lundi 3 avril 2017

En homéliant... Abbé Georges Périé, Destinés à vivre dans la Gloire de Dieu

Deux réactions étonnantes de Jésus.
La première : Il refuse de se rendre auprès de son ami Lazare, gravement malade.
Est-ce que Jésus préfère le voir mort plutôt que guéri ? Pourquoi Dieu a-t-il souvent l’air de ne pas entendre nos supplications ? Dieu peut nous guérir. Peut-être veut-il pour nous beaucoup plus qu’une guérison ? Dieu ne nous sauve pas en recollant les morceaux de notre santé.
Seconde réaction : Lazare, revenu à la vie, Jésus dit : « Déliez le… laissez-le aller ».
On se serait plutôt attendu à une parole amicale : « Enfin te voilà vivant… comment te sens-tu ? Que vas-tu faire ? ». Mais Jésus ne parle que de liberté, d’enlever toutes les entraves qui empêchent de vivre et d’avancer. Et si Jésus voulait nous dire que la mort est le don d’une liberté nouvelle ? Dieu nous délivre de toutes ces chaînes qui nous empêchent d’aimer et d’être aimés de Dieu.
La promesse de la résurrection illumine tout cet Évangile c’est la seule profession de foi que demande Jésus à Marthe ce jour-là. Elle va retrouver son frère comme avant mais ce n’est pas encore la gloire de Dieu. Pour cela il faudra que Jésus prenne sur lui-même notre mort, et dans les pires conditions, sur une croix. On va l’ensevelir dans un tombeau bien fermé. Le matin de Pâques le tombeau était vide et soigneusement rangé.
Personne n’était là, personne n’a rien vu. C’est un acte de Dieu qui nous échappe. Mais il y a eu ensuite de nombreux témoignages de ceux qui pleuraient et qui avaient aimé Jésus.
Pour Lazare ce fut tout à fait différent. Même débarrassé de son linceul il n’est pas ressuscité, il a seulement retrouvé la vie et il rend grâce. Il veut témoigner par ce repas de fête, qu’il a peut être décidé avec Jésus. Alors qu’il sait que Jésus est déjà condamné à mort, sera-t-il avec ses sœurs devant le tombeau le matin de Pâques ? Nous voyons leur foi en la résurrection se construire peu à peu. C’est comme un sacrement, un événement que nous vivons ensemble mais qui porte déjà la réalité de ce qui viendra.
Nous sommes un peuple destiné à vivre dans la gloire de Dieu, c’est à dire dans le mystère trinitaire de Dieu. Nous ne pouvons pas le comprendre si ce n’est en commençant un peu à exister les uns pour les autres. C’est l’Esprit-saint qui le dit et qui le fait en nous. Cela Lazare le croit et nous le croyons en Église.
Je crois que Dieu veut notre résurrection en Jésus. Et notre terre y participera avec nos pauvres corps terrestres.
Cela, je l’espère et je le pense. Dieu fera qu’il en soit ainsi. Béni soit-il.
Abbé Georges Périé