part de mon désir à l'évêque de Milan, le cardinal Carlo Maria Martini, décidé à ne pas faire un pas, même par la suite, sans l'approbation et la bénédiction de celui qui avait la responsabilité de la conduite pastorale du diocèse. La réponse fut des plus encourageantes. S'ensuivit plus tard une invitation du cardinal au recteur du Séminaire de théologie de Milan, Don Giorgio Riva, pour accompagner trois de mes paroissiens à un séminaire international sur les Cellules Paroissiales d'Évangélisation, à Saint-Boniface, en février 1987.
Ainsi, sommes-nous partis, le Père Valérien et moi, pour la Floride, et notre étonnement fut encore plus grand en découvrant que la réalité dépassait la description de l'article : nous avons vraiment rencontré une paroisse en flammes, renouvelée par l'Esprit Saint, pleinement engagée dans l'annonce de Jésus, ouverte à la rencontre et à la compréhension de tous ceux qui, pour une raison quelconque, s'étaient éloignés. Je vis que cette communauté, à travers les cellules paroissiales d'évangélisation, était en mesure de conjuguer foi et raison, en ce sens qu'on attendait tout de Dieu, mais après avoir assumé consciencieusement et raisonnablement le devoir de se mettre au service des frères éloignés. Ainsi, ces derniers représentaient-ils un potentiel de croissance pour les cellules et pour la communauté.
Une vision positive s'instaurait donnant lieu à un engagement courageux et nouveau fondé sur le grand mandat que Jésus ressuscité, avant de monter vers le Père, a laissé aux hommes :
Allez donc : de toutes les nations faites des disciples,
les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Matthieu 28, 19
De l'adoration eucharistique à la nouvelle évangélisation
Ainsi, de retour d'Amérique, j'ai cherché à transposer, dans ma réalité italienne et milanaise, l'expérience que j'avais vécue et connue. Au début, je reçus, dans ma paroisse, un accueil certes affectueux, mais aussi un peu moqueur. Les gens disaient : « Don PiGi est devenu fou ». Peut-être ont-ils vu mon visage plus souriant que d'habitude, m'ont-ils entendu parler d'évangélisation de façon enthousiaste et positive comme jamais auparavant. Une nouvelle perspective s'était ouverte, en effet. En contraste avec la réalité assez décevante de la société dans laquelle on vivait à l'époque, elle offrait une alternative claire pour un engagement très positif, œuvre de l'Esprit Saint, comme j'avais pu le voir en Floride.
Quelque chose, en effet, m'avait retourné : j'étais convaincu que mon ministère sacerdotal devait s'orienter vers l'évangélisation, que je devais avoir une vision différente de la paroisse. C'est pourquoi, il était très important de se tourner vers ceux qui n'étaient pas présents dans l'Eglise, qui ne fréquentaient pas la paroisse. C'était une perspective complètement nouvelle : avant, j'étais habitué à compter les gens présents et j'étais satisfait si leur nombre augmentait ; cependant, après l'expérience vécue en Floride, je sentais monter en moi, face à la multitude des absents, un désir profond de les approcher, d'aller jusqu'à eux : c'était l'engagement d'évangélisation qui commençait à porter ses fruits. Le cœur du pasteur s'ouvrait ainsi à l'invitation de Jésus de prendre soin de tout son troupeau.
Le 11 novembre 1986, au cours d'une réunion du Conseil pastoral de la paroisse et en présence du Vicaire général du diocèse, Mgr Renato Corti, j'informai le Conseil de l'expérience vécue. À cette occasion, il fut décidé d'y associer la communauté paroissiale, au mois de janvier 1987, à travers une assemblée générale.
Elle réunit environ 200 paroissiens, et, durant cette rencontre, il fut décidé collégialement de lancer l'expérience à partir d'un point incontournable : l'adoration eucharistique. De fait, à Saint-Boniface, tout le processus des cellules était fondé sur l'adoration eucharistique. L'initiative eut immédiatement un énorme succès. Le cœur de l'homme, en apparence sec et fermé à la transcendance, pouvait retrouver, à travers l'adoration, un des fondements de la tradition chrétienne, en contraste avec l'invasion du relativisme et du subjectivisme qui constituent un obstacle à la reconnaissance du Christ comme seul Sauveur, et provoquent, en réponse à une telle annonce, un sentiment d'intolérance et d'arrogance.
Nous parvenions ainsi à proposer un objectif fixe qui répondait à un besoin de références sûres, spirituelles et durables.
Un souffle de vie nouvelle a touché la communauté et lui a fait redécouvrir son identité la plus profonde, sa mission fondamentale : « Proclamer la Bonne Nouvelle : Jésus, le seul salut possible pour l'homme ».
Le cardinal Paul Poupard a dit, en 2004 : « Que doit faire l'Église et nous catholiques pour relever le défi de la nouvelle évangélisation dans le monde moderne, où de nombreux non-croyants nous entourent ? Nous devons avant tout PRIER ».
En attendant, nous avions démarré, entre nous, l'expérience des cellules paroissiales d'évangélisation. C'était en avril 1987, quand un groupe de 42 membres de la paroisse que j'avais choisis lors d'une nuit de prière, assista, pendant six semaines, au parcours de formation pour leader de cellule, en utilisant un manuel de formation semblable à celui-ci. À la fin du parcours, quatre cellules provisoires furent mises en place, ce qui permit de passer de la théorie à la pratique en apprenant, à de futurs leaders, à conduire un petit groupe, la cellule évangélisatrice.
Il s'agissait de méthodes nouvelles et dynamiques adaptées pour valoriser la présence de tous ceux qui allaient participer à des rencontres de cellule. Arriva le moment où l'expérience fut ouverte à toute la communauté paroissiale. Les adhésions recueillies au cours de la célébration eucharistique des 7 et 14 février 1988 permirent de composer 15 cellules qui, en évangélisant, commencèrent à croître et à se multiplier jusqu'à atteindre le nombre actuel de 140 cellules.
La communauté avait redécouvert l'expérience enthousiaste et dynamique de l'Église primitive, comme cela est décrit dans le livre des Actes des Apôtres :
Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.
Actes 2, 47
Un géant à réveiller et son oïkos à redécouvrir
La méthodologie que vous trouverez dans ce volume est basée sur deux convictions :
La première conviction est que la paroisse a besoin d'une forte secousse pour sortir de la torpeur dans laquelle elle est généralement tombée. Précisément à cause de cela, Jean Paul II parle du « renouveau de la paroisse » (cf. Christifideles Laici  §34).
Le cardinal George Basil Hume dit, à ce sujet, dans une expression audacieuse et parlante : « La paroisse est un géant endormi ».
En fait, la paroisse ressemble souvent à un gros ours entré en hibernation, à un gros corps assoupi, dans lequel le sang circule au ralenti et ne peut donc plus en atteindre les extrémités. Pourtant, en remplissant plus ou moins sa mission, la paroisse demeure le lieu de l'incarnation du divin, l'élément stable de l'évangélisation.
Il est nécessaire de la réveiller. Aujourd'hui plus que jamais, la paroisse doit devenir consciente de sa mission d'évangélisation. Le curé, sensible à la mission confiée par le Christ, doit, à son tour, impliquer la composante laïque du peuple de Dieu : les laïcs doivent devenir co-responsables dans la conduite pastorale de la paroisse, et surtout dans le projet de la nouvelle évangélisation.
La deuxième conviction se trouve dans les paroles de Jésus quand il dit :
En chemin, proclamez que le Règne des cieux s'est approché.
Matthieu 10, 7
Jésus nous suggère donc de ne pas attendre que les plus éloignés se rapprochent et de ne pas aller nécessairement les chercher qui sait où ! Il nous invite à évangéliser chemin faisant, c'est-à-dire là même où nous vivons et travaillons dans le monde.
Une des intuitions caractéristiques du système des cellules est que, grâce à cette méthode, nous sommes invités à nous occuper des personnes que nous rencontrons chaque jour, en particulier de celles qui sont les plus éloignées de Dieu. C'est aussi une Proposition de l'Évangile, celle de Jésus à l'homme de Gérasa, à peine libéré de l'esprit impur ; quand il demande à le suivre, Jésus ne répond pas à sa demande, mais il lui demande :
Va dans ta maison auprès des tiens
et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde.
Marc 5, 19
Le changement de mentalité du prêtre entraîne également un changement d'orientation pastorale. Si, auparavant, son attention était tournée vers ceux qui fréquentaient déjà l'Église, il est amené, dans la logique de la nouvelle évangélisation, à considérer différemment ceux qui sont loin : comme ils représentent le potentiel de croissance de la communauté, il s'applique à les ramener, sans s'arrêter à leur conversion, mais en les aidant à passer de l'état d'évangélisé à celui d'évangélisateur.
Si vous décidez d'œuvrer réellement pour le Royaume de Dieu, il vous faut travailler pour l'avenir avec patience, obstination, prêts à recommencer après chaque échec, chaque chute, chaque égarement. Les choix pastoraux, toujours nouveaux, parfois contradictoires, à la recherche obsessionnelle de la nouveauté (« Viendra un temps, en effet, où certains ne supporteront plus la saine doctrine, mais, au gré de leurs propres désirs et l'oreille leur démangeant, s'entoureront de quantité de maîtres » 2 Timothée 4, 3) ne peuvent pas faire l'impasse de la finalité de l'Église :
L'Église existe pour évangéliser.
Evangelii nuntiandi  §14
À travers cette nouvelle prise de conscience, j'ai aussi réalisé que mes efforts seuls n'étaient pas suffisants. Il m'était impossible, à moi prêtre, d'aller vers tous, et il était surtout difficile de rejoindre les frères là où ils vivaient au quotidien : travail, école, famille, lieu d'habitation... Jusque là, j'étais habitué à m'en référer à moi-même et à un nombre restreint de collaborateurs pour organiser l'apostolat et l'annonce, mais ceci trahissait en moi et dans ma formation une mentalité non habituée à valoriser le baptême, qui, à différents niveaux, nous rend tous prêtres, prophètes et rois dans le Christ (cf. 1 Pierre 2, 9).
J'ai dû, en d'autres termes, opter en faveur d'une Église qui soit bien plus ecclésiale que cléricale ; je devais me fier et me confier à l’œuvre de l'Esprit Saint, en m'ouvrant à ses dons, promis aussi aux laïcs. Il s'agissait avant tout de préparer les laïcs à prendre en charge ce devoir de responsabilité afin qu'ils soient capables d'orienter leur vie vers la diffusion du Royaume de Dieu et cet avenir où Dieu est tout en tous (cf. 1 Corinthiens 15, 28).
L'engagement d'évangélisation devint un engagement plein d'espérance, la cellule devint le modèle d'une vie orientée vers l'avenir.
La responsabilité des laïcs et la prolifération des cellules d'évangélisation
Un nouvel horizon se profilait : les laïcs devaient passer du rôle de collaborateurs, bien que précieux, à celui d'authentiques co-responsables ; ainsi, ceux qui avaient déjà fait une expérience de Jésus, ceux qui l'avaient déjà rencontré, étaient motivés et valorisés au nom du baptême par lequel ils étaient devenus enfants de Dieu et frères du Christ.
Il était essentiel de leur faire redécouvrir leur vocation commune à l'évangélisation. Cela permettait au curé de se sentir toujours soutenu par les laïcs mêmes, devenus co-responsables, dans les moments de doute, d'incertitude et de désespoir.
Ainsi était-il possible de créer une communauté strictement fondée sur l'unité du Corps mystique du Christ, source de nouveaux dons de la grâce de Dieu.
Les cellules représentent une véritable opportunité pour l'évangélisation, et plus encore, une expérience vive et vitale de mise en œuvre du mandat de Jésus pour évangéliser au niveau de la paroisse, sans porter atteinte à sa structure traditionnelle, mais en la renouvelant de l'intérieur et en motivant fortement les laïcs dans cette direction. Ainsi, dans la communauté paroissiale peuvent cohabiter associations, mouvements, groupes nouveaux et traditionnels, qui sont toutefois invités à orienter leur mission dans le sens de l'évangélisation, sans que le charisme et la spécificité de chacun en soient affectés.
Beaucoup de paroisses en Italie ont adopté cette méthode d'évangélisation (avec plus de 1500 cellules), mais l'expérience n'est pas seulement italienne, puisque les cellules sont présentes et développées en France, Suisse, Belgique, Danemark, Angleterre, Malte, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne, Suède, Lettonie, Pologne, Europe orientale, et même États-Unis, Venezuela, Mexique, Brésil, Canada, Singapour, Corée, Nouvelle-Calédonie, Fidji, Australie, Afrique du Sud, Gabon, Kenya, Liban.
L'effort pour annoncer l'Évangile à travers les cellules d'évangélisation fait refleurir la vie de nombreuses paroisses ; c'est l'Esprit Saint qui travaille pour atteindre ces caractéristiques spécifiques : transformer les communautés en les rendant vives et dynamiques dans le Christ.
Afin de coordonner cette réalité multiforme, un Forum international (constitué des représentants régionaux et nationaux) se réunit régulièrement depuis 1998.
Depuis 1990, la paroisse Sant'Eustorgio organise un Séminaire international sur le système des cellules paroissiales d'évangélisation. Jusqu'en 2007, près de 7000 personnes venant du monde entier l'ont suivi, comptant parmi elles des prêtres, des consacrés et des laïcs engagés, y compris de nombreuses familles.
Les Cellules paroissiales d'évangélisation représentent donc, depuis 1987, une forme concrète du renouvellement de la vie paroissiale — et, dans certains cas, de la vie du diocèse —, orientée vers la reconnaissance de Jésus comme Sauveur unique et universel à laquelle chaque baptisé doit répondre par son engagement dans l'évangélisation. Cette méthode trouve sa justification dans sa capacité à promouvoir la nouvelle évangélisation, conformément aux invitations répétées de l'Église universelle et des Églises particulières, et à transformer l'Église de géant endormi en paroisse en flammes.
Don Piergiorgio Perini (2007)
curé de la Paroisse de Sant'Eustorgio à Milan